Dans les années 80, alors que je n’étais encore qu’un jeune ado idiot uniquement préoccupé de détails insignifiants, j’ai eu la chance de tomber sur le premier album de METAL CHURCH, le jour de sa sortie. J’ai réalisé instantanément que mes goûts allaient se trouver satisfaits par la vision musicale du padre de l’église, le grand Kurdt Vanderhoof, guitariste rythmique de son état et grand compositeur du coin. Bien des années plus tard, à Seatle, le groupe existe toujours, contre vents et marées. Il s'agit de sa 13ème réalisation. J'aborderai l’histoire de ce groupe assez unique lors des kros suivantes, ne soyez pas pressés, les blaireaux ! Cet opus voit l’arrivée du chanteur Marc Lopes, suite au décès de Mike Howe. Le hurleur blond a choisi d’aller gueuler sa rage sous d’autres cieux qu’on espère plus cléments.

L’album débute par la piste "Another Judgement Day" et sonne effectivement comme le premier album, Marc chantant exactement comme David Wayne et Mike Howe. Malgré un joli solo de guitare, c'est un titre aux ambiances peu originales au final. Une petite rythmique tellement eighties qu’elle en est drôle introduisant "My Favorite Sin" nous ramène au premier opus de l’église du metal. On y apprécie la petite digression post refrain. "Pick A God And Prey" est choisi comme single de l’album, quoique le terme n'ait pas vraiment de sens dans le cas des groupes de metal. Toujours est-il que Kurdt à la baguette et aux manettes pense que ce titre a du potentiel. Je ne lui trouve quant à moi aucun intérêt particulier. Ca c’est fait...

Le thrash a un peu de difficultés à se mettre à la page sur certains titres. Ainsi, "All That We Destroy" sonne tel un titre moyen du groupe, composé quarante ans plus tôt ou presque. Le champ d’influence de la NWOBHM se ressent beaucoup sur "Say A Prayer With 7 bullets" qui penche pas mal vers les Anglais de RAVEN ou de BLITZKRIEG., un brin bateau en terme de riff. On a entendu plus original chez les fans des Seahawks. La critique est globalement la même sur "These Violent Thrills". L’éponyme "Congregation Of Annihilation" ne me fait hélas pas hausser le moindre sourcil. Le bridge ambient de "Children Of The Lie" attire mon attention, on y note un petit synthé. La basse galopante de Kirk Harrington domine "Making Monsters", les portions de guitare claire y sont sympa. Enfin, le refrain de "Me The Nothing" est l’un des bons moments de cette livraison.

L'album reste fidèle à la bonne parole du premier jour, c'est du thrash metal classique parmi les classiques, sauf que les coups de pattes si spécifiques et l’approche rythmique originale ont disparu. Le constat est donc fort simple à poser : pas un seul titre n’attire véritablement l’attention. C’est dommage après une si longue carrière et le talent évident de Kurdt Vanderhoof, toujours capable de fulgurance, même sur les morceaux les moins réussis du groupe. Je vais donc poser un 2 de circonstance, la larmichette à l’oeil. C’est dur de descendre les idoles de l’adolescence, mais force est de se résoudre à l’amère réalité.