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1976 The Romantic Warrior

RETURN TO FOREVER - The Romantic Warrior (1976)
Par ELK le 4 Juillet 2023          Consultée 1027 fois

Créé en 1972 par le pianiste Chick Corea, RETURN TO FOREVER est, aux côtés notamment du MAHAVISNU ORCHESTRA de John Mc Laughlin, et du WEATHER REPORT de Joe Zawinul, un des fleurons de l’âge d’or du Jazz-Rock. Et l’album Romantic Warrior est le sommet de la discographie du groupe, notamment parce qu’il réunit sa meilleure formation, à savoir outre Chick, Stanley Clarke à la basse et contrebasse, Lenny White à la batterie, ainsi que le jeune Al Di Meola à la guitare, lequel volera peu après de ses propres ailes avec le succès qu’on lui connaît.

Chick Corea décrit sa formation comme issue du Jazz avant-gardiste joué avec Mile DAVIS sur Bitches Brew, et de la furie électrique de John Mac Laughlin à la guitare avec son groupe. Il souhaite s’éloigner d’une vision trop élitiste du Jazz pour proposer une musique dramatique et spectaculaire, qui incarne le pendant Jazz du Rock progressif qui ne cesse de faire des émules à l’époque.

Pour remplir cet objectif, le groupe parvient au fil des albums à une symbiose assez unique entre la virtuosité instrumentale de ses membres, la complexité harmonique et rythmique de la musique et la dimension attractive de compositions extrêmement séduisantes, malgré leur richesse et la diversité de leurs influences.
Au jeu des titres à facettes, des rebonds improbables des ambiances parfois épiques, et des développements progressifs, Chick reste à l’époque le maître incontesté tant ses compositions brillent de mille feux. Trois des six titres de l'album sont en effet de sa main, dont les deux plus longs. Le titre quasi-éponyme "The Romantic Warrrior", long de 10’52 et entièrement acoustique, installe des vagues de piano et de cymbales, avant que la guitare et la contrebasse viennent annoncer le thème. Celui-ci, joué essentiellement au piano par Chick est, comme il se doit, ensorcelant, relativement complexe rythmiquement et se prêtant parfaitement aux démonstrations instrumentales qui suivront; le tout est parfaitement drivé par la superbe section rythmique (quel son !).

Mais le sommet du disque est atteint par le fantastique titre de fin, "Duel With The Jester And The Tyrant" qui dure pour sa part 11’26. Il est construit de façon assez similaire mais, cette fois, gorgé d’électricité. L’intro est étrange et épique, avec une lente montée harmonique aux synthés, une première partie assez calme qui installe l’ambiance et annonce le superbe thème constitué d’accords mêlés à de petites et chatoyantes figures rythmiques jouées au moog. Al Di Meola entre alors en scène pour son grand moment de l’album, un solo décoiffant qui vient s’intégrer dans le thème principal, et des développements où sa virtuosité explose aux commandes de sa Les Paul aux fulgurances prodigieuses. Chick engage alors son solo sur le même principe, et avec une maestria et une musicalité qui laissent sans voix, même si certains sons de synthé sonnent forcément un peu plus datés. Le reste du titre est également formidable, avec de beaux échanges entre la basse et la guitare et une prestation bluffante de la batterie. Un très grand moment. "Medieval Ouverture", autre titre de Chick, est un excellent début d’album, qui fait écho à sa belle pochette et permet d’installer les ambiances et le brio des musiciens dans une atmosphère un peu magique et mystique, emplie de maîtrise et de rebondissements.

Lenny White compose pour sa part "Sorceress", titre gorgé de groove composé autour d’un gros riff de basse ; l’entrée du moog de Chick Corea est magique, et le morceau passionnant jusqu’au bout. "Majestic Dance", œuvre de Al Di Meola, nous offre les passages les plus rock de l’album, et les interventions de Al annoncent joliment le style des débuts de sa carrière solo qui s'engagera dans la foulée. Enfin, "The Magician" de Stanley Clarke est un titre complexe et étrange, plein de chausses trappes, de ruptures rythmiques, et de passages ludiques voire comiques avec des sons improbables (boîte à musique, fanfare…) le tout avec bien entendu un très haut niveau d’exigence instrumentale.

Très bien reçu à sa sortie, cet album s'est vu décerner un disque d’or, et reste aujourd’hui une référence pour de nombreux musiciens, même longtemps après que le genre a périclité. Bien entendu, le découvrir aujourd’hui peut être un peu déstabilisant, certains sons employés étant franchement datés et certains tics passés de mode. Il s’agit quoi qu’il en soit d’une œuvre quasi légendaire et superbe, qui ne mérite pas moins que la note maximale.

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- Chick Corea (piano acoustique, piano électrique fender rhodes, )
- Al Di Meola (guitare électrique, guitare acoustique, guitare so)
- Stanley Clarke (basse électrique, basse piccolo, basse acoustique,)
- Lenny White (batterie, congas, timbales, caisse claire, cymbale)


1. Medivial Overture
2. Sorceress
3. The Romantic Warrior
4. Majestic Dance
5. The Magician
6. Duel Of The Jester And The Tyrant Part 1 & 2



             



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