Voilà près de quarante ans que ce Michael BOLTON me saute régulièrement aux yeux. Dans les eighties, notre chanteur campait un personnage proche du hard rock arborant un mulet parfaitement ridicule. Or, contre toutes attentes, voilà qu’il s’est mis à avoir du succès… Nous y reviendrons bien sûr mais tout de même : Michael a renoncé au Metal de ses débuts pour investir avec succès le domaine de la reprise soul et c’est avec les immenses tubes que sont "Sitting On The Dock Of The Bay" ou "When A Man Loves A Woman" qu’il connaît les tops du billboards US. Sacré grand écart ! Vous imaginez comme le procédé m’est sympathique. Bref, pas d’idées préconçues ou presque allons-y Michael BOLTON acte 1.

L’éponyme "Spark Of Light" nous permet de toucher rapidement le phénomène BOLTON… une voix plutôt rock avec une légère fibre rauque… Peu voire prou de charisme, la composition est d’une platitude à faire trembler tous les buildings de New York – il est de New Haven, juste a côté. La vidéo est d’un grotesque absolument confondant et il n’y a ici pas la moindre émotion, c’est terrible. Le duo qui l’oppose a Justin JESSO s’intitule "Beautiful World", et nous continuons dans la découverte de la musique la plus plate qui soit, toute d’inconsistance vêtue. Tout est bâti dans la simplicité, mais il n’y a ici rien de bien efficace. Sa voix chevrote sur "Whatever She Wants", alors qu’une seule et unique note de piano retentit. La voix me semble même plutôt légère sur "Just The Beginning", un titre qui s’articule de la même sempiternelle manière. Michael n’est pas un créateur et cela se ressent. Les "oh oh" d’opérette sont carrément à vomir. Ce 4 singles sont aussi utiles qu’un sac de caramels mous périmé.

Sa voix aisément identifiable en fait un artiste facile à reconnaître, c’est déjà ça. Et donc beaucoup de slows ! Le mid slow "Running Out Of Ways", armé de sa jolie guitare fok se laisse bien écouter et Michael trouve ici une bonne vibe pour son public féminin. « Safe » est un nouveau slow dans la grande tradition du genre Adult Oriented Rock. Le refrain est assez agréable et se laisse bien retenir. C’est exactement la même analyse sur "Eyes On You", mais les émotions ont bien du mal à passer. A l’identique, les accents larmoyants et le piano solitaire de "Home" sont quasi inaudibles à mes oreilles. "We Could Be Something" achève de m’achever… Tous ces slows sirupeux sérieux ! Mais quelle biture impossible à digérer ! En revanche, j’apprécie vraiment le joli refrain rythmé de "Out Of The Ashes", de la belle ouvrage qui montre que Michael aurait pu rester un des ténors de l’AOR ou du soft rock au lieu de se spécialiser dans la reprise soul qui l’a rendu millionaire.

Au moment de faire les comptes on totalise 6 titres inutiles sur un total de 10. L'analyse est facile lorsque vient l’heure de poser une note. C’est dommage car le seul titre ici présent d’AOR "Out Of The Ashes" est vraiment sympa et ne dépareillerait sur aucun des albums classiques du genre. Hélas Michael BOLTON a choisit la facilité en conquérant un public féminin totalement aveugle avec des reprises de classiques intemporels, jouant avec un style de physique qui doit plaire à ces dames. En attendant je n’ai aucune scrupule à asséner un 1/5 rare !