Le groupe danois The ASTEROIDS GALAXY TOUR formé en 2007 est le fruit de la collaboration entre la chanteuse Mette Lindberg et le producteur/songwriter Lars Iversen. Les deux musiciens se rencontrent pendant leurs études à la Royal Danish Academy of Music et décident de mettre en commun leurs vastes influences, de la pop indie, soul, funk en passant par le rock psychédélique pour créer un son unique et éclectique, à leur image. Le duo se fait accompagner en live par Mikkel Blaster Dørig à la guitare, Rasmus Littauer à la batterie ainsi que de Simon Littauer au clavier/MPC. Le succès international débarque dès 2008, lorsque leur premier single "Around The Bend" est utilisé dans une pub Apple avant la sortie l’année suivante de leur premier album Fruit.

Ce premier disque commence en beauté en nous emmenant dans un nouveau monde grâce à l’énigmatique et intrigant titre "Lady Jesus", un trip psychédélique qui progresse et s’intensifie de manière hypnotique au moyen de guitares palpitantes et distordues, de textures sonores expérimentales ainsi que de la voix mutine de Mette pour un ensemble unique, mystérieux et audacieux. S’en suit la lamentation hallucinante "The Sun Ain’t Shining No More" et ses cordes opulentes et cinématographiques qui semblent s’envoler vers une autre galaxie, puis la chanson "Push The Envelope" qui tente de faire exactement ce qu’elle promet en mixant de gros synthés futuristiques aux instruments organiques.

Pour un début, ça claque mais le disque est parsemé de pistes plus lentes et plus douces comme "Crazy", la ballade "Hero" ou encore la chanson d’amour "Satellite" qui laisse la voix de la chanteuse occuper toute la scène, supportée par des arrangements relax. "Sunshine Coolin’", un moment ensoleillé de l’album, apporte aussi du contraste avec les autres pistes plus énergiques. Sur "Bad Fever", l’ambiance est groovy grâce au mélange de pop moderne et de soul, tandis que "The Golden Age" avec son tempo upbeat entre pop jazzy et hiphop disco est nourrie d’un piano qui retient l’attention, des instruments à vent punchy et bien sûr le timbre charismatiques de la chanteuse.

Impossible de résister à la mélodie entraînante et aux paroles enjouées du titre "Around The Bend" avec ses trompettes funky. Mette rayonne et donne au son une qualité éthérée, presque irréelle qui donne envie de danser tout simplement et toutes ces strates musicales créent une combinaison à la fois fraîche et nostalgique pour un résultat plus que vibrant. L’album se termine sur "Inner City Blues", une reprise de la chanson de 1971 par Marvin GAYE plutôt très réussie et qui s’accorde bien au trip soul psychédélique des jeunes danois pour parler de la crise économique que le monde termine de traverser.

Aucun doute, Fruit est un trip délicieux, exquis et radieux dans une musique inspirée des 60s-70s. Le talent est là et il y a comme un sentiment d’urgence à la musique de The ASTEROIDS GALAXY TOUR qui rend hommage à des sons populaires tout en y injectant un peu de sauce danoise. Les rythmes psyché-groovy ainsi que la voix captivante et espiègle de la chanteuse ne manquent jamais à l’appel rendant l’ensemble profond, cohésif et plutôt unique. C’est grandiose mais bien équilibré, sur des productions méticuleusement bien astiquées et toujours avec un charme vintage qui fait toute la différence. La voix chaude et sensuelle de Mette sera le point d’orgue de ce voyage, remarquable sur "The Sun Ain’t Shining No More", "Around The Bend", "Bad Fever" et "Lady Jesus". Voilà encore un groupe au potentiel incroyable qui montre une volonté d’explorer les contrastes d’éléments rétro avec un flair tout à fait contemporain.