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2016 End Of Mirrors
 

- Style : Killing Joke, Neurosis
 

 Alaric Bandcamp (129)

ALARIC - End Of Mirrors (2016)
Par STREETCLEANER le 5 Août 2023          Consultée 770 fois

KILLING JOKE a été un inspirateur pour de nombreux groupes d’indus comme GODFLESH, NIN, PRONG, MINISTRY ; ça c’est pour les groupes les plus connus car bien d’autres laissent clairement transparaître leur attachement à la formation anglaise. C’est le cas par exemple du groupe franco-belge The MARS MODEL. Ou, dans le cas présent, de la formation originaire d’Oakland, en Californie, ALARIC.

End of Mirrors est le dernier (et second) album à ce jour des quatre Américains d'ALARIC, qui précisent que le groupe est actuellement ‘inactif’, statut différent de celui de ‘séparé’, et qui laisse entrevoir la possibilité d’une réactivation, peut-être à l’avenir lorsque les projets multiples qui les accaparent le permettront. Il y a lieu de préciser à ce stade que chacun des membres de la formation officiait – déjà - auparavant dans un groupe différent.

Leur musique, et notamment celle de ce second album, suinte par tous les pores de la peau le Post-punk métallisant des débuts de KILLING JOKE ; sans être une copie de ce que pratiquait la formation anglaise, on ressent clairement une musique qui lui est redevable, qui ne se dissimule pas for paying the bill, pour régler l’addition, tout au moins sur un plan moral. Afin de mieux appréhender le référentiel des quatre Californiens, on citera parmi leurs autres sources AMEBIX, et les premiers NEUROSIS *, pour les atmosphères lourdes et raw. Ainsi que BAUHAUS et CHRISTIAN DEATH, peut-être ici pour une forme de poésie gothique et un peu baudelairienne (on pensera au mini-album de CHRISTIAN DEATH Deathwish de 1984).

Mais dans le cas présent c’est sans doute nos Anglais de KILLING JOKE qui en sont les plus proches (ou les moins éloignés, en fonction du ressenti de chacun), ce End of Mirrors n’étant ni vraiment Heavy Metal ni Crust, ni réellement Doom ou Sludge, ni Goth. Mais un peu tout cela à la fois. Par rapport à leur précédent opus de 2011, Alaric, les Californiens s’adjoignent les services d’un spécialiste de la musique électronique, Thomas Dimusio, afin de renforcer les atmosphères de l’album par un travail d'affinage sur le son.

En sus de l’apport de Dimusio sur le son, End of Mirrors s’avère être un album plus travaillé mélodiquement, plus aéré, moins brut et punk, mais aussi plus lourd et oppressant. La basse est nettement plus perceptible grâce à la libération d'espaces, jetant mieux un pont entre les atmosphères de l’album et celles plus post-punk et gothiques des groupes du début des années 80.

End of Mirrors est largement imprégné des vapeurs chamaniques tribales de KILLING JOKE, perceptibles dès le titre d’ouverture "Demon" ; l’atmosphère est pesante dans ce titre le plus Doom de ce disque. Et tout au long de l’album, hormis le premier "Demon", le jeu de batterie portera essentiellement sur les toms, les cymbales étant peu audibles ou peu mises en avant dans le mixage lorsqu’elles sont utilisées. Cette manière de faire est typiquement Post-punk depuis l’album The Scream de SIOUXSIE & THE BANSHEES, dans lequel Siouxsie avait fait une croix sur les cymbales et le charleston. Le superbe "Adore" poussera l’idée jusqu’à un long jeu de batterie polyrythmique des plus enchanteurs, de plus de deux minutes, sur sa fin.

La guitare sait capter, elle aussi, parfaitement les senteurs des eighties notamment lorsqu’elle se vêtit des ‘sonorités nocturnes’ de l’album Night Time des Anglais. C’est nettement perceptible dès l’entame du titre "Shrinking World".

Les moments immédiatement les plus forts par leurs mélodies sont certainement ceux de "Wreckage", qui finit sur une belle accélération, et de "Mirror" qui combine grosse basse bien mise en avant et chant porté par l’overdub et une légère réverbération. Côté chant, il est clair que le chanteur, Shane Baker, n'a pas la puissance vocale d'un Jaz ; si tel était le cas l'expéditif "End Of Mirrors" aurait été du KILLING JOKE pur jus.

End of Mirrors est un très bon album ; s’il se présente au début telle une roche noire parcourue d’éclats de lumière, mais pleine d’aspérités, il se dégrossit rapidement au fil des écoutes et dévoile alors toute sa beauté ténébreuse en son cœur. Il est de ces albums qui prennent leur temps, plein d’assurance, pour vous envoûter ; ses émanations ‘gothico-dark’ sont puissantes et se révèlent pleinement à nous dans ses moments les plus posés, lorsque la musique prend son temps pour se laisser humer. Un album sans temps mort, sans faiblesse, et qui alterne intelligemment entre moments chargés d’électricité et de vapeurs qui sentent bon les vieux albums des eighties aux pochettes en noir et blanc. Fermez les yeux et laissez-vous porter, c'est de la bonne.


* ALARIC a ouvert en 2016 à San Francisco pour le 30ème anniversaire de NEUROSIS

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- Rick Jacobus (basse)
- Jason Willer (batterie)
- Shane Baker (chant)
- Russ Kent (guitare)


1. Demon
2. Wreckage
3. Mirror
4. Adore
5. Shrinking World
6. End Of Mirrors
7. Angel



             



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