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HYBRIDE POP CLASSIQUE  |  STUDIO

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2007 L'équilibre Instable
2014 Ma Solitude

STANISLAS - L'équilibre Instable (2007)
Par SOPHIE le 27 Février 2008          Consultée 7719 fois

Louis Stanislas Renoult, alias Stanislas commence seulement à faire entendre ses mélodies et sa voix sur les ondes radios et pourtant, quel parcours pour cet artiste de 35 ans. Prodige, il lit la musique avant les mots, il monte sur scène vers l'âge de 12 ans... à l'Opéra Garnier aux côtés de Pavarotti. Après ses études, il devient chef d'orchestre de l'opéra de Massy, et effectue des arrangements pour quelques pointures de la chanson, tels Calogéro, Céline Dion, Kool Shen entre autres. Et voilà que le chef d'orchestre, poussé par son frère, décide de faire volte face, et de se tourner vers son public.
«Le manège» est le premier extrait de cet album dénommé «Equilibre instable», et il démontre un talent de composition d'une grande précision tant dans la mélodie que dans les arrangements. Chaque note et chaque mot est à sa place. Intro originale, une valse avec des sonorités que l'on croirait élaborées par un ménestrel du moyen âge (pas le nôtre, un moyen âge de fantasy, hors du temps), puis force de violons, le manège s'enflamme sur une mélodie tournoyante.

La suite de l'album confirme cette impression de précision à la fois dans la composition et dans l'écriture, utilisant des champs lexicaux bien définis, les mots parlent aux mélodies. C'est une réelle conversation qui s'installe entre musique et textes. Dans «La belle de Mai», un vocabulaire marin est utilisé pour illustrer la douleur de l'amour perdu, voire unilatéral et l'on peut distinguer le bruit du ressac derrière la musique toute en variations, la vague des violons qui va et vient comme l'amour lui-même et répond ainsi aux paroles du refrain.
«Les lignes de ma main» est un morceau plus intimiste, dans lequel Stanislas fait montre de ses capacités vocales. Minimaliste au niveau de l'orchestration, cette chanson est en revanche très complexe quant à la mélodie, très large en terme de registre vocal.
«La débâcle des sentiments» démarre par une petite mélodie au piano suivie en catimini par les violons puis la puissante ligne de basse de Calogéro enrobée par un lancinant riff de guitare, le tout sous le coup des canons. Le décor est planté...et c'est un champ de bataille, l'évocation de la fin d'un amour avec des mots empruntés au vocabulaire guerrier. Vers la fin, on assiste à un joli dialogue (duel?) entre piano et guitare, et la présence vocale de Calogéro.
«Entre deux femmes» nous ramène dans le domaine de l'intimiste, là aussi l'amplitude vocale est sollicitée, avec une touche de sensualité qui ajoute à la beauté de la mélodie et de l'orchestration, qui pour le coup, n'est pas minimaliste cette fois, avec en prime un joli solo de guitare.
«Ana quand bien même» est bâtie autour d'allitérations en M, un collier, non...une rivière de jeux de mots autour de: aimer-amant-mentir. Le texte aurait pu sortir de plumes de l'acabit de Gainsbourg ou Mathieu Chédid. La musique est légère, naïve.

Mais, parlons de choses sérieuses, à savoir, l'écologie. «Nouveau Big Bang» est sans complaisance avec cette race humaine qui salit tout ce qu'elle touche. La musique se fait dramatique : intro violons, touches de harpe, puis ligne de basse agressive (à nouveau Calogero) et guitare, le tout amenant un son très rock, une voix qui s'envole, qui explose...
«L'absinthe pour l'absent» est un morceau façon Chopin, clin d'oeil à Gainsbourg qui a écrit quelques textes sur les mélodies classiques de Chopin et de Brahms (Lemon Incest, Baby alone in Babylone pour Jane). Un verre de la romantique absinthe levé en hommage à Serge (qui peut-être aurait préféré un whisky).
«Le temps des roses» : musique mystique, harpe, clavecin, voix monastiques pour crise de foie (pardon de foi! ... «et je n'ai plus la foi, cloué les bras en croix...»). L'arrangement des violons ressemble à du Obispo époque "tombé pour elle", mais cela s'arrête au refrain.
«L'âge bête» ou comment passer par une multitude d'etats d'esprit, et de styles de musique au sein d'une même chanson, début quattuor à cordes, façon William Sheller, puis guitare sèche, piano seul puis piano/guitare électrique plus énergique, musique électro-pop, effets sur la voix, le ton et le rythme montent, retour du quattuor à cordes et on recommence le cycle, comme les cycles d'une vie que l'on voudrait plus longue.
«A d'autres» fourmille de jeux de mots, sur le thème de celui qui perd aux jeux, ceux de l'amour et qui perd pied (aquatiquement parlant), le texte impose à l'imagination une scène qui pourrait être extraite d'un film noir. Début d'histoire sous la pluie, chantée presque a capella, les instruments s'invitent sur la pointe des pieds, absence de rythme durant toute la partie chantée, belle section jouée à l'orgue, le refrain est repris ad-lib, rythmé cette fois, plus pop.
Dans «Mémoire morte», la voix de Stanislas m'évoque un aigle qui descend des cimes les plus hautes en vol plané jusqu'au plus profond d'une sombre vallée. Le texte traite de l'oubli, terrible oubli de l'être aimé, les souvenirs qui se mélangent, la confusion des sens, et de fait, au fil de la chanson, la confusion s'intensifie, la deuxième partie de la chanson est en effet construite comme un canon.
Terme du voyage, «l'hiver» est une adaptation très réussie de l'extrait du même nom des 4 saisons de Vivaldi, message de douceur et de paix. Et après une minute de silence, les dernières notes de beauté pour finaliser l'album.

Excellent compositeur, cet artiste a en outre une voix fabuleuse, qui tient un peu de Calogéro, une amplitude vocale étonnante et un timbre merveilleusement aérien, qui loin d'être lisse recèle au contraire une fêlure qui lui donne toute sa personnalité. Par ailleurs, s'il n'a pas écrit tous ses textes, il a su s'entourer d'excellents paroliers. Et que dire de ses musiciens, outre lui-même aux claviers, Calo à la basse, rien de moins que Christophe Deschamps aux baguettes et bien sûr, l'appui d'un orchestre symphonique avec tout ce que cela produit de richesse musicale.
Stanislas le funambule évolue sur la frontière séparant les styles musicaux pour en revendiquer l'abolition. L'équilibre instable, c'est la thèse, l'antithèse, et bien sûr la synthèse.
Le classique et la pop. La sophistication et la simplicité, l'altitude et la profondeur.
La musique et le texte au service l'un de l'autre. L'amour et la douleur qui peut l'accompagner. Quoi de mieux que les violons pour susciter l'émotion.
Une trame classique, des ingrédients pop, voire rock, succulente recette pour cette galette qui n'est pas bretonne (quoique...), le plus simple est encore de tendre les deux oreilles et ouvrir son coeur pour recevoir toutes les richesses de cet album là, et au bout de 20 ou 30 écoutes, vous serez surpris d'en découvrir encore...

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- Laurent Vernerey, Calogero (basses)
- Christ. Deschamps,christ.dubois,victor L (batterie)
- Michel Ayme, Uminski, Calogero, Thibaud (guitares)
- Denis Benarrosh (percussions)
- Stanislas (claviers, programmations)
- Orchestre De L'opéra De Massy, Le Paris (cordes, cuivres, bois)


- l'équilibre Instable
1. Le Manège
2. La Belle De Mai
3. Les Lignes De Ma Main
4. La Débâcle Des Sentiments
5. Entre Deux Femmes
6. Ana Quand Bien Même
7. Nouveau Big Bang
8. L'absinthe Pour L'absent
9. Le Temps Des Roses
10. L'âge Bête
11. A D'autres
12. Mémoires Mortes
13. L'hiver



             



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