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POWER POP  |  STUDIO

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2023 Asking For A Ride

WHITE REAPER - Asking For A Ride (2023)
Par JASPER LEE POP le 7 Octobre 2023          Consultée 997 fois

On parle de "Fog Machine" tout de suite ou plus tard ?

Bon, je vous fais d’abord un topo liminaire pour vous présenter le combo. WHITE REAPER est originaire de Louisville dans le Kentucky et sort un premier album en 2015 malicieusement intitulé White Reaper Does it Again. C’est du garage punk rock plein de sève adolescente qui fait saigner les enceintes et on se dit alors que ces gamins ont du potentiel. Et, sans surprise, quand, deux ans plus tard, sort The World’s Best American Band, les gars récidivent avec un titre humoristique bravache, sauf que c’est la vérité vraie, on tient bien là le plus grand groupe de l’univers, même si pas grand monde ne s’en rend compte. Si vous êtes victime de votre époque et souffrez de trouble déficitaire de l’attention, concentrez-vous sur le single "Judy French" pour vous en convaincre. Le troisième opus marque légèrement le pas en arrondissant un poil trop les angles (n’empêche que, là encore, le mini hit single "Might Be Right" impose le respect). Ce qui nous amène à ce Asking For a Ride avec, pour la seconde fois, une pochette signée Mark Stutzman.

C’est bon, on peut parler de "Fog Machine" ?

Oui mais avant, c’est quoi la musique du plus grand groupe que vous ne connaissez pas ? C’est un brouet à base de pop, de glunk (carambolage entre glam et punk) exécuté par un groupe de jeunots décomplexés qui n’a pas honte au contraire des générations musicales précédentes d’avouer leur goût pour le hard-rock des 70/80’s écouté par leurs parents. Ça riffe sec entre Toni Esposito, le chanteur guitariste qui vient de troquer sa Les Paul trop lourde pour une Flying V et Hunter Thompson et sa Strat plus atmosphérique et délicate. Les deux hommes peuvent s’appuyer sur la section rythmique symbiotique des jumeaux Wilkerson et sur un nappage de claviers parfaitement dosé (plus discret que sur l’album précédent, ce qui laisse plus de latitude à leur propriétaire pour se dandiner sur scène, il le fait très bien). Pour ceux qui ont besoin d’une étiquette, l’appellation Power Pop, rarement satisfaisante, semble avoir été pondue pour eux, le volet puissance de l’équation tenant ses promesses.

Et donc, oui, "Fog Machine", le premier single, est une petite perle de songwriting concis menée tambour battant avec riff percutant et incisif à la THIN LIZZY, couplet à la KISS de la grande époque, refrain pop ado entêtant (essayez de ne pas reprendre "When My Phone Rings" sous la douche), agrémentée d’un solo express parfaitement construit avec passe d’arme entre les deux gratteux, tapping et conclusion en harmonie. L’émotion me submerge, les larmes me montent aux yeux, j’ai appelé les pompes funèbres pour reporter les obsèques du Rock, il n’est pas encore tout à fait mort.

Le groupe a expliqué avoir commencé à travailler avec un producteur qui n’a pas su les cerner et, à sa décharge, ça n’est pas étonnant tant WHITE REAPER part dans tous les sens sur cet album. On tape dans le reggae blanc à la POLICE avec "Getting Into Trouble With the Boss", dans le heavy punk débridé avec "Funny Farm", dans le pop punk des années 2000 avec la touche rétro à la NEW ORDER de "Pink Slip". On ose même s’aventurer sur les plates-bandes Thrash de METALLICA avec "Asking For a Ride" (limite suicidaire en ouverture d’album), sans oublier les ritournelles pop ciselées qu’on leur connaissait plus habituellement ("Heaven or Not", "Crawlspace", "Pages", "Thorn").

Mentionner tant de genres différents peut déconcerter mais, pas de panique, ce grand écart stylistique fait au contraire la force de ce groupe sincère et sans esbroufe. Une absence de frime que d’aucun pourrait prendre pour un déficit de charisme. En tous cas, dans un monde parallèle idyllique où un jeune groupe de rock talentueux serait encore capable de toucher les masses, on n’en pourrait plus d’écouter "Fog Machine" sur toutes les ondes.

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   JASPER LEE POP

 
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- Tony Esposito (chant, guitare)
- Hunter Thompson (guitare)
- Ryan Hater (claviers)
- Nick Wilkerson (batterie)
- Sam Wilkerson (basse)


1. Asking For A Ride
2. Bozo
3. Fog Machine
4. Getting Into Trouble With The Boss
5. Funny Farm
6. Pink Slip
7. Heaven Or Not
8. Crawlspace
9. Thorn
10. Pages



             



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