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HILLBILLY HILLBILLY ROCK  |  COMPILATION

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1991 Onie's Bop

ONIE WHEELER - Onie's Bop (1991)
Par LE KINGBEE le 27 Octobre 2023          Consultée 273 fois

Certaines pochettes laissent parfois présager de leur contenu. Le stetson blanc et la chemise style rodéo ornée de deux chevaux fougueux nous orientent indiscutablement vers le Hillbilly et de ses racines.

Natif du Missouri, Onie WHEELER voit le jour en 1921. Issu d’une famille de pauvres fermiers, il s’intéresse très tôt à la musique et se lance dans l’apprentissage de la guitare et de l’harmonica en autodidacte en écoutant les programmes radio. A 18 ans il abandonne les joies de la cueillette du coton et part combattre à Pearl Harbor. Pendant cinq ans, l’ancien fermier s’oppose vaillamment à l’armée de l’Empire du Soleil Levant, payant un lourd tribu à ce combat avec pour conséquence l’amputation de l’index de sa main gauche.
A sa démobilisation, il décide de privilégier une carrière d’harmoniciste, instrument peu en vue dans le domaine du Hillbilly, au détriment du ramassage du coton. Onie se fait les dents dans les émissions radio qui pullulent sur les ondes. Il fait équipe avec Betty Jean Crowe, une jeune chanteuse de seize ans qui devient Madame Wheeler en mai 1946. L’arrivée d’un premier enfant met en parenthèse la carrière du duo, mais ses prestations radiophoniques pour la WWOC, une radio du Michigan, lui permettent de mettre en boite son premier 78 tours pour le label Agana.
La sortie de plusieurs singles lui permet de se produire au Grand Ole Opry dès 1949. Onie décide alors de monter son propre groupe Onie Wheeler And The Ozark Mountain Boys. Suite à diverses péripéties, le groupe disparait et Onie tente sa chance à Nashville encouragé par Little Jimmy Dickens. En 1953, Troy Martin, un dénicheur de talent lui permet de se faire embaucher par Okeh, filiale de la Columbia, qu’il rejoindra en 1955 pour un contrat de deux ans. Il lui faudra attendre un an pour connaitre son premier Hit Country avec l’humoristique "Onie’s Bop", titre qui évoquait Elvis sans jamais mentionner le nom de la star. A la fin de son contrat avec la Columbia, Wheeler atterrie chez Sun Records. Obnubilé par la carrière de Jerry Lee LEWIS, Sam Phillips ne se sera jamais intéressé à la carrière de l’harmoniciste. Onie Wheeler venait de louper le coche. Au début des sixties, il connait une période de vaches maigres, obligé de se produire pour les circuits rétro jusqu’aux hospices pour vétérans de la Corée et du Vietnam. Si l’harmoniciste enregistre une dizaine de singles pour de petits labels, le succès n’est pas au rendez-vous, l’ancien fermier travaille même au Sho-Bud, un magasin de guitares afin de subsister aux besoins de sa famille. En avril 71, Onie Wheeler traverse l’Atlantique pour se produire à Wembley au sein de l’orchestre de Roy Acuff lors de la 3ème édition de l’International Festival Of Country Music.

Victime d’un AVC en janvier 1984, Onie Wheeler donne un dernier concert en mai en compagnie de Doyle et Alden Nelson, deux anciens partenaires du début fifties. Ce concert sera son chant du cygne, l’harmoniciste s’écroulant sur la scène le micro à la main victime d’une crise cardiaque.

Aujourd’hui si sa discographie se monte à 59 singles, quatre albums et une compilation, Onie Wheeler parait bien oublié. Certains témoignages auraient tendance à laisser penser que le musicien ne savait pas se vendre, ni s’imposer dans un univers ou foisonnent requins, bonimenteurs et profiteurs. Sa discographie s’étalant entre 1949 et 1982 converge naturellement vers plusieurs registres : Hillbilly Boogie, Western Swing, Honky Tonk et du Rockabilly. Onie Wheeler peut être considéré comme le chainon manquant entre Lonnie Glosson et Wayne Raney. Si son parcours demeure oublié par les plus jeunes et s’il a développé une carrière que certains jugeront modeste, Onie a également officié comme un accompagnateur de premier plan principalement auprès des Delmore Brothers, George Jones, Sonny James, Roy Acuff sans oublier Dolly PARTON. Le label à l’effigie d’une famille d’ours nous propose une belle anthologie de 31 titres (76 minutes) enregistrés entre 53 et 57 dont trois inédits Sun Records.

Si le livret intérieur présente une parfaite chronologie des titres, le compilateur a opté pour un ordre différent, une mise en place qui permet de différencier les registres dans lequel l’harmoniciste s’est engouffrer souvent avec aisance. Cela permet également à l’auditeur d’éviter une certaine rengaine voire monotonie.

Comme on pouvait s’en douter ce sont les deux faces du single Sun qui ouvrent les hostilités. "Jump Right Out Of This Jukebox" et "Tell’ Em Off" se révèlent comme deux excellents Hillbilly Rock.

Avec son chant syncopé et sa contrebasse slappée "A Booger Gonna Getcha" se situe entre Country Boogie et Rockabilly. Impression similaire avec "Going Back To The City", le chant de Wheeler et le piano du Floyd Cramer non rient à envier à Moon MULLICAN ou Roy Hall. Un décor combinant Hillbilly Rock et Rockab reste la marque de fabrique comme en atteste "Long Gone" Preuve qu’Onie Wheeler savait plonger dans les arcanes du Rockabilly, le turbulant "Walkin’ Shoes" dévaste tout sur son passage. Autre inédit de Sun Records "That’s All" rappelle par moment Johnny HORTON.

On retrouve pas mal de pièces typiques au Hillbilly Nashvillien du milieu fifties : "Cut It Out", "That’s What I Like", "She Wiggled And Giggled", tandis que les chœurs des frangins Nelson apportent une touche exotique sur "I’m Satisfied With My Dreams". "I Wanna Hold My Baby" prend un chemin de traverse avec un chant frisant le Yodel et l’accompagnement de Grady MARTIN. Idem pour l’impayable "Onie’s Bop". A contrario sur "Love Me Like You Used To Do" et "When We All Get There", le tempo demeure marqué par la présence des chœurs des Frères Nelson qui influe une étrange atmosphère à mi-chemin entre Appalaches et Gospel venant en contrepoint du chant du leader.

Le Honky Tonk est également bien représenté comme en atteste "A Beggar For Your Love" pièce dans laquelle le fiddle de Dale Potter et la steel guitare de Buddy Emmons se montrent comme de vrais arrache-cœurs. D’autres pistes oscillent entre Honky Tonk et ballades : "I’ll Love You For A Lifetime", "No, I Don’t Guess I Will" avec un fiddle pleurnichard, "I Saw Mother With God Last Night" avec son chœur lorgnant sur le Country Gospel. Terminons par une curiosité avec le troisième inédit Sun, "Bonaparte’s Retreat", reprise de Pee Wee KING, interprété sous forme de shuffle instrumental, un titre idéal pour tout novice voulant se familiariser avec la pratique de l’harmonica.

Cette compilation agrémentée d’un livret de 22 pages richement illustré fait figure d’anthologie. Si certains amateurs de Country trouveront certaines plages archaïques ou proches du registre Old Time, ces morceaux rappellent une époque charnière où le Western Swing allait laisser la plus grosse part du gâteau au Hillbilly avant que le Hillbilly Rock, lui-même bientôt remplacé par la vague Rockab, ne prenne le relais. Les tendances et les modes ayant considérablement évolué, ce recueil trop vieillissant pour de nombreuses oreilles ne mérite pas plus d’un 2.

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- Onie Wheeler (chant, harmonica)
- Alden Nelson (guitare 13-14-15-16-17-18-19-20-21-22-23-24-25-26-)
- Doyal Nelson (guitare 13-14-15-16-17-18-19-20-21-22-23-24-25-26-)
- Ray Ederton (guitare 3-4-5-6-7-8-9)
- Roland Janes (guitare 1-2-11-12-31)
- Harold Bradley (guitare 6-7-8-9)
- Grady Martin (guitare 3-4)
- Joseph Edwards (guitare 5-10)
- Bob Foster (steel guitar 3-4)
- Buddy Emmons (steel guitar 5-10)
- Stan Kessler (basse 1-2-11-12-31)
- Floyd 'lightnin' Chance (basse 6-7-8-9)
- Ernie Newman (basse 3-4)
- Junior Huskey (basse 5-10)
- Ernest Thompson (batterie 13-14-15-16-17-18-19-20-21-22-23-24-25-26)
- Farris Coursey (batterie 6-7-8-9)
- Smokey Joe Baugh (batterie 11-12-31)
- J.m. Van Eaton (batterie 1-2)
- Buddy Harman Jr. (batterie 3-4)
- Floyd Cramer (piano 6-7-8-9)
- Benny Martin (fiddle 17-18-19-20-21-22-23-24-25-26-27)
- Delbert Hale (13-14-15-16)
- Dale Potter (fiddle 5-10)
- Jerry Rivers (fiddle 28-29-30)


1. Jump Right Out Of This Jukebox
2. Tell 'em Off
3. I Wanna Hold My Baby
4. Onie's Bop
5. A Booger Gonna Getcha
6. Going Back To The City
7. Long Gone
8. Steppin' Out
9. I'll Love You For A Lifetime
10. A Beggar For Your Love
11. Walkin' Shoes (
12. That's All
13. Cut It Out
14. That's What I Like
15. She Wiggled And Giggled
16. I'm Satisfied With My Dreams
17. No, I Don't Guess I Will
18. Would You Like To Wear A Crown?
19. I Saw Mother With God Last Night
20. My Home Is Not A Home At All
21. Little Mama
22. Hazel
23. Closing Time
24. I Tried And I Tried
25. I'll Swear You Don't Love Me
26. Love Me Like You Used To Do
27. When We All Get There
28. Mother Prays Loud In Her Sleep
29. A Million Years In Glory
30. Run 'em Off
31. Bonaparte's Retreat



             



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