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Linda RONSTADT - Living In The Usa (1978)
Par LE KINGBEE le 11 Février 2024          Consultée 267 fois

Heureuse propriétaire de 11 Grammy Awards, Linda RONSTADT a marqué de son sceau les années 70. L’Arizonienne vient de connaître un pic avec Simple Dreams, disque vendu à plus de 3 millions et demi d’exemplaires sur le territoire américain. En 1978, alors que les BEE GEES, John TRAVOLTA et Olivia Newton-John font danser la planète avec Saturday Night Fever, Linda RONSDTADT place Living In USA sur la première marche des classements d’albums du Billboard, son troisième Numéro Un. Preuve de son éclectisme, le single "Ooh Baby Baby" se classe dans les quatre charts majeurs (Pop, Country, R&B, AC).

Fin des seventies, le Roller Derby connaît de grands succès, le public se presse autour des pistes circulaires où de jeunes patineuses rivalisent de vitesse, sport où le contact n’est nullement négligé. Si Linda arbore une paire de patins et une nouvelle coupe de cheveux beaucoup plus courte, il faut y voir un signe de désapprobation dirigé contre le Time et Rolling Stone, revues dont les Unes ont fait figurer la chanteuse dans des poses glamour. Linda s’estime avoir été trompée et bernée par la photographe Annie Leibovitz*. La pochette de l’anglais John Kosh, designer connu pour les pochettes de Let It Be, Who’s Next ou Hotel California, et déjà présent sur l’opus précédent, sert en quelque sorte de remise à plat.

Enregistré entre mai et début juillet 78 à Hollywood, au Sound Factory, sous la houlette de Peter Asher, Living In USA dévoile dix titres, mais aucune compo de la chanteuse. La chanteuse et Peter Asher ont opté pour un ensemble regroupant nouvelles chansons et standards, une formule souvent gagnante. Idem de la troupe d’accompagnateurs triés sur le volet. Asher a fait appel à quelques fidèles : les guitaristes Dan Dugmore et Waddy Wachtel, le batteur Kenny Edwards (déjà présent à l’époque de Stone Poneys), le pianiste Don Grolnick, le batteur Russ Kunkel et le retour du saxophoniste David Sanborn. Si Asher vient prêter main forte au tambourin, au grelot, aux cloches et au shaker, le producteur et mentor de la chanteuse fait venir l’arrangeur vibraphoniste Mike Mainieri (ex-Kenny BURRELL, Wes MONTGOMERY). Asher ne laisse rien au hasard, la troupe de choristes comprend les dévoués Sherlie Mathews (ex-SUPREMES, STEELY DAN), Andrew Gold et Jim Gilstrap. En clair, on ne change pas une main gagnante !

Le répertoire conjugue de grands classiques, d’habiles relectures, des inusités et des titres spécialement composés pour l’album.
"Back In The USA, Rock n Roll" de Chuck BERRY, gravé fin fifties pour le label Chess, lance les hostilités. Linda prend soin de décaler d’un octave sa ligne mélodique pour un titre qui curieusement se classera bien mieux que l’original enregistré pourtant vingt ans plus tôt (une 16ème place dans les charts contre 37 pour Berry). Dix ans plus tard, les deux protagonistes réenregistrent en duo le même titre au générique de Hail ! Hail ! Rock n Roll, album dans lequel BERRY conviait quelques invités (Etta JAMES, Keith RICHARDS, Eric CLAPTON).
Petit détour vers la douceur avec "Just One Look", plus gros succès de la splendide Doris TROY. Si on reste attaché à la version d’origine, en fait une démo publiée par le label Atlantic, Linda RONSTADT reste respectueuse de l’original, bien que la basse prenne selon nous trop de grain, mettant sous l’éteignoir les volutes de piano. Une version toutefois bien supérieure à celles des Hollies, Lynda Carter (alias Wonder Woman), Bryan FERRY ou de Klaus Nom, celle-ci relevant du délire. Autre ballade avec "When I Grow Too Old To Dream", une compo figurant au générique de The Night Is Young, une comédie romantique à l’eau de rose de 1935. Si l’intro de cloches de Peter Asher lance le vibraphone de Mike Mainieri, le tempo de cette douce mélodie évoque les chants de Noël, registre dont sont si friands les Américains. Si le morceau demeure superbement interprété, il s’écarte trop de l’ensemble et sonne trop lyrique pour véritablement captiver.
Linda RONSTADT sera l’une des premières à reprendre un titre de l’éclectique Elvis COSTELLO avec "Alison", chanson figurant sur My Aim Is True, premier disque de l’Anglais. Encore un titre plein de moelleux, le chant de Linda s’avérant moins aigu que celui de l’homme à lunettes. "Ooh Baby Baby", une vieille soupe Motown des Miracles de Smokey Robinson a fait l’objet de nombreuses covers, généralement aussi peu palpitante que l’originale. Là, le saxophone de Sanborn met la chanteuse au diapason pour un superbe titre de Country Soul. Probablement l’une des meilleures interprétations avec celles de SEAL et Sylvester, bien éloignée de la récente cover de Jeff BECK et Johnny Depp, l’acteur témoignant là de ses limites. Dernière reprise avec "Love Me Tender" popularisé par Elvis dans le western du même nom (Le Cavalier du crépuscule). Si Linda est juste accompagnée d’une guitare acoustique et d’un zest d’orgue, on ne voit pas trop l’intérêt de reprendre cette ballade archi rabâchée et usée jusqu’à la corde.

RO?STADT booste la cadence avec "All That You Dream", un inusité de LITTLE FEAT interprété dans une veine Southern Rock, dans lequel le chant se prête à de multiples changements de nuance. Autre inusité avec "Mohammed’s Radio", un titre gorgé de métaphores de Warren Zevon. Derrière une mélodie typique à la Country Soul, Linda explore le manque de communication humaine, invitant les auditeurs à s’interroger sur le pouvoir des radios alors que la musique peut rassembler différentes communautés. Autre inusité avec "Blowin Away", une compo d’Eric Kaz, ancien claviériste des BLUES MAGOOS, auteur de nombreuses chansons pour Linda, Tracy NELSON et Bonnie RAITT, une chanson dans laquelle le piano et la pedal steel de Dan Dugmore impulsent une ambiance froide proche de la mélancolie.

Au chapitre des nouveautés, "White Rhythm & Blues", une compo de J.D. Shouter, songwriter attitré de la chanteuse et ancien petit-ami, se déguste comme une ballade romantique sur la solitude et l’amour pourrait s’inscrire dans un disque des EAGLES.

Si cet album remporta un grand succès lors de sa sortie, aujourd’hui il nous laisse une impression mitigée. L’album se révèle beaucoup moins personnel que les précédents opus, la production moins fine. En gros, on peut se demander si le label Asylum n’a pas voulu surfer sur la vague et ainsi emmagasiner un max de pognon à moindre frais. Trop vite expédiée en studio, alors que ses concerts quasi quotidiens affichaient complets, Linda RONSTADT et Peter Asher semblent avoir tergiversé entre un album d’auteur et un répertoire de reprises constitué au petit bonheur la chance. Un disque inégal composé d’une moitié de pistes devenues peu attractives.

Note réelle 2,5.


*Annie Leibovitz reste la dernière à avoir photographié John Lennon juste avant son assassinat.

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   LE KINGBEE

 
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- Linda Ronstadt (chant)
- Waddy Wachtel (guitare )
- Dan Dugmore (guitare )
- Kenny Edwards (basse 1-3-4-5-6-7-8-9, chœurs 1-3-9)
- Russ Kunkel (batterie 1-3-4-5-6-7-8-9, congas 5-9)
- Don Grolnick Piano (1-2-3-4-5-6-7-8-9, orgue 5-10)
- David Sanborn (saxophone 4-7)
- Mike Mainieri (vibraphone 2)
- Peter Asher (tambourin 3-6-9,cloches 3-9,shaker 6,choeurs 1)
- Sherlie Matthews (chœurs 3-8)
- Pat Henderson (chœurs 3-8)
- Andrew Gold (chœurs 4)
- Jim Gilstrap (chœurs 7)
- John Lehman (chœurs 7)
- David Lasley (chœurs 9)
- Arnold Mcculler (chœurs 9)


1. Back In The U.s.a.
2. When I Grow Too Oid To Dream
3. Just One Look
4. Alison
5. White Rhythm & Blues
6. All That You Dream
7. Ooh Baby Baby
8. Mohammed's Radio
9. Blowing Away
10. Love Me Tender



             



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