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1979 Fate For Breakfast
 

- Membre : Simon & Garfunkel

Art GARFUNKEL - Fate For Breakfast (1979)
Par LE KINGBEE le 19 Février 2024          Consultée 316 fois

Art GARFUNKEL a traversé les années 60 sous le signe d’un incroyable succès en compagnie de Paul SIMON avec lequel il forma Tom & Jerry transformé en SIMON & GARFUNKEL, l’un des duos Folk Rock les plus célèbres, prenant ainsi la suite des EVERLY BROTHERS. Durant une demi-décennie, le duo allait truster les podiums des charts internationaux : "The Sound Of Silence", "Mrs Robinson" en juin 68, "The Boxer", "Bridge Over Trouble Water" ou "Cecilia". Et puis comme dans de nombreuses romances, les deux musiciens prirent des chemins séparés au début des seventies, volant vers des carrières solo. Cette séparation n’empêcha pas les deux amis de se retrouver en septembre 1981 pour un concert à Central Park qui attira plus de 500000 personnes.

Après avoir coupé le cordon avec Paul Simon, Art GARFUNKEL s’essaie au métier de comédien. Il est au générique de Catch 22, enchaîne avec Carnal Knowledge (Ce plaisir qu’on dit charnel) avant de tourner en 1979 Bad Timing (Enquête sur une passion), un film dont il sort éprouvé, marqué par le suicide de sa petite amie du moment, l’actrice photographe Laurie Bird.

Sa carrière solo avait débuté sous de bons auspices avec la sortie de Angel Clare, disque acclamé pour la reprise de "All I Know" de Jimmy Webb. Deux ans plus tard, il enregistre Breakaway en compagnie de David CROSBY et Graham NASH, un disque Pop au répertoire diversifié salué par la critique. Il lui faut deux ans pour publier Watermark, disque composé quasi exclusivement par Jimmy Webb, hormis la reprise de Sam Cooke "What a Wonderful World" qui connaît les honneurs des charts.

En 1979, le timbre castrat et aérien et des succès qui remontent à plus de deux ans poussent la Columbia à renvoyer l’ancien duettiste en studio. Columbia décide de confier la production à Louie Shelton, un ancien guitariste de session (The MONKEES, Merry CLAYTON, Marvin GAYE) qui s’est lancé dans la production à l’instigation d’Herb Alpert au début des seventies. Ce touche-à-tout connaît bien le chanteur pour l’avoir accompagné sur ses deux premiers disques. Si GARFUNKEL avait lui-même produit deux de ses trois opus, là Columbia confie les manettes de la prod. à Shelton, homme par ailleurs très occupé par des émissions de télé qui s’empresse de concocter un répertoire en provenance d’une dizaine d’auteurs différents œuvrant principalement dans les domaines du Soft Rock et du Folk, un choix sans ligne directrice claire. Si la face A est enregistrée en trois sessions à l’A&R Recording Studios à New York avec trois ingé-son différents, la face B provient de quatre sessions captées au Sound Factory à Hollywood pour six titres chargés d’overdub. On se demande encore pourquoi la Columbia n’a pas fait appel à Phil Ramone, producteur du second opus et propriétaire de l’A&R Recording Studios.

Parallèlement à ces enregistrements annonciateurs d’une Pop eighties pleine de surenchère, c’est un sacré parterre de musiciens qui vient s’affairer auprès du chanteur, des musiciens qui parfois ont pris soin de livrer une petite compo, histoire de ne pas venir les mains vides et aussi de se remplir les poches. Idem pour la pochette dont la couverture frontale provient de six prises de vue, des couvrantes dévoilant le chanteur dans différentes postures en train de prendre son breakfast. Un effet de poudre aux yeux qui selon nous tombe à plat, d’autant que les pressages européens sont agrémentés d’un 11ème titre (le 1er de la face B).

Ce sentiment est clairement palpable dès "In A Little While (I'll Be On My Way)", une compo du bassiste Dennis Belfield (ex-THREE DOG NIGHT, Rita COOLIDGE) qui s’ouvre sur des volutes de synthé scintillant comme des guirlandes de Noël. Second titre et seconde guimauve avec "Since I Don’t Have You", un vieux titre fifties des Skyliners, groupe de Doo-Wop blanc de Pittsburgh. Là, Rob Mounsey déjà auteur des claviers sur le titre d’ouverture nous afflige d’une orchestration de cordes digne de l’entreprise Béghin-Say. Une version collante comme du papier tue-mouche, bien inférieure à celles de Tamiko Jones, Rick NELSON ou de Barbra STREISAND, c’est dire ! Chez nous, Dave l’adapta avec "Si j’ai trop d’amour", un titre incroyablement affligeant. "When Someone Doesn’t Want You", une compo du guitariste Jeffrey Staton (ex-Staton Brothers), reste sur une lignée similaire. Les claviers et la ligne mélodique nous plongent dans une vague lymphatique, une chanson qui se voudrait romantique mais se révèle plus proche du chewing-gum qui vient de se coller sous une semelle.

Michael Sembello, futur auteur du tube "Maniac" dans Flashdance, lui apporte "And I Know", une petite sucrerie dans le genre de Gino Vannelli. "Finally Found A Reason" nous paraît plus goûteux : si la voix s’avère toujours aussi doucereuse, l’orgue se montre discret derrière des arpèges de guitares acoustiques. Dès que les arrangements et l’orchestration se fondent dans un décor plus sobre, les morceaux montent en gamme ; c’est le cas de "Sail On A Rainbow", une compo de Stephen Bishop, guitariste et songwriter attitré du chanteur. Cette impression se confirme avec "Miss You Nights", une ballade de Dave Townsend sur laquelle Art est simplement secondé d’une section rythmique et du piano de Larry Knechtel. Un titre qui pourrait s’inscrire dans un album de Billy JOEL.

Les pressages européens incorporent "Bright Eyes", une chanson agrémentant la bande-son de Watership Down (La Folle escapade), un film d’animation de Martin Rosen nous contant la folle aventure d’une bande d'audacieux lapins. Là encore, l’orchestration gomme toute surcharge polluante : le hautbois et le luth contribuent à rafraîchir le morceau. Compo du tandem Bob Gundry/Jeffrey Comanor, "Beyond The Tears" avait été enregistré par England Dan & John Ford Coley, un duo chapeauté par Louie Shelton. Certains y verront là une refourgue malencontreuse d’autant que l’original nous semble plus épuré, l’orgue de Rob Mounsey se révélant toujours aussi pesant. Art GARFUNKEL s’autorise une petite incursion dans la Soul avec "Ho How Happy", hit mineur d’Edwin STARR préalablement repris par Percy Sledge et The JACKSON 5. La présente version n’apporte pas grand-chose mais a le mérite de booster l’album et de sortir du registre de la ballade langoureuse voire lascive. En clôture, "Take Me Away" *, une compo de frères Gullinckson, nous ramène à l’univers d’Alan PARSONS PROJECT, le titre plein de nuances bénéficiant de bons breaks, sauf que le chant moëlleux de GARFUNKEL ne colle vraiment pas au moreau.

Au moment de faire les comptes, le chat est maigre. Le disque se retrouve plombé par une surproduction, une orchestration clinquante manquant de finesse, conformément aux productions californiennes qui sortaient à la pelle, et un organiste bavard qui finit par devenir gonflant. Pour résumer, un album de Soft Rock à ranger auprès de Christopher CROSS, Michael BOLTON et James TAYLOR. A moins d’être un fan invétéré du chanteur, un disque largement dispensable.

*Titre homonyme à ceux de Jackie Trent, Lifehouse et Fefe Dobson.

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- Art Garfunkel (chant)
- Louie Shelton (guitare 1-2-3-4-7-8-9-11,chœurs 7)
- Larry Rolando (guitare 1-3-4-8-9-11)
- Hugh Mccracken (guitare 2-10)
- Richie Zito (guitare 1)
- Chris Spedding (guitare 6)
- Lee Ritenour (guitare 8)
- Jeffrey Staton (guitare 10, chœurs 10)
- Roland Harker (luth 6)
- Dennis Belfield (basse 1-3-4-7-8-9-11)
- Neil Jason (basse 2-10)
- Lyle Harper (basse 5)
- Lee Hurdle (basse 6)
- Mike Baird (batterie 1-3-4-7-8-9-11)
- Steve Gadd (batterie 2-10)
- Simon Phillips (batterie 5)
- Roy Morgan (batterie 6)
- Rob Mounsey (piano 1-3-8-11,synthétiseur 1-3-4-11,clavecin 1-8-)
- Richard Tee (piano 2-10)
- Larry Knechtel (piano 5)
- Alan Estes (percussions 1-8)
- Crusher Bennett (percussions 2-10)
- Ray Cooper (percussions 6)
- Michael Brecker (saxophone 2-10)
- Edwin Roxburgh (hautbois 6)
- Leah Kunkel (chœurs 3-4-7-11)
- Penny Nichols (chœurs 4-7-11)
- Maxine Anderson (chœurs 1-9)
- Carolyn Dennis (chœurs 1-9)
- Jim Gilstrap (chœurs 1-9)
- Bobby Alessi (chœurs 3-11)
- Billy Alessi (chœurs 3-11)
- Stephen Bishop (chœurs 7)


1. In A Little While (i'll Be On My Way)
2. Since I Don't Have You
3. And I Know
4. Sail On A Rainbow
5. Miss You Nights
6. Finally Found A Reason
7. Beyond The Tears
8. Oh How Happy
9. When Someone Doesn't Want You
10. Take Me Away



             



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