Vous souvenez vous du premier album de SIGUE SIGUE SPUTNIK ? Ce groupe anglais excentrique qui mêlait le Rock, la provocation avec une approche futuriste et dansante (leur album était produit par Georgio MORODER) de la musique. Un groupe, qui bien que souvent assimilé à la New Wave britannique ce réclamait du Cyber-Punk.
Et bien, LA POISON me fait un peu penser à la première partie de carrière de ces agitateurs.
A deux différences près. Premièrement, LA POISON ne donne pas dans la provocation à outrance comme le faisaient les SIGUE SIGUE SPUTNIK qui ne reculaient devant rien, n’hésitant pas à introduire des publicités entre les morceaux de leur albums.
Et enfin, LA POISON ne se veut pas uniquement tourné musicalement vers un pseudo futur. Le groupe trouvant son inspiration tout autant dans le passé que dans le futur. Proposant souvent sa vision d’une musique axée 60’s et 70’s avec un habillage qui possède des accents futuristes, ou tout au moins Electro.

Ainsi, si avec "Les mauvais garçons" ou "Sexe à pile", l’orientation peut effectivement être qualifiée de Cyber-Punk, le chant de "Just a Kiss" et de "Burn Out" possède, lui, des accent presque Rockabilly. Il en va de même avec les guitares, très Rock, de "Le monde va mal".
Et c’est justement lorsqu’il mélange une certaine modernité avec des ambiances doucement Rock N’ Roll que LA POISON se montre particulièrement percutant et convaincant. C’est alors un joyeux cocktail qui mêle humour, sens du rythme, gimmicks entêtants, et voyage dans le temps musical.

Difficile de résister aux entrainants "Sexe à Pile", "Burn Out", "Besoin de réconfort" ou "Humain, Humain !", c’est tout à la fois primesautier, léger, percutant et… dansant. On retrouve là un peu de l’esprit empreint de dérision et de rage de la scène dite alternative française des années 80. Et de fait, parfois LA POISON nous évoque l’attitude d’un METAL URBAIN ou des BERURIER NOIR. "Je danse pour toi" fait d’ailleurs furieusement penser à certains titres de MOLODOÏ, le groupe post BERU de François. La filiation avec les WASHINGTON DEAD CATS, bien qu’un peu moins évidente, peut également être fait sur les morceaux les plus Rock.
Mais on pourrait également citer les B-52s, DEVO ou bien TAXI GIRL comme sources influence à leur délires musicaux.

On le voit, les racines de LA POISON plongent principalement dans les années 80. Quoi qu’il en soit, le groupe est particulièrement habile pour lancer des titres efficaces et dotés de refrains fédérateurs (encore une fois une des caractéristiques de la scène Rock alternative française).
Il faut dire que le trio qui est à la manœuvre n’est pas composé de jeunes musiciens néophytes. On retrouve en effet Daniel Jamet (ex-MANO NEGRA, ex-Mano SOLO) aux guitares, David Menard (ex-LA MAXIMUM KOUETTE) à la batterie, et Moon au chant qui a également œuvré au sein de LA MAXIMUM KOUETTE sous le nom de Sister Moon. Et il faut leur reconnaitre un talent certain pour pondre des titres immédiatement efficaces et entrainants.
Un album qui fait beaucoup de bien et qui possède les atouts pour satisfaire et charmer un large public.