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1995 Boom
 

- Style : Parliament, Funkadelic, Fishbone
- Membre : Steve Vai , The Pretenders
- Style + Membre : Stevie Salas , Living Colour

T.M. STEVENS - Boom (1995)
Par JASPER LEE POP le 4 Avril 2024          Consultée 258 fois

Thomas Michael STEVENS nous a quittés le 10 mars dernier. Ceux qui suivaient son actualité n’ont pas été surpris par la nouvelle. L’homme s’était discrètement retiré de la scène musicale, il y a quelques années suite à un diagnostic de démence, un pronostic vital étant dès lors engagé. T.M. STEVENS était un colosse coloré irradiant d’ondes positives, le visage toujours barré d’un large sourire. Il était coquet et plaisantait qu’il était inconvenant de demander son âge à un bassiste. Il avait effectivement une longue carrière derrière lui et un C.V des plus respectables.

En 1978, alors qu’il multiplie déjà les sessions, il est convoqué par Miles DAVIS sur les recommandations du batteur Al Foster pour participer à deux séances. Ces enregistrements ne verront officiellement jamais le jour* mais le parrainage du maestro n’a pas d’égal et STEVENS rejoint alors le batteur/chanteur Narada Michael WALDEN avec qui il cosigne le mini hit outre-Atlantique "I Shoulda Loved Ya" (son riff de basse est phénoménal, le reste un peu moins). Il intègre ensuite les PRETENDERS et enregistre en secret, parce que Chrissie Hynde ne veut pas le partager, pour James BROWN qui prépare son retour avec le tube "Living in America" (STEVENS y assure aussi seul les choeurs). Les sessions et les gigs prestigieux s’enchaînent, de Joe COCKER (la basse qui propulse "Unchain My Heart" après l’intro piano/voix) à Billy JOEL, Cindy LAUPER et Tina TURNER.

Au début des années 90, STEVENS prend ses distances avec le mercenariat de luxe pour se consacrer à des aventures plus personnelles. Il rejoint Steve VAI pour le mystique Sex and Religion dans lequel il a tout loisir d’étaler sa technique. Il s’acoquine ensuite avec Stevie SALAS qui tente tant bien que mal de le canaliser sur scène. Les deux hommes joueront régulièrement ensemble au long cours et STEVENS profitera du tremplin que lui offre le quart d’heure de gloire du guitariste apache au Japon pour se lancer en solo. Boom, son premier méfait, s’inscrit dans la continuité de la fusion de son frère d’arme (qui sans surprise apparaît au casting) avec une recette plus testostéronée et des résultats inégaux. Ça fonctionne plutôt bien quand l’homme laisse transparaître ses influences, "Supernatural", "Boom", c’est du PARLIAMENT/FUNKADELIC sans acides mais sous stéroïdes, "Hair", la reprise capillaire de Larry GRAHAM, l’inventeur du slap, de rigueur vu la tignasse volumineuse et bigarrée du bonhomme est parfaite et "Freedom" évoque les pionniers fusionnels de FISHBONE. Bonne pioche encore avec les percutants "I’m a Believer", "Turn Me On" et la ballade vaguement pourpre princier "The Gift". Ça marche moins bien ailleurs avec des morceaux bas du front aux riffs génériques interchangeables ("Raw", "Body Bag" disparu sur les plateformes, "By Any Means" en mode LIVING COLOUR bourrin époque Stain). Et ne parlons pas des trois intermèdes dispensables glissés pour épater le lectorat de Basse dans ta face Magazine, cœur de cible par excellence.

L’homme débordait d’énergie et on comprend qu’il ait ressenti le besoin de voler de ses propres ailes, même si on peut émettre quelques réserves sur ses capacités de chanteur évocatrices d’un George CLINTON limité (redondance?). La carrière solo de Shaka Zulu (son surnom) se poursuivra cahin-caha sur presque une dizaine d’albums dont un tribute à DEEP PURPLE de bonne facture. Il jouera également les doublures pour Bootsy COLLINS et assurera la direction d’une reformation des mythiques Headhunters de Herbie HANCOCK.


* Nous sommes pile au milieu de la période dite du 'hiatus' de Miles, soit cinq années (1975–1980) où il se remet d’une opération à la hanche, reclus dans son appartement new-yorkais en carburant aux expédients, sans toucher sa trompette. DAVIS est crédité à l’orgue sur ces sessions dans lesquelles TM STEVENS tisse un groove répétitif et hypnotique dans la continuité de Michael Henderson.

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   JASPER LEE POP

 
  N/A



- T.m. Stevens (basse, chant)
- Stevie Salas (guitare)
- Al Pitrelli (guitare)
- Simon Gregory (guitare)
- Little Steven (guitare)
- Nunzio Signore (guitare)
- Van Romaine (batterie)
- Will Calhoun (batterie)
- T.c. Tolliver (batterie)
- Steve Jordan (batterie)
- Bernie Worrell (clavinet)
- Russell Acey (rap)
- Devin Townsend (voix)
- Jeff Levine (orgue)


1. Turn Me On (t.m.o)
2. Body Bag
3. Supernatural
4. T.c. Boogie (out-take Jam)
5. I'm A Believer
6. By Any Means
7. The Gift
8. Freedom (never Gonna Give It Up)
9. T.m.'s Skat (out-take)
10. Hair
11. Raw (like Sushi)
12. Hello/p-funk Wants To Get Funked Up
13. What About Love
14. Boom
15. Bassaholics (out-take Jam Thang)



             



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