Sur le papier, l’alliance de Liam Gallagher et de John Squire, respectivement ex-chanteur d’OASIS et ex-guitariste des STONES ROSES a de quoi faire frémir et peut légitimement laisser espérer le meilleur. Tant ces groupes ont marqués la scène Pop Rock des années 90. Mais je ne vais pas jouer avec le suspens, et ne pas faire de mystère sur le fait que je ne suis pas parvenu à entrer dans cet album. Essentiellement composé par John Squire celui cherche clairement à faire revivre l’esprit POP et ROCK des années 60 et 70. Leur marketing mettant en avant que cet album a pour objectif d’être "le meilleur album depuis "Revolver" des BEATLES". Rien que cela !

Et l’écoute de ces dix chansons met clairement en évidence cet objectif, tant leurs inspirations et leurs influences apparaissent flagrantes et prégnantes. Mais cela sonne trop scolaire, trop forcé. Comme s’ils s’étaient appliqués à essayer de faire revivre un esprit BEATLES ("Mars To Liverpool"), entre autre, en appliquant des recettes bien formatées et éprouvées. Sans y adjoindre la moindre pincée de passion ou de prise de risque. Cela est notamment flagrant au niveau des vocaux sans saveur et sans relief. Liam Gallagher donnant le sentiment d’ânonner son texte sans y mettre le moindre sentiment.

Il n’y a guère que les vocaux légèrement éraillés sur "One Day At A Time", avec cette vibration très seventies sur le refrain (on pourrait jurer entendre THE EASYBEATS), qui se révèlent plutôt convaincants. Mais même là, cela ne fonctionne pas sur la longueur, Liam se montrant bien trop monocorde, et donc très rapidement ennuyeux. Avec "You’re Not the Only One", c’est plutôt vers THE ROLLING STONES que John Squire tente de nous emmener, avec ses guitares très dans l’esprit de celles de Keith RICHARDS et ce piano lointain. Mais une fois de plus le chant manque cruellement de saveur, de profondeur et de groove pour que nous puissions avoir, ne
serait-ce que l’illusion de côtoyer la bande à JAGGER.

On peut tout de même rendre hommage aux guitares, bluesies et plutôt inspirées sur "I’m a Wheel". John Squire semblant parfois rendre hommage à Jimmy HENDRIX (c’est également le cas dans l’introduction de "Love You Forver"). Malheureusement le chant trafiqué et la production manquant de sobriété gâchent notre plaisir.
Il serait exagéré de dire que l’ensemble est pas franchement mauvais, mais cela manque tellement de passion, de vie, de nervosité. Le duo enchaine les titres en noyant la faiblesse des compositions, et parfois de l’interprétation, sous des couches de chœurs, de guitares, d’échos et de clappements de mains. Ces derniers sont noyés dans la production, ce qui n’empêchent pas les crédits de mentionner cinq "clappeurs de mains" !.

Je sauverais de ce quasi naufrage, "Mother Nature’s Song". Avec ce titre, en prenant le parti d’opter pour une sensibilité un peu plus Folk et sombre, le groupe parvient à nous apporter un petit frisson en se montrant moins évident et prévisible. Mais cela est bien insuffisant, et nous sommes là à des lieues de l’esprit Rock que Noel Gallagher cherche à diffuser dans ses différents projets. Trop timoré, trop produit, trop fade, ce duo ne tient pas du tout ses promesses.