Recherche avancée       Liste groupes



      
EXPERIMENTAL/MINIMALISME  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

1971 Church Of Anthrax
 

- Membre : John Cale , Terry Riley

JOHN CALE & TERRY RILEY - Church Of Anthrax (1971)
Par K-ZEN le 16 Avril 2024          Consultée 178 fois

Church of Anthrax, outre son titre emblématique, contient en son sein son lot de symboles forts.

Cet album fut en effet enregistré dans le studio new-yorkais où Miles DAVIS grava deux disques manifestes du jazz : Kind of Blue annonçait le modal en 1959 alors que Bitches Brew octroyait ses lettres de noblesse au jazz dit électrique en 1969. Adam Miller, invité au chant sur "The Soul of Patrick Lee" écrira des succès pour l’idole pop David CASSIDY. Quant aux batteurs, ils n’étaient pas en reste. Bobby GREGG jouait sur le mythique "Like a Rolling Stone" de DYLAN alors que Bobby COLOMBY, cofondateur des BLOOD, SWEAT & TEARS, un des précurseurs combinant rock et section de cuivres, découvrirait le jeune Jaco PASTORIUS. Si on ajoute à cela ses deux géniteurs.

Bien établis dans la scène avant-gardiste new-yorkaise et tous deux ex-membres du THEATRE OF ETERNAL MUSIC monté par La Monte YOUNG en 1960, il était écrit que John CALE et Terry RILEY collaboreraient sur un projet tôt ou tard. Le rapprochement a été formalisé grâce au directeur du label CBS Masterworks John McClure qui, hébergeant déjà Terry et ayant réalisé In C en 1968 puis A Rainbow in Curved Air un an plus tard, proposa un contrat de deux albums à CALE, admiratif de longue date de ses travaux avant et pendant le VELVET UNDERGROUND. D’après CALE, McClure avait une idée derrière la tête : amener RILEY sur un terrain plus commercial en le faisant collaborer avec un autre artiste.

La composition de Church of Anthrax s’échelonna sur plusieurs mois. Les premières sessions en 1969 produisirent "The Protégé", morceau très VELVETien puis "The Soul of Patrick Lee" auquel sera ajouté du chant neuf mois plus tard. "Church of Anthrax", "Ides of March" et "The Hall of Mirrors in the Palace of Versailles" furent produites ensuite. Les chansons provenaient essentiellement d’improvisations comme l’expliqua RILEY, des sessions qui furent extrêmement plaisantes pour sa part.

Cependant, lors du mixage final, RILEY se sentit dépossédé du projet et claqua la porte avant même que le travail ne soit terminé. Il fut achevé en 1970 et ne sortit qu’un an plus tard, après la publication du premier ouvrage solo composé par CALE Vintage Violence. Ultérieurement, RILEY révéla qu’il avait appris à l’apprécier et que l’approche de John était la bonne. Mais quand vous êtes au cœur de la bataille et que vous avez une idée concernant quelque chose, c’est compliqué de l’abandonner.

Church of Anthrax mit au défi les critiques via le pont qu’il jetait entre rock et minimalisme. The Village Voice par l’intermédiaire de sa fameuse plume Robert Christgau n’apprécia pas le disque et ses gribouillis de clavier se faisant appeler improvisations alors que Rolling Stone consacra deux messies musicaux ayant accouché d’une œuvre impressionnante et conseilla pleinement son écoute.

CALE confia après coup au magazine Creem en 1974 qu’une portion de son intérêt pour Church of Anthrax résidait dans sa capacité à souligner efficacement une espèce de funk caché au plus profond de la musique imaginée par RILEY. Mick Gold du Melody Maker éprouvait le même type d’impression, décrivant le titre éponyme tel un impénétrable et organique vortex sonore. L’avant-garde dans ce qu’elle a de plus funky.

Il est clair que la pièce "Church of Anthrax" constitue d’entrée le sommet incontestable de l'album, une marche endiablée où ZAPPA et CAN se rencontrent fortuitement lors d’une retraite au sommet des monts tibétains, les orgues et saxophones détenus par Terry offrant un contrepoint parfait aux autres instruments et attestant officiellement de sa présence ici. Le romantique "The Soul of Patrick Lee" s’établit comme l’autre bastion du disque, superbe chanson entre glam et pop annonçant les travaux solo à venir de CALE et exposant de très belles parties de guitare.

Church of Anthrax est immortalisé non pas via une église mais plutôt une maison de poupées, illustration faisant très film-dont-vous-êtes-le-héros. John CALE y est entièrement matérialisé alors que Terry RILEY figure uniquement sous la forme d'un portrait coloré. En cherchant attentivement, vous pourriez également peut-être trouver un autre mystérieux personnage. S'agirait-il d'un certain Patrick Lee dont le patronyme renvoie à un anonymat glaçant ?

A lire aussi en ROCK par K-ZEN :


FONTAINES D.C.
Skinty Fia (2022)
Place forte




FONTAINES D.C.
A Hero's Death (2020)
Saute d'humeur


Marquez et partagez





 
   K-ZEN

 
  N/A



- Terry Riley (piano, orgue, saxophone soprano)
- John Cale (basse, clavecin, piano, guitare, alto)
- +
- Adam Miller (chant sur 'the soul of patrick lee')
- Bobby Colomby (batterie)
- Bobby Gregg (batterie)


1. Church Of Anthrax
2. The Hall Of Mirrors In The Palace Of Versailles
3. The Soul Of Patrick Lee
4. Ides Of March
5. The Protégé



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod