Derrière ce titre et ce visuel habilement inspirés de Star Wars, on trouve l’unique album du groupe DROIDS, mené par le compositeur et producteur Yves Hayat qui a également collaboré au projet TUMBLACK (1978) et publié un album solo, Conversation Between The East And The West (1976). Dès 1977, le groupe publia le single "(Do You Have) The Force?" et fit une apparition télévisée, les musiciens étant grimés en robots comme le furent SPACE qui également cette année-là sortit le méga-tube "Magic Fly". L’album Star Peace sortit finalement en 1978.

Durant la seconde moitié des années 1970, SPACE, VOYAGE et SPACE ART ont fait de nombreux émules en France en matière de Disco et de musique électronique (souvent une mixture des deux). Parmi les nombreux groupes qu’ils entraînèrent dans leur sillage, DROIDS fait assurément partie du haut du panier. Leur unique album Star Peace, bien que présentant quelques éléments Disco, se rapproche bien davantage de l’électronique instrumentale de SPACE ART et du combo italien AUTOMAT que de la Disco organique munichoise de VOYAGE ou de l’électronique tendance variété de SPACE. Et force est de reconnaître que si cet album n’est pas au sommet de l’avant-garde, il n’en est pas moins réussi, renvoyant dans les cordes les médiocres QUARTZ et MOON BIRDS et s’affirmant sans peine devant les gros poissons du genre.

Star Peace est exempt de toute trace d’orchestre, de cordes électriques et de chant (excepté quelques interventions sur "(Do You Have) The Force"); leur sont préférées une ligne de batterie simple, des percussions dont un tabla (séquelle de l’album oriental d’Yves Hayat) et toutes sortes de claviers, des synthétiseurs mais pas que − on trouve également beaucoup de piano électrique, des riffs de Clavinet et quelques chœurs de Mellotron. Les rythmés et légèrement funky "(Do You Have) The Force", "Be Happy" et "Shanti Dance", chacun divisé en deux mouvements, sont fort bien composés, efficaces mais loin des boursoufflures de SPACE. Un peu de sobriété dans ce courant musical hédoniste à l’envie, cela fait du bien. "Interspace" et "Tchoung Fou" forment un interlude séquencé et planant, tout en évitant le cliché des nappes jarriennes.

"Renaissance De L’Amour" qui arrive en conclusion déçoit quelque peu, démarrant comme un numéro planant, cette fois avec les fameuses nappes de fausses cordes, mais ne décollant jamais vraiment, même à la rupture rythmique aux deux tiers, qui tombe à plat. Dommage. L’album qui reste globalement réussi mérite mieux que beaucoup d’albums du genre le statut d’œuvre culte. Mention spéciale à l’excellent "Shanti’s Dance". Yves Hayat a également réalisé un 45-tours la même année, sous le nom de groupe DERSO (Disco Electronic Rock Symphonic Orchestra, ça envoie du bois), nanti d’une instrumentation Disco beaucoup plus conventionnelle, sur lequel figurent une reprise très kitsch du thème du film Rencontre Du Troisième Type par John WILLIAMS et une composition originale d’Yves Hayat, le funky "Love Safari", pas mauvais mais qui aurait quelque peu détonné sur l’album de DROIDS.