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POST-PUNK/GOTHIQUE  |  STUDIO

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2024 The Great Calm

WHISPERING SONS - The Great Calm (2024)
Par K-ZEN le 27 Mai 2024          Consultée 212 fois

Ce qui frappe au début ? C’est facile. (Au risque de paraphraser toutes les critiques fleurissant sur le net, mais comment soutenir le contraire en même temps ?)

Impasse. Ou encore marasme. Ainsi pourrait-on traduire "Standstill", premier intitulé proposé par ce disque explicitant déjà une compacité qui s’avérera une constante implacable (jamais plus de trois mots usités pour chaque titre). Une basse, une frappe sèche de batterie. Et une voix à peine croyable convoquant presque d’outre-tombe ces vieilles routes. À mi-chemin de Peter MURPHY, vocaliste chez BAUHAUS, et du chanté/parlé cher à Lou REED, impossible de lui attribuer un genre à coup sûr et ce n’est pas le prénom du préposé (Fenne ?) qui nous fournira une aide précieuse.

On commence à se forger une opinion quasi-certaine après l’égrènement de quelques titres : la veillée funèbre que constitue "Walking, Flying", le minimal "Cold City", "Dragging" livrant son post-punk absolument suprême, guidé en cela par une guitare terrifiante. Finalement, le livret nous donne la solution définitive, tout de clair vêtue – jusqu’à l’objet physique en lui-même – si ce ne sont ces photos sombres, dont une fait figurer des bois hivernaux. En haut à gauche, la première page fournit ces trois mots quasi anonymes, qu’on retrouve textuellement cités via le triste "Balm (After Violence)" et titrant l’œuvre : The Great Calm.

Les WHISPERING SONS sont belges. Autour de leur vocaliste Fenne KUPPENS – féminine donc et signant tous les textes – s’agrègent quatre autres musiciens : le batteur Tuur VANDEBORNE, le pianiste Sander PELSMAEKERS, le bassiste Bert VILEGEN et le guitariste Kobe LIJNEN. Totalement anglophone, The Great Calm s’avère être leur troisième album, le premier depuis Several Others paru en 2021. Une basse tapissant l’air, des guitares tout droit sorties de chez INTERPOL, des climats froids que n’auraient pas renié les CURE tissés via des synthés sépulcraux, pas de doute, les WHISPERING SONS s’inscrivent pleinement au cœur du courant post-punk, presque gothique, faisant émerger dans l’esprit de l’auditeur attentif des paysages où coexistent ciels crépusculaires barrés d’immeubles vides, lourds silences d’ennui et solitude neigeuse à travers laquelle pas même un pas ne produit un son.

Mais où donc réside alors cet immense calme ? Peut-être au contact des morceaux plus méditatifs convoquant le spectre de Nick CAVE, le désespoir aquatique d'"Oceanic", tel le battement cardiaque autrefois perceptible à travers le contact d’une peau ayant pris congé, touchant au plus profond de l’âme. Mais en dernière instance, "Try Me Again" exhibe un lourd hard-rock désabusé, comme par pur défi lancé ou simple indication d’une narratrice ayant changé et de nouveau prête à écrire la suite d’une histoire inachevée (Je suis partie puis je suis réapparue).

La mort ou le sommeil ponctuant chaque jour, le merveilleux "Day One" acte la fin de l’épopée KYUSS après un ravageur "Spaceship Landing". "Something in the Way" prend place quelques instants avant le saccage "Eeyore", pièce cachée parmi les plus vénéneuses signées NIRVANA. Chacun poursuit en réalité sa propre définition du grand calme, celui qui suit ou précède l’ample tumulte, discrets craquements accompagnant les ultimes fumerolles d’un incendie ayant terminé de ravager cette automobile et de faire fondre ses plastiques. Quant à savoir ce qu’il s’est réellement passé avant l’accident, si c’en est bien un…

Entre Schlagenheim et Hellfire, piégé par deux feux symétriques pourtant peu contradictoires, WHISPERING SONS demeure interdit, ne pouvant manifestement choisir.

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- Fenne Kuppens (chant)
- Kobe Lijnen (guitare, piano, synthés, xylophone)
- Sander Pelsmaekers (piano, percussions)
- Tuur Vandeborne (batterie)
- Bert Vilegen (basse, synthés, saxophone, guitare lap-steel, autr)
- +
- Sander Hermans (synthés)
- Dennis Mahieu (batterie)


1. Standstill
2. Walking, Flying
3. Cold City
4. Dragging
5. Something Good
6. Still, Disappearing
7. The Talker
8. Balm (after Violence)
9. Poor Girl
10. Loose Ends
11. Oceanic
12. Try Me Again



             



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