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ROCK à LA CERTAIN RATIO  |  STUDIO

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1981 To Each....
2020 Acr Loco
2023 1982
2024 It All Comes Down To This

A CERTAIN RATIO - It All Comes Down To This (2024)
Par K-ZEN le 4 Juillet 2024          Consultée 604 fois

Un été ? Mais où cela donc ?

Dans ce ciel gris chargé de gravats sahariens, j’en doute. Sur les plages, les maillots sont tout de même de sortie mais on sent bien que tout cela parait forcé. La tête est ailleurs, perdue dans des horizons idéalisés, tel ce bar au cœur de l’Europe centrale, non loin de la fameuse boîte de nuit proposant trois étages, apparemment la plus grande du vieux continent et située dans le quartier Starometska si mes souvenirs sont corrects, ce qui n’est pas gagné.

Encastré dans une petite allée piétonne entre les maillots de foot bon marché et les bouteilles de vodka aromatisées au cannabis, Ice Pub qu’il s’appelait ce bistrot. Il ne devait pas être loin de 17h dans cette étouffante après-midi praguoise et à peu près le double en termes de graduation de température, mais à l’intérieur c’était une tout autre histoire. -8° affiché au compteur ainsi qu’une espèce de chronomètre qui décomptait dix minutes. Ice Pub ça voulait bien dire ce que ça voulait dire et puis dix minutes dans ce blizzard, c’était bien assez sans devenir téméraire. Accueil. Photos hors de prix on the wall, comme on dit, tout ça pour se voir dans un trône de glace. Boh c’est vrai que c’est classe. Avec la capuche et l’attirail du grand froid, ça ferait presque Dark Sidious ou black métalleux.

Bien que cela sente à priori l’arnaque touristique à plein nez, l’entrée restait pourtant abordable, accompagnée d’un cocktail offert, corsé bien évidemment (60 % de vodka environ), préparé dans un contenant aquatique ayant subi la solidification par un colosse tchétchène avec qui il ne vaut mieux pas plaisanter vu la manière dont il récupère les verres vides pour, sans nul doute, les réutiliser une fois fondus. Avec ce froid, l’alcool descend tout seul. Ça fait un peu bizarre au début, mais on s’habitue au bout de quelques minutes, si bien que quand on sort, on se retrouve en nage. Il n’y a bien que les chaussures qui ne supportent pas bien, collant au sol.

1982, à minima son titre éponyme glacial avait parfaitement joué le rôle d’Ice Pub(lication) pour A CERTAIN RATIO, trônant au sein d’une série d’items de reformation plutôt festifs sortis en rafale depuis 2020 : ACR Loco et ses remixes Loco Remezclada. Présentant un tumulte composite formant un atome complet sur un fond gris incertain en guise de jaquette, It All Comes Down to This ne tiédit que modérément, bien que son cœur brûle d’un feu incandescent, MOSCROP indiquant qu’il s’agit sans doute de l’album le plus politique qu’ils n’aient jamais fait, composé alors que le monde était en proie aux fièvres diverses.

Pour cette treizième offrande studio, A CERTAIN RATIO s’est considérablement resserré autour de son noyau dur originel, Jez KERR, Martin MOSCROP et Donald JOHNSON jouant tous les instruments et n’ayant convié aucun invité en featuring. Le titre (presque) éponyme pêchu ainsi que son immédiat successeur "Keep It Real" et son riff d’enfer témoignent immédiatement d’un feeling rock alternatif assumé qui guidera l’auditeur tout au long de ces trente-sept minutes.

Mais A CERTAIN RATIO reste cette entité unique qui nous intrigue tant, capable de mixer les climats vaporeux avec un groove irrésistible. Le terrible "Out From Under", "We All Need" et ses vocaux parlés perçant une fanfare fantomatique, le stratosphérique plan de basse menant la vague cold de "Surfer Ticket", meilleur titre du recueil incontestable, ou encore ce lézard, animal au sang froid, coupable d’une morsure aux conséquences hallucinogènes (c’est-à-dire concrètement l’étrange "Estate Kings").

Malgré quelques moments faibles ("God Knows" un poil trop naïf bien qu’entraînant, un "Where You Coming From" pas inoubliable malgré sa basse), It All Comes Down to This demeure une très bonne livraison, indéniablement, me semblant un poil meilleure que la précédente, parvenant à conjuguer efficacement clarté et obscurité, comme ce somptueux hôtel flambant neuf, cadre presque entier d’un monde dans le jeu Super Mario Sunshine ; féerique à l’extérieur, mais agité à l’intérieur, où l’on passe à travers des tableaux bizarres accrochés aux murs pour changer de chambre.

Mirages, ou simples souvenirs autobiographiques dont on ne sait plus vraiment s’ils advinrent, revenant sous forme de flashes en un hypothétique quotient.

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- Jez Kerr
- Martin Moscrop
- Donald Johnson
- +
- Jamie Beardmore (trompette)
- Nando, Sophya (claquements de main)


1. All Comes Down To This
2. Keep It Real
3. We All Need
4. Surfer Ticket
5. Bitten By A Lizard
6. God Knows
7. Out From Under
8. Estate Kings
9. Where You Coming From
10. Dorothy Says



             



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