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2008 Schoolyard Ghosts
2019 Love You To Bits
 

- Membre : Porcupine Tree, Blackfield
- Style + Membre : Steven Wilson

NO-MAN - Schoolyard Ghosts (2008)
Par BNJ le 2 Juin 2008          Consultée 5968 fois

Faites sonner les cloches, lâchez les colombes, le nouvel album de NO-MAN vient enfin d’arriver ! 5 ans après Together We’re Strangers, l’attente a été longue pour les fans de Steve Wilson qui guettent chacun de ses grattements de nez pour crier au génie. PORCUPINE TREE est devenu populaire (comprendre, on en parle dans Metro) et la subjectivité s’en est allée. On aurait pu croire que Wilson aurait lâché la barque de son groupe expérimental pour s’en aller vers des cieux plus heavy, il n’en est rien. Reste à savoir si vieillir permet comme avant de faire le grand écart.

Quand est sorti en 2001 l’excellent album Returning Jesus, on s’était dit que Wilson était touché par la grâce. On se remettait encore difficilement de Lightbulb Sun et on sentait qu’au sein du binôme formé avec Tim Bowness notre ami Stevy commençait à prendre l’ascendant. Il y avait du rythme, Chris Maitland prêtait encore (snif) ses futs et NO-MAN prenait des accent de groupe pop. Mirage, l’opus de 2003,cité plus haut allait remettre les pendules à l’heure. Chez NO-MAN, on n'est pas là pour balancer la tête ou taper du pied. On ne danse pas, on introspecte.

De là à penser que Scoolyard Ghosts est aussi vaporeux que Together, il y a un pas que nous ne franchirons pas. Calmé par les élans hardeux de PORCUPINE TREE, et voulant sans doute reconquérir son partenaire Bowness parti se faire draguer en Italie par Giancarlo Era (No-Sound, album commun à venir cette année), Wilson a mis de l’eau dans ses riffs. Si on excepte les quelques relents de Nine Inch Nail dans "Pigeon Drummer", sans doute le morceau le plus inquiétant de l’album, on navigue plutôt dans la grâce, la contemplation musicale et le doux voyage. A ce jeu-là, il faut bien avouer que le groupe est meilleur que jamais. Les chansons sont longues, sans être aussi contemplatives que dans l’album précédent, fort bien écrites et produites, et malgré l’impression que tout se ressemble un peu, plutôt variées. Je sais, c’est contradictoire, mais la raison est finalement assez claire. Les morceaux sont tous différents, c’est juste que Tim Bowness ne varie pas son chant d'un poil. Est-ce plus clair comme ça ?
Cette explication passée, quel est le programme des réjouissances ? Du beau, du beau et toujours du beau. "All Sweet Things" est du NO-MAN « classique », peut-être trop linéaire pour être honnête, "Beautiful Songs You Should Know" (composée par Bowness et Era, justement) propulse l’album un cran plus haut en nous offrant le parfait mélange de la pop classique chère à Wilson (guitare sèche, perçue au fond à droite, réverb' à tous les étages et ligne symphonique) et de la structure chérie par Bowness. Et si "Pigeon Drummer" est sans-doute moins intéressant, c’est la pièce centrale du disque, "Truenorth", qui vaut à lui seul l’achat de la galette. 13 minutes de pur bonheur, sorte de morceau progressif délicat où de multiples instruments (la flute enchantée de Théo Travis, le yang t’chin de Fabrice Lefebvre, le tout relevé par le London Session Orchestra sous la direction de Dave Stewart) se côtoient dans une maestria d’harmonie fines. Du grand art.

La second partie de l’album nous invite à poursuivre le voyage. Steve Wilson remet un peu d’électricité dans sa guitare et ça fait du bien. "Song Of The Surf" pourrait même sonner comme un PORCUPOINE TREE des années K-Scope, "Streaming" se la joue minimaliste mais réussit son coup et "Mixtaped" conclut l’album d’une fort belle manière en convoquant un certain Gavin Harrison derrière la batterie pour un final joliment bluesy que n’aurait pas renié David Lynch. Pour un peu, il manquerait juste la lumière tamisée, les cow-boy bourrés et la belle brune esseulée.

Moins pop que Returning, plus couillu et mélodique que Together, Schoolyard Ghosts est un bel album, très élégant, plutôt fin et bien pensé. Bownesse et Wilson distillent une nouvelle fois cette atmosphère si particulière dont, finalement, eux seuls ont la clé. La musique de NO-MAN n’est pas une musique facile d’accès. Mais une fois à l’intérieur, c’est un réel bonheur de s’y perdre.

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- Tim Bowness (voix, mellotron, piano, guitare)
- Steve Wilson (piano, guitares, basse, keyboard, harpe, percussio)
- Colin Edwin (basse)
- Rick Edwards (percussions)
- Marianne De Chastelaine (cello)
- Pat Mastelotto (batterie, percussions)
- Theo Travis (flute)
- Fabrice Lefebvre (yang t'chin)
- Andy Booker (percussion électroniques)
- Bruce Kaphan (guitare)
- Pete Morgan (basse)
- Gavin Harrison (batterie)


1. All Sweet Things
2. Beautiful Songs You Should Know
3. Pigeon Drummer
4. Truenorth
5. Wherever There Is Light
6. Song Of The Surf
7. Streaming
8. Mixtaped



             



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