Strut of Kings n’est pas moins que le quarantième album de GUIDED BY VOICES, une productivité remarquable si l’on considère au surplus que cette formation, fondée en 1983, n’a pas été active durant plusieurs années du fait de deux séparations.

Le groupe pratique un Rock typiquement américain. Ainsi, "Dear Onion" lorgne du côté de John MASCIS et de DINOSAUR Jr (de mêm que "Serene King" et "Timing Voice"), alors que le plus enjoué et entraînant "Fictional Environment Dream" donne à voyager vers des horizons qui peuvent rappeler REM. C’est donc globalement très rock, avec des guitares privilégiant un son assez sale et un chant quant à lui légèrement traînant et éraillé, ce qui colle bien avec les rythmes relativement mid-tempo privilégiés par le groupe.
C’est quand celui-ci s’éloigne un peu de l’univers musical de DINOSAUR Jr et qu’il se fait légèrement plus Pop Rock qu’il m’apparaît le plus convainquant. C’est ainsi le cas du très bon "Fictional Environment Dream", déjà cité ou de "Bicycle Garden". Avec ces morceaux, GUIDED BY VOICES nous propose des titres plus aisément mémorisables car dotés d’un personnalité plus affirmée et d’une mélodie plus fine.
Pour le reste, les autres chansons ont un peu tendance à toutes se ressembler, notamment du fait d’un chant assez monocorde et de guitares qui déploient toujours le même type de sonorités assez grossières. Entendez par là que les guitares n’adoptent presque jamais un son clair, privilégiant des sons saturés qui renvoient au Grunge.
Inversement, lorsque son propos est plus confus, voire brouillon, du fait de l’utilisation de guitares saturées ou de chant trafiqué, comme en témoigne "Leaving Umbrella", la magie opère bien moins.

Il en ressort que cet album contient quelques très belles chansons et des morceaux à la structure très intéressante, mais l’interprétation un peu trop monolithique et le manque de relief de certains titres rendent une grande partie du disque un peu dispensable ou du moins guère mémorable.
Dans ce style, nous avons cependant quelques titres qui tirent leur épingle du jeu, à l’image de "Cavemen Running Naked" dont le riff lancinant parvient également à s’imposer dans l’esprit de l’auditeur. C’est globalement sérieux, solide et bien construit, mais cela manque parfois d’un peu d’originalité et de personnalité pour emporter une adhésion totale.