L’amour d'USHER pour la musique débute dès son plus jeune âge. Né à Dallas, il grandit dans le Tennessee où il rejoint une chorale d’église et sa famille reconnaît rapidement son talent avant de décider d’emménager à Atlanta, centre culturel émergent pour la musique R&B, afin de lui offrir plus d’opportunités.

D’abord membre d’un petit groupe local, il se fait ensuite repérer après son passage dans le télécrochet StarSearch sur lequel les Américains ont aussi vu passer AALIYAH, les DESTINY’S CHILD ou encore Alanis MORISSETTE. Il obtient un contrat d’enregistrement et commence à travailler sur son premier album, l’éponyme Usher, sorti en 1994 dont la majeure partie de la production est assurée par P. DIDDY, figure montante de l’industrie R&B à l’époque.

Le jeune USHER a à peine quinze ans et pourtant, malgré sa baby face qu’il arbore en pochette du disque, il joue la carte du playboy en chantant ses envies de cul sur des titres comme "Slow Love" (I’m not the kind of guy who like to take it fast/Gotta make it last tonight), sur un sample de James BROWN dans "I’ll Show You Love" (Now come with me to my hideaway/That’s where you’ll find me night and day/A place where we can get away/No one to stop us when we play) ou sur le single "Can U Get Wit It" produit par TIMBALAND (I can’t buy a diamond ring/I ain’t trying to be funny/It’s only a sexual thing).

Qui dit R&B 90’s dit évidemment ballades romantiques, parfois au piano ("Smile Again") mais surtout avec des harmonies vocales souvent en couches comme "Crazy" ou "You Took My Heart", mais ne nous méprenons pas, on reste dans un registre de chialantes en puissance de niveau très très moyen, par exemple "Whispers", "The Many Ways" ou "Love Was Here".

Il n’y a que le morceau "I’ll Make It Right" qui bouge un chouïa plus même si l’ensemble manque toujours cruellement de peps. USHER tente de nous faire avaler toutes ces ballades bien lourdingues grâce à deux interludes sans intérêt avec la chanteuse Faith EVANS ("Interlude 1" et "Interlude 2 (Can’t Stop)"), en vain. Qu’il s’agisse de textes sur le désir et la passion comme on l’a vu, ou sur les chagrins d’amour, il faut s’accrocher pour ne pas tomber dans la déprime, même sur des titres au rythme plus soutenu et marqué grâce à la batterie, tels que "Final Goodbye" et le single "Think Of You".

Dans l’ensemble, l’album Usher est banal au possible et daté comme jamais. C’est monotone, ça manque de groove et bien qu’on sente le potentiel d’USHER, le projet souffre de toutes ces faiblesses notables. Il n’y a rien de mémorable ou qui donne envie d’y revenir, pas étonnant donc que le projet reçoive un accueil plutôt mitigé et que son label hésite à le signer à nouveau. En tout cas, les fondations et le talent d’USHER sont là, reste à voir si le niveau de sa discographie s’améliore avec le temps…