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POST-PUNK REVIVAL  |  STUDIO

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2005 The Back Room
2007 An End Has A Start

EDITORS - The Back Room (2005)
Par K-ZEN le 27 Juillet 2024          Consultée 414 fois

Une fin a un début. C’est certain, quasi définitif, ça aurait même pu être prononcé par un célèbre acteur belge.

Cette finalité, notre cas d’usage précis lui fait revêtir la forme d’une pièce en arrière-boutique, vaguement secrète et surplombée d’une arche au fond de laquelle on retrouve des millions d’autres chambres à explorer via une illusion d’optique remarquable. Mais que produirait l’immersion complète dans ce tumulte bicolore et silencieux ? Des instants introspectifs parvenant à ralentir cœur et cerveau jusqu’à l’atonie alors qu’ils ne sont pourtant pas si lents eux-mêmes, mettant en branle une magie inexplicable ? Ou bien une terreur impossible à surmonter, paralysant les membres par les conséquences éventuelles où pourraient conduire certaines choses ? L’inconnu a cela de merveilleux qu’il est autant fascinant que repoussant.

Quand son premier single sort, le quatuor articulé autour du bassiste Russell LEETCH, du batteur Ed LAY, du chanteur/guitariste Tom SMITH et du guitariste Chris URBANOWICZ a déjà épuisé plusieurs patronymes ainsi qu’un préposé aux fûts. La signature actée en 2004 sur le label indépendant Kitchenware Records entérinerait la situation. Après PILOT, The PRIDE et SNOWFIELD, le groupe actif depuis 2002 se nommerait donc EDITORS.

Leur second single "Munich" confirmait à la fois une science d’écriture de riffs impeccable et une omniprésence des sujets précédemment abordés via l’inaugural extrait "Bullets". En effet, la chanson, en décrivant la situation insoluble ayant touché la ville bavaroise après la première guerre mondiale menant tout droit à la montée du nazisme, abordait la fragilité des relations humaines, le refrain affirmant Les gens sont des choses fragiles, tu devrais le savoir maintenant/Fais attention à ce que tu leur imposes. Ces interrogations se changeraient en aigreur sur l’imparable "Blood" (Du sang coule aussi dans tes veines/Nos similarités s’arrêtent ici), single final antérieur à la publication de The Back Room.

Riff alarmiste et basse toile d’araignée, "Lights" débutait tambour battant la carrière discographique studio des EDITORS. J’aime toujours la lumière allumée, bébé/Cela me tient éveillé mais je m’en fiche. Telles étaient les deux premières phrases alimentant cette conversation nocturne qu’un protagoniste désirait alors que son partenaire souhaitait simplement obscurité et repos. Une lueur qui finirait textuellement par s’évanouir d’elle-même sur l’inénarrable "All Sparks", au service d’une première face décidément irréprochable.

The Back Room serait-il donc un concept-album concernant l’éclat, celui-ci prenant possession directement de la personne avec laquelle se trouverait attablé dans un pub sombre le narrateur contant l’histoire de "Fall" ? Sans doute la piste décisive du recueil, cette dernière propose une superbe balade prenant congé sur le fracas d’un coma dont on devine qu’il s’avérera profond. Plus synthétique, "Camera" est tout aussi déchirante, la lentille permettant de modifier la vision jusqu’à obtenir l’effet désiré. L’idéalisation a cependant ces limites et c’est le bien nommé final "Distance" qui nous le rappellera à bon escient : Chérie, ce qui a été détruit/Ne pourra être réparé. Un regard pessimiste traduisant toutefois un besoin d’avancer positif qui avait déjà été esquissé via "Open Your Arms", pièce exhortant dans un souci de résilience à nouer relations neuves même si les précédentes expériences furent décevantes.

En publiant ce premier disque convaincant, EDITORS s’inscrivait pleinement dans le mouvement post-punk revival, incarnant la branche britannique de ce mouvement conduit outre-Atlantique par INTERPOL avec lequel il partageait un certain nombre d’éléments stylistiques indéniables : une voix caractéristique, des riffs typiques et une humeur oscillant parfois rapidement entre orage et éclaircies.

Cependant, dès l’album suivant, noir et blanc laisseront la place à plus de nuances émancipatrices… Affaire à suivre.

Car, si vous n’en étiez pas encore convaincus jusqu’à présent, tout début a une fin.

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- Russell Leetch (basse, synthés)
- Ed Lay (batterie)
- Tom Smith (chant, guitare)
- Chris Urbanowicz (guitare)


1. Lights
2. Munich
3. Blood
4. Fall
5. All Sparks
6. Camera
7. Fingers In The Factories
8. Bullets
9. Someone Says
10. Open Your Arms
11. Distance



             



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