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2000 The Max Weinberg 7

SINGLES

1991 Summer On Signal Hill (Mighty ...
 

- Membre : Bruce Springsteen

Max WEINBERG - The Max Weinberg 7 (2000)
Par MARCO STIVELL le 3 Août 2024          Consultée 411 fois

Comme déjà dit dans la chronique précédente qui concerne notre bon batteur Max WEINBERG alias Mighty Max, à savoir le single caritatif Signal on Summer Hill en 1991, il ne reste pas inactif dans les années post-(et pré-)E STREET BAND, c'est-à-dire la majeure partie des années 90. Après un bref retour aux études universitaires et le projet éphémère de reprises KILLER JOE, il se consacre en partie à l'enseignement de la batterie via des interview en magazines et des méthodes dédiées, audio à l'appui. En 1993, sa carrière connaît un nouveau tournant dans le milieu de la télévision US, puisqu'il devient le meneur du groupe de musique qui officie dans le programme Late Show de Conan O'Brien, autrement dit (malgré des débuts difficiles jusqu'en 1996), l'un des talk-shows et programmes favoris des insomniaques, placé en troisième partie de soirée (après minuit). Pendant quarante-cinq minutes entrecoupées de pubs, l'émission est sur un ton bien télévisuel mais aussi américain, entre interviews, chroniques d'actualité/potins et démonstrations humoristiques où la finesse n'est pas le maître mot. Notre Mighty Max, qui égaye tout cela de ses beaux airs et surtout rythmes en compagnie d'un groupe solide, fait lui-même souvent l'objet des frasques d'O'Brien qui le présente, outre son palmarès véritable auprès du Boss, de manière fictive notamment comme un pervers et fétichiste sexuel. On s'amuse comme on peut, mais ce n'est pas l'apanage des Américains, quoique l'on s'étonne toujours du contraste avec leur puritanisme de façade.

Quand Bruce SPRINGSTEEN réunit le E STREET BAND une première fois en 1995 pour une poignée de sessions (dont les quatre titres inédits du génial Greatest Hits) et autant de concerts, Max WEINBERG est présent comme tout le monde, comme il se doit. Et il a beau rester un pilier du Late Show – le Boss faisant la présentation appropriée mentionnant ce fait durant ses concerts dès qu'il s'arrête sur Mighty Max, à compter de la vraie reformation définitive en 1999 -, une de ses clauses de contrat définit les moments avec le E STREET BAND comme priorité immanquable et ce sera presque toujours respecté. En 2009, la dernière année, à cause d'un défaut d'organisation, il est absent sur une partie de la tournée Working on a Dream, remplacé par son fils Jay Weinberg et c'est peut-être aussi ce qui l'a conduit à arrêter la télé. Mais donc, pour conclure ce point, il est amusant de savoir que le E STREET BAND, bourré de noms connus et au talent inestimable, compte deux stars du petit écran. Le premier est Max WEINBERG donc, pour cette forme de divertissement quotidien. Une autre qui compte tout autant aux U.S.A., ce sont les séries, et là, dès 1998 avec The Sopranos/Les Soprano, top qualité et rayonnement international cette fois, il faut plutôt compter sur Steve van Zandt/LITTLE STEVEN !

Dans ces années-là, et en parallèle de la tournée de réunification tant attendue de notre cher E STREET BAND, Mighty Max donne un corps plus musical à son expérience télé. Lui et le groupe qu'il dirige dans le Late Show enregistrent un album sous le nom The MAX WEINBERG 7, tout simplement parce qu'ils sont sept membres. Peut-être aussi pour reprendre le ton caustique de l'animateur O'Brien, pour évoquer une forme de septième ciel ? En tout cas, on y retrouve ses comparses depuis sept ans dans le fameux talk-show voire bien avant, pour le cas de Richie 'La Bamba' Rosenberg, tromboniste des Miami Horns souvent employés auparavant (et à nouveau passé l'an 2000) par SPRINGSTEEN selon ses besoins. Pour l'anecdote, on l'a aussi vu à la Noël 99 auprès de Jon BON JOVI dans une émission de charité parrainée par Bill et Hillary Clinton à leur Maison Blanche. BON JOVI qui était sur le single susmentionné de Mighty Max & Friends en 1991 (pareil pour LITTLE STEVEN d'ailleurs), tout comme Jimmy Vivino, guitariste-chanteur qui co-signait alors les arrangements juste mais jouait plus franchement sur l'album de KILLER JOE, avec WEINBERG, Mark Pender (trompettiste des Miami Horns) et aussi son propre frère saxophoniste, Jerry Vivino. Les deux brothers et Pender sont eux aussi partie prenante du Late Show, c'est même Jimmy qui dirige tout quand Max (naturellement remplacé à la batterie) s'absente pour tourner pour le Boss. Les membres restants du 7 sont Scott Healy, pianiste-organiste et Michael Merritt, fils suiveur de l'un des bassistes d'ART BLAKEY & THE JAZZ MESSENGERS et musicien du Texas bluesman Johnny COPELAND.

La musique de ce band à l'atmosphère presque résolument jazz reprend une part de ce qu'ils jouent chaque soir pour le Late Show, en se concentrant sur une musique faite de jump blues et de boogie-woogie. Les morceaux, de deux à trois minutes en moyenne, sont parfaitement rodés par une équipe qui s'est côtoyée plus que de raison. Comme pour KILLER JOE, ce sont surtout des reprises (de Clarence BROWN, Paul GAYTEN, Tommy RIDGLEY et autres sommités New Orleans des années 50) mais en moins éparpillé, au contraire très homogène. Ce n'est pas pour autant que les récalcitrants de ce style festif et endimanché doivent partir ! En partie parce que l'on ressent, derrière les cuivres de Pender, Rosenberg et Jerry Vivino, les intonations fortes de rock grâce à WEINBERG et aux trois musiciens restants, notamment dans le son lourd adopté, les parties de guitares assez jubilatoires de Jimmy Vivino.

Et si cela ne suffit point, alors tant pis, mais ce serait dommage de ne pas donner du crédit à ces cinquante minutes de musique intuitive autant que vitaminée, qui nous font voir notre cher batteur/visage pâle aux yeux cerclés d'écaille sous un tout autre jour. La caisse claire mitraille telle qu'on l'a connue, de même que les toms roulent (début de "Roadrunner") mais les cymbales à elles seules, de marque Zildjian ad-vitam, ont nécessité un ré-apprentissage de l'instrument, par rapport aux années E STREET BAND. Les solos de sax, ténor/alto/baryton, de trompette, de trombone comme de guitare et de piano sont légion et on prend un certain plaisir à écouter s'enchaîner le tout, parfois avec deux morceaux consécutifs sur un même rythme, en sentant à peine la coupure (entre "Rockin' Time" et "Okie Dokie Stomp", par exemple).

Au milieu de ces récréations fiévreuses, retenons "Rock This Joint" et le solo en cascades long et incroyable de Scott Healy, les chansons menées avec brio par Jimmy Vivino comme "Baby Workout" et son shuffle imparable (Jackie WILSON, 1963, tendance rhythm'n'blues pour le coup), le jump blues coquin et doo-wop de "Buzz-Buzz-Buzz" (The HOLLYWOOD FLAMES)... L'intervention inattendue de DR. JOHN, son piano et sa voix rauque apportent beaucoup à "Caught 'en in the Act", une des rares compositions du MAX WEINBERG 7 avec quelques bons effets 'jungle' (tribale hein, pas électro), la trompette muted/bouchée de Pender et la clarinette de Vivino brillantes. "Lollipop", tube pop imparable de 1958 est formidable dans cette version masculine séductrice, même si curieusement suivie du seul et unique tempo lent de l'album, réservé en conclusion, "The Last Minute", fort sympathique, tout en walk de contrebasse et en rimshot de batterie. C'est le moment où, après avoir fait danser sa dulcinée pendant des dizaines de minutes, on peut l'embrasser, la câliner !

L'image est ce qu'elle est, mais c'est bien ce qu'il faut prendre en considération pour cet excellent disque unique du MAX WEINBERG 7. Un concentré d'énergie si communicative, par des musiciens si doués qu'elle mérite qu'on s'y attarde, qu'on y revienne même si ce style ne nous est pas coutumier. Et, bien sûr, même si l'on est loin du E STREET BAND, comme pour l'album Peacemaker (1995) du comparse de Mighty Max nommé Clarence 'Big Man' CLEMONS que l'on aurait bien croisé ici en guest/invité aussi d'ailleurs. Rien que pour des "Jam Up", voire des "Jumpted"/"Sincerely" au gros son époustouflant tenant autant du rock que du jazz, cela vaut le détour, et sinon, pour animer une soirée (mais pas comme Conan O'Brien hein, en direct live chez soi et sans télé), il suffit d'enclencher le disque et d'appuyer sur Play. Unique disque ? Pas tout à fait car trois-quatre non-officiels enregistrés en 2001, un studio et des live, contiennent des prestations inédites de Bruce SPRINGSTEEN venu épauler son batteur et le band 7 pour les fêtes de Noël mais pas seulement, jouant certains de ses standards et raretés à lui au passage.
Et pour ce seul officiel donc, il est indéniable que Eric, notre cher et estimé Kingbee, en aurait beaucoup mieux parlé, comme pour tout ce qu'il a fait. Puisse une telle récréation musicale plus ou moins proche de ses spécialités/genres favoris, d'autant plus qu'il ne dédaignait point le Boss (merci), l'accompagner dans son repos ou nouveau voyage.

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   MARCO STIVELL

 
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- Max Weinberg (batterie, direction musicale)
- Scott Healy (piano, orgue hammond b3)
- Michael Merritt (basse, contrebasse)
- Jerry Vivino (saxophones, clarinette, choeurs)
- Mark Pender (trompette, chant, choeurs)
- Richie 'la Bamba' Rosenberg (trombone, choeurs)
- Jimmy Vivino (guitare électrique, chant)


1. Jumpted
2. Rock This Joint
3. Nervous Boogie
4. Walk Right In
5. Roadrunner
6. Baby Workout
7. Rockin' Time
8. Okie Dokie Stomp
9. Chi
10. Woody
11. Jam Up
12. Buzz Buzz Buzz
13. Honey Dripper
14. Catch 'em In The Act
15. Sincerely
16. Lollipop
17. The Last Minute



             



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