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Bruce HORNSBY - Harbor Lights (1993)
Par MARCO STIVELL le 22 Janvier 2015          Consultée 1482 fois

Il aura fallu quatre ans à Bruce HORNSBY pour concrétiser son début en solo, après la fin de l'aventure THE RANGE. Quand on sait que ses musiques de prédilection ont jusque là été le folk-rock américain et le jazz, et que son ex-groupe était l'occasion pour lui de percer dans les charts pop de la fin des années 80 avec une couleur originale, il est facile de deviner vers quel côté la balance penchera désormais.

Avide des possibilités et libertés instrumentales offertes par le jazz, HORNSBY s'affranchit des codes pop sur Harbor Lights, un très bel album de l'année 1993. Cependant, le chanteur et pianiste ne renie guère les éléments qui ont fait sa renommée, auprès du public amateur autant que des personnalités musicales. Ainsi, la liste de « guests » (invités) s'agrandit davantage que sur le dernier album de THE RANGE.

C'est avec un certain plaisir que l'on rencontre les noms de Jerry Garcia, Pat Metheny, Branford Marsalis, Phil Collins, Bonnie Raitt... Au gré des chansons, les amis de HORNSBY se succèdent ou se complètent, sans pour autant laisser un sentiment de superficialité car ce sont avant tout des sessions d'ornement. Bruce HORNSBY met en valeur une formule trio enrichie, à travers laquelle il conserve la direction, secondé par la rythmique polyvalente de John Molo (seul rescapé de THE RANGE) ainsi que Jimmy Haslip, virtuose et parrain de la basse 5-cordes.

Cet instrument est très en avant sur l'album, comme en témoigne le pont de « Fields of Gray » où il est doublé aux cordes, tandis que Phil Collins se place en écho vocal à HORNSBY. Le titre, single de l'album et qui obtiendra un succès relatif en radio, est dédié aux fils jumeaux de l'artiste, et témoigne de cette volonté de garder une touche pop accrocheuse. Le non-moins superbe « The Tide Will Rise » est issu du même moule, relevé par le solo de Pat Metheny à la guitare-synthé.

Du fait de la quasi-absence (sauf pour deux morceaux) de John HORNSBY, le frère et parolier habituel, les mots sonnent plus intimes et moins travaillés, mais cette impression vient aussi des longues parties instrumentales qui habitent la plupart des morceaux. On retrouve néanmoins les thèmes de solidarité ou de contestation face aux discriminations raciales, comme sur l'urbain « Talk of the Town », à l'influence hip-hop évidente et ponctuée par les soli de Brandford Marsalis.

Mélodiquement parlant, ce disque est moins évident, même si le piano coloré, le son aérien et les soli de guitare font mouche dès le premier titre jusqu'au dernier, le très beau « Pastures of Plenty », où Jerry Garcia est convié à l'une des meilleures jams de l'ensemble. Il arrive à ces dernières d'alourdir le disque en de rares endroits moins inspirés comme la fin de « China Doll », à l'inverse de la swingante « Long Tall Cool One » qui parvient à s'arrêter à temps.

Cependant, ces élans créatifs spontanés restent fort bien sentis et choisis, souvent appréciables par la qualité des interventions, y compris des voix féminines : la sublime Bonnie Raitt, Debbie Henry, ainsi que Laura Creamer-Dunville (ex-chanteuse du girl-band Honey Ltd.). De même le son, plus acoustique, est parfaitement à la hauteur, supprimant la réverbération de l'époque THE RANGE mais conservant sa brillance, en particulier pour le piano et la batterie de John Molo.

À l'image de sa pochette (Rooms by the Sea, Edward Hopper, 1951), Harbor Lights est un album frais et détendu, à savourer comme tel. Mis à part « What a Time » (HORNSBY a fait mieux question morceaux countrysants) et la fin de « China Doll », on ne note aucune baisse de régime dans cette oeuvre unie. L'un des disques de Bruce HORNSBY solo à avoir, avec Halcyon Days sorti une décennie plus tard.

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   MARCO STIVELL

 
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- Bruce Hornsby (chant, piano, orgue, accordéon)
- John Molo (batterie)
- Jimmy Haslip (basse)
- + Pat Metheny (guitare, guitare-synthé)
- John Bigham (guitare)
- Laura Creamer-dunville (choeurs)
- Jean Mcclain (choeurs)
- Dave Duncan (sons midi)
- Jeff Lorber (loops, programmations)
- Will Ross (guitare)
- Branford Marsalis (saxophones)
- Phil Collins (choeurs, percussions)
- Tony Berg (guitare)
- Wayne Pooley (guitare)
- John Mclaughlin Williams (violon)
- Laura Roelofs Park (violon)
- Beverly K. Baker (alto)
- William Conita (violoncelle)
- Lamont Coward (percussions)
- John Bigham (guitare)
- Bonnie Raitt (choeurs)
- John D'earth (trompette)
- Glenn Wilson (trombone)
- Jerry Garcia (guitare)
- Debbie Henry (choeurs)
- George Gailes Iii, Roy Muth, Tim Streagl (trombone)
- George Harple, Philip Koslow, Adam Lesni (cors)


1. Harbor Lights
2. Talk Of The Town
3. Long Tall Cool One
4. China Doll
5. Fields Of Gray
6. Rainbow's Cadillac
7. Passing Through
8. The Tide Will Rise
9. What A Time
10. Pastures Of Plenty



             



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