C’est l’histoire d’un supergroupe certes, mais qui semble avoir trouvé la juste combinaison pour avoir envie de rester ensemble, les monstres de la six cordes Paul GILBERT et de la 4 cordes Billy SHEEHAN, ont associé leurs forces respectives en se liant avec le phénoménal batteur Pat Torpey et l’éternel ado qu’est le chanteur Eric Martin. Nous reviendrons comme il se doit sur l’histoire du groupe, sachez juste que le décès du super batteur qu’était Pat Torpey, de la maladie de Parkinson en 2017, semblait devoir mettre un point final à leur histoire, mais c’était sans compter sur leur envie ! C’est ainsi que le batteur de SPOCK’S BEARD Nick D’Virgilio intègre le groupe et nous voici avec entre les mains leur dixième opus, sobrement intitulé comme vous pouvez le voir !

Nous débutons par le single "Good Luck Trying" : aujourd’hui, le titre se présente plus comme un morceau de rock couillu que comme du hard-rock. La basse virevoltante de Billy et la guitare ultra-volubile de Paul imposent une ambiance assez fille qui leur ressemble ç deux mille pour cent. Pat Martin chante toujours aussi bien. J'ajoute qu’il a l’air toujours aussi juvénile. Un titre très sympa dans le bon esprit gai et sans prise de tête des lascars. Le second single est "Up On You", le morceau titre entre AOR et pop, entraînant et cool, mais c’est la vidéo qui emporte ici tous les suffrages. On y voit les membres à tous les instruments en permanence, un véritable must qui prouve à quel point on ne se prend pas au sérieux ici.

Enfin, un peu de hard-rock fait surface avec le riff de "Sunday Morning Kinda Girl". On sent que les mecs y prennent plaisir avec un Billy SHEEHAN qui reste sur une seule note tel un Cliff Williams d’opérette ! Un refrain pop qui plaira aux fans du pays du soleil levant, c’est le minimum syndical mais ça fonctionne bien. Les choeurs sont sympas et ce coquin de Paul GILBERT se permet de singer Brian MAY lors du solo de gratte. D’ailleurs, ambiance QUEENienne sur "As Good As It Gets", on se croirait dans les seventies avec les supergroupes d’alors. On pense bien sûr à FREE et QUEEN qui finirent par unir leurs forces, comme s’il s’agissait d’un hommage déguisé… ou pas du tout. J’avoue ne rien avoir lu sur les interviews du groupe dernièrement, je n’en sais rien.

On penche du côté d’une pop musclée sur "Who We Are", avec un Eric qui cabotine à fond et un solo d’une densité implacable par Paul. Rien de neuf sous le soleil nippon quoi ! Rythmique folky à la base, "I Am You" nous rapproche d’une ambiance à l’americana, avec un refrain qui pencherait vers BON JOVI que cela ne m’étonnerait pas des masses. Le blend de folk et de rock se poursuit avec "Tight Outta Here", quelques intonations à la BEATLES mixées à des vélléïtés orientalisantes du meilleur effet, très sympa. On se sentirait plus avec les ROLLING STONES sur "Courageous", bon… toutes proportions gardées.

On plonge dans un petit bain rock’n’roll avec "What Were You Thinking". Ici, la dextérité et la technique deviennent inutiles et seul compte le sens du groove et du coeur ! Presque un petit air de southern rock là dessus à la MOLLY HATCHET, mais avec un Duane Roland au son de Brian MAY. Je sais, c’est étrange, je vous le fais pas dire ! Et puis surprise, nous avons le guitar hero du coin Paul GILBERT au micro sur le bluesy "8 Days OnThe Road" ! Mais oui cher camarade, sa voix passe magnifiquement et il se fend en plus d’un solo superbe, un des moments vraiment cools de cette livraison.

Enfin, les gars sont connus pour leurs jolis slows, non ? Alors on prend les mêmes et on recommence ! Cela nous donne "The Frame", avec de jolies harmonies vocales et des digressions sympas. Les arpèges le font bien mais hélas la chanson ne trouve pas de réel momentum, une forme d’extase – je sais, je suis difficile ! Je vous la recommande chaudement toutefois, elle nécessite des écoutes.

Bon ! On nr va pas crier au miracle ! C’est de la bonne came et pas un seul des titres n’est inutile et encore moins raté. Tous les musicos ici présents savent de quoi il retourne. Paul et Billy sont des monstres. Voilà une chose qui ne change pas. Virgil s’est super bien adapté à cette machine de guerre qui ronronne à nouveau, malgré le départ de son emblématique batteur ! Eric est égal à lui-même. Alors, on ne peut qu’être heureux que MR BIG, plus grand que jamais ,continue de créer ! Je suis certes sur un trois modeste mais c’est un trois de qualité.