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HARDCORE PUNK  |  COMPILATION

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GERMS - (m.i.a.) The Complete Anthology (2000)
Par K-ZEN le 2 Septembre 2024          Consultée 525 fois

Hollywood en 1977 n’avait pas grand-chose à voir avec ce qu’il est aujourd’hui.

Les rues grouillaient de gosses aux cheveux longs armés de skateboards et VAN HALEN constituait le principal sujet de conversation musicale. Seuls quelques freaks se détachaient du lot, originaux aux crêtes vertes, vestes en cuir et T-shirts peints à la main, ceux-ci mettant en œuvre le DIY qui allait devenir une norme. Ils se réunissaient dans un petit club appelé The Masque, espérant fébrilement que la prochaine tournée des RAMONES passerait près de chez eux et écoutant en boucle le dernier single des SEX PISTOLS. Les GERMS – ou plutôt les SOPHISTIFUCK AND THE REVLON SPAM QUEENS avant qu’ils ne se rendent compte du potentiel limité d’un nom pareil en vue de l’inscrire sur des vêtements – étaient encore au lycée mais émettaient déjà eux aussi une envie croissante de contribuer à l’aventure punk.

Les auditions se déroulèrent sous la forme d’une rencontre d’échange sur la zone de stationnement de Capitol Records où quiconque s’avérait intéressé se voyait proposer un poste. La manifestation d’une réelle envie de s’investir était récompensée immédiatement. Jan Paul BEAHM alias Bobby PYN alias le futur Darby CRASH ainsi que Pat SMEAR n’avaient jamais joué ou chanté auparavant. L’embryonnaire duo dénicha la bassiste Lorna DOOM dans le lobby du Beverly Hilton Hotel, cette dernière attendant fébrilement que les QUEEN y fassent une apparition remarquée puis leur première batteuse, Donna RHIA, une hypocondriaque possédant son propre équipement et venant de la vallée de San Fernando, complétant une formation plutôt bigarrée.

En avril 1977, alors que les DAMNED étaient en Californie et plus précisément à Bomp Records dans le cadre d’une rencontre, on apprit qu’un groupe local nommé les WEIRDOS devait se produire ce soir-là au minuscule Orpheum Theater de Los Angeles. Nerveux quant à leur performance inaugurale à venir, ils cherchèrent un combo encore plus confidentiel afin d’ouvrir pour eux. À leur grande consternation, les GERMS furent chaudement recommandés par la vindicte populaire bien que n’ayant aucune référence solide derrière eux.

La préparation du concert se borna à acheter des tonnes de rouleaux de réglisse en vue d’emballer Bobby. Devant des DAMNED amusés qui n’en perdirent pas une miette, les GERMS livrèrent un saccage en bonne et due forme, Bobby se baladant sur scène armé d’un gigantesque pot de beurre de cacahuète alors que la réglisse fondait abondamment. Ils furent jetés dehors après appel à la police et l’Orpheum se jura que l’on n’y reprendra plus avec le punk, malgré les sets moins tumultueux et inspirés des WEIRDOS et ZEROS. Tout cela n’était cependant qu’une vague répétition. Le quatuor remit le couvert lors d’une soirée au Whiskey, invitant tous leurs amis à amener autant de denrées comestibles qu’ils pouvaient. La salle fut ainsi transformée en chaos alimentaire total, ceci complété par des sacs de sucre vidés par Pat et Bobby sur le public, pendant qu’ils jouaient une version incendiaire de… "Sugar, Sugar", titre signé ARCHIES, groupe de garage de la fin des années 60.

En termes de performances outrageuses et de conduite publique déplorable, les GERMS se lançaient donc dans une course aux armements avec les SEX PISTOLS en cette fin d’année 1977. La face B de leur premier single "Sex Boy" enregistrée au Roxy, fut un nouveau témoignage de la dangerosité d’un concert des Californiens, donnant à entendre du verre brisé et des cris de panique. Néanmoins, "Forming", pulsation originelle de L.A., répondait efficacement aux attaques rockabilly des premiers travaux punks anglais et commençait à professionnaliser les GERMS tout en augmentant petit à petit le nombre de clubs dans lesquels ils étaient personæ non gratæ.

À leur retour de tournée, leur statut avait totalement changé. Ils étaient à présent suivis par une légion de fans portant bleu et noir et brûlant leurs poignets avec des cigarettes en signe d’allégeance. Bobby était devenu Darby et Don BOLLES arrivé d’Arizona afin de prendre place derrière les fûts. Entre-temps, un autre single avait suivi, "Lexicon Devil" captivant les auditeurs par sa sauvagerie et manifestant un durcissement marqué d’un son déjà cru mais encore proche des ADVERTS ou BUZZCOCKS. Sa face B "Circle One" était quant à lui une véritable déclaration d’intention, Darby aiguisant sa fine plume en présentant son personnage et sa vision et intitulant un logo devenu incontournable, arborant les brassards des fans. (Je le retrouvais d’ailleurs me poursuivant pendant mes vacances, figurant sur une espèce de machine contenant les ustensiles servant au nettoyage de piscine. Heureusement que je n’avais pas terminé cette chronique…)

En 1978, les GERMS étaient fatigués d’être bannis des clubs de Los Angeles et commencèrent à jouer sous le nom GI (Germs Incognito). Ce même nom sera utilisé pour titrer leur premier longue-durée un an plus tard. (GI), produit par Joan JETT et distribué via Stash, s’immergeait désormais pleinement dans le courant hardcore et proposait une collection de titres incandescents dominés par les riffs destructeurs de Pat SMEAR : les tubes "Communist Eyes" et "Land of Treason", le cauchemardesque "We Must Bleed", "Manimal" complexifiant quelque peu les choses ou encore le supersonique "Media Blitz" repris ultérieurement par le groupe de grindcore BRUTAL TRUTH. En plus d’y entendre des échos du grunge à venir (notamment le Bleach de NIRVANA), on retrouve en conclusion "Shut Down (Annihilation Man) (live)", long morceau rampant annonçant les délires sludge de BLACK FLAG sur My War.

Impressionné, le réalisateur William Friedkin les contacta en vue d’enregistrer la musique ornant son prochain film Cruising. Produits par le légendaire pianiste Jack NIETZSCHE, certains de ces morceaux furent intégrés à cette compilation, les autres ayant été égarés on ne sait trop où. Les GERMS se sabordèrent ensuite, CRASH virant BOLLES et partant vers l’Angleterre. Pendant son absence, Lorna DOOM quitta un groupe qui n’en était plus un, si ce n’est pour un ultime concert d’adieu en décembre 1980 après le retour d’un CRASH décédant d’une surdose d’héroïne moins d’une semaine plus tard.

Malgré sa courte vie, les GERMS auront exercé une influence vitale sur la scène de Los Angeles, la modelant à leur image durablement. Ils nous laissent en héritage cette compilation regroupant la majorité de leurs travaux y compris certains titres tirés de leur EP posthume What We Do Is Secret, trente titres incendiaires et dangereux, tels qu’ils l’étaient à la scène.

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- Darby Crash (chant)
- Pat Smear (guitare)
- Lorna Doom (basse)
- Don Bolles (batterie)
- +
- Donna Rhia, Nicky Beat (batterie)


1. Forming
2. Sex Boy (live)
3. Lexicon Devil
4. Circle One
5. No God
6. What We Do Is Secret
7. Communist Eyes
8. Land Of Treason
9. Richie Dagger’s Crime
10. Strange Notes
11. American Leather
12. Lexicon Devil
13. Manimal
14. Our Way
15. We Must Bleed
16. Media Blitz
17. The Other Newest One
18. Let’s Pretend
19. Dragon Lady
20. The Slave
21. Shut Down (annihilation Man) (live)
22. Caught In My Eye
23. Round And Round
24. My Tunnel
25. Throw It Away
26. Not All Right
27. Now I Hear The Laughter
28. Going Down
29. Lions Share
30. Forming 2



             



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