Un beau jour de 1977, le compositeur Jean-Pierre Bourtayre et l’ingénieur du son Bernard Estardy fondent l’éphémère projet UNIVERSAL ENERGY et sortent un album du même nom. Il s’agit d’une musique électronique et instrumentale à la fois influencée par celle planante de Jean-Michel JARRE, celle prog (au sens large) de SPACE ART et celle Disco de SPACE. Au lieu de jouer les moines copistes, Bernard Estardy et Jean-Pierre Bourtayre font la synthèse de ces influences et pondent une petite perle.

Le morceau-titre et "Disco Energy" (divisé en deux parties − la seconde n’est qu’un extrait de la première et n’a qu'un rôle de conclusion brève) sont les moments rythmés qui structurent l’album. Les deux morceaux tiennent la dragée haute dans le style électro-Disco. L’influence de SPACE se manifeste dans le regrain grandiloquent de "Universal Energy" garni de chœurs (similaires à ceux de "Turn Me On, Carry On") et les beats marqués du bien nommé "Disco Energy", celle des SPACE ART se trouve plutôt dans les développements mélodiques. Le piano électrique spatialisé apporte la touche funk à "Disco Energy".

Du haut de ses dix minutes, "Space Energy" s’impose comme la facette progressive de cet album, enchaînant trois thèmes, le premier un peu triste à la JARRE, le deuxième plus martial, le troisième très solennel, avec un son d’orgue, le tout émaillé de percussions. "Christmas In Space", voilà un titre assez saugrenu laissant craindre les pires lieux communs de la musique de Noël à la sauce électronique. Rien de cela : c’est un petit morceau planant mélancolique, pas vilain, surclassant largement la plupart des ballades de SPACE. Dommage cependant que ce morceau traîne en longueur.

L’album s’est rapidement fait oublier à sa sortie mais le titre "Disco Energy" a resurgi ces vingt dernières années sur quelques compilations, dont la fameuse Cosmic Machine (2013) de Born Bad Records. Universal Energy a été initialement publié par la major EMI, filiale de Columbia qui trente-cinq ans plus tard se fera gober par… Universal.

3 ½ sur 5