J. BALVIN fait partie des artistes qui ont le vent en poupe, ceux qui font rayonner les musiques latines à l’international à l’instar de Bad BUNNY, Peso PLUMA ou encore Karol G. José grandit en Colombie en écoutant autant de cumbia que METALLICA et il devient rapidement actif dans l’industrie musicale après avoir déménagé aux Etats-Unis durant son adolescence. À l’aube de ses quarante ans, BALVIN reste aussi constant qu’en début de carrière et revient avec Rayo , septième album sur lequel il continue de mettre au premier plan le reggaeton.

Ce qu’on remarque rapidement à l’écoute de Rayo, c’est que BALVIN n’est pas là pour nous tirer la larmichette. Loin des chialantes, le chanteur se repose sur les rythmes répétitifs du reggaeton sans jamais s’en éloigner pour nous laisser souffler deux minutes. C’est dire ! Moi qui réclame une chialante ? C’est à se demander si je n’ai pas chopé un coup de fièvre.

Il y a sur cet album malheureusement très peu de diversité. De "Cosa De Locos" à "La Noche" en passant par le single "Polvo De Tu Vida", il n’y a finalement que peu de variation et la plupart des chansons semblent avoir été modelées en suivant la même recette. Pas de quoi fouetter un chat, mais il faut surtout être dans le bon état d’esprit pour se prendre autant de basses agressives dans les oreilles.

À peine plus doux, des morceaux comme "3 Noches", "Solido" ou "Stoker" n’en sont pas moins monotones, même si j’avoue que j’aime bien la vibe qui ressort de "Bajo Y Bateria". Alors, quand les chansons commencent à puiser dans des sonorités house (comme "Origami" ou les singles "Gaga" et "En Alta"), il faut s’accrocher comme on peut pour éviter une migraine carabinée.

Allez, soyons cool un instant : le beat de "Swat" fonctionne assez bien et on y reconnaît vraiment l’influence du reggaeton mainstream de 1ère génération. Que ce soit dans "Gato", "Lobo", "Ganster" ou le single "Doblexxo", il y a ce je-ne-sais-quoi à la fois d'agaçant et de percutant qui rappelle des tubes comme "Gasolina" ou "Papi Chulo". Ce je-ne-sais-quoi, c’est ce petit martèlement qui résonne dans votre tête et accompagne à merveille les migraines les plus tenaces.

Après vingt ans d’activités dans le secteur du reggaeton, J. BALVIN s’épuiserait-il un peu ? Alors que certains de ses albums précédents mélangeaient davantage des genres plus accessibles comme la pop, Rayo se focalise sur un dembow/house qui tape un peu sur le système. Moins personnel mais sans être totalement nul, cet album se déguste plutôt sur une piste de danse si la tête est à la fête. Pour ma part, comme ni ma fièvre ni ma migraine ne sont fictives, je préfère les mettre de côté et accorder au prince du reggaeton un demi-point vraiment généreux qui l’emmène juste à la moyenne. Je vous laisse faire le calcul mais si j’ai 39 de fièvre ce soir, ce ne sera en tout cas pas grâce à cet album.