Après le succès planétaire de son dernier album, le propulsant enfin sur le devant de la scène musicale internationale, GLASS ANIMALS revient en 2024 avec son quatrième album, I LOVE YOU SO F***ING MUCH, et la promesse de nous envoyer dans l’espace.
Disons-le franchement, ce n'est pas exactement une réussite.

La lente dérive du groupe vers des sonorités plus mainstream, entamée par Dreamland, s’est à mon grand regret poursuivie, accompagnée sur ce dernier album par un cruel manque d’imagination et de recherche, alors que cela avait toujours distingué GLASS ANIMALS des autres groupes de trip-pop à mes yeux.
Adieu les sonorités organiques et naturelles, l’usage de samples atypiques, bonjour l'agression répétitive de la même touche sur le synthé. Trois chansons sont passées sur l’album et j’ai presque l’impression d’avoir écouté le même morceau sans interruption.
Je peux tolérer que l'on fasse des chansons se faisant écho, mais dans le cas de I LOVE YOU SO F***CKING MUCH, les chansons de l'album se copient entre elles au point de se demander s'ils ont mis deux fois la même par erreur. Le sample d'intro de "Wonderful Nothing" est entendu sur "How I Learned to Love The Bomb", "Show Pony" suit la même structure mélodique que "A Tear in Space", et si cela peut parfois apporter de la cohérence à l'album, ici ça passe surtout pour un énorme manque de créativité.
Je salue tout de même “Wonderful Nothing” et sa ligne de basse EDM, douloureux rappel que GLASS ANIMALS est bel et bien capable de produire des morceaux un peu recherchés.

Rien qu'au look de la jaquette, on peut comprendre que cet album va être une déception. GLASS ANIMALS nous avait habitués à un soin apporté à l'esthétique de ses disques, reliant la pochette au thème général choisi : Zaba et sa jungle, How To Be A Human Being avec les personnages principaux de chaque chanson, même Dreamland avec sa grosse tête en 3D rétro avait réussi à retranscrire la nostalgie de l'enfance.
Sur I.L.Y.S.F.M ? Encore une fois, le témoignage d'un cruel manque de vision et un constat amer : ce disque n'a au final pas vraiment d'âme. Au mieux, le groupe a tenté un truc et s'est royalement loupé, au pire sa priorité aujourd'hui est de produire de la B.O Tiktok sur laquelle les préados pourront faire des montages sur leurs couples toxiques préférés. Quel gâchis !

Je sais que cette chronique transpire l’amertume, mais difficile de ne pas l'être en voyant ce petit groupe que l’on suit depuis 2012, époque où il avait 297 abonnés sur Youtube, chier monumentalement dans la colle.
Non, pousser la réverb’ au maximum et trop jouer avec le bouton de l’autotune ne suffisent pas à être original, et encore moins à nous catapulter dans l’espace.

Bref, il y a bien peu à dire. J’ai perdu quarante minutes à écouter l’enfant secoué de THE WEEKND et de la B.O d’une série B pour pré-adolescents, et cette fois la douce voix de Wavey Davey ne suffit pas à faire passer la pilule.

1 étoile