Nous avons tous le droit d’être fan des BEATLES, les scarabées ont tellement fait pour la musique populaire, pourtant à l’heure d’analyser le dernier né en date des CROWDED HOUSE, cette pochette m’interpelle : Revolver revit sous nos yeux quelques 58 ans plus tard ! Le chanteur guitariste Neil Finn est à la manœuvre et souhaite imposer une atmosphère rêveuse a cet opus, la personnalité discrète mais engagée du leader donne a la démarche une esthétique évidente, mais l’ambition est de taille et semble condamnée a décevoir, même si le groupe néo zélandais s’impose comme un modèle du genre en Australasie. Il s’agit du huitième album du groupe depuis 1987 et le succès de "Don’t Dream It’s Over".

« Oh Hi » débute la ronde des singles avec une mignonnette vidéo ou Neil Finn se voit joué par un jeune garçon d’une dizaine d’années. Tout ceci manque cependant un brin de niaque pour réélemment me convenir. Nous continuons avec l’éthérée "Teenage Summer" à la rythmique qui rappellera les grandes heures de SIMON & GARFUNKEL avec quelques lignes réminiscentes de "Mrs Robinson". Enfin, "The Howl" achève cette ronde de singles avec une ambiance qui nous transbahute de l’autre coté du monde, au centre des USA, un peu d’Americana dans le texte et on se prend a penser à Tom PETTY.

Pourtant l’influence majeure de cet album est évidente : en effet, c’est un gratte piano qui doit pas mal à John LENNON qui ouvre l’album : "Magic Piano" se pose bien, toutes proportions gardées cela va de soit. "I Can’t Keep Up With You" est le seul titre a proposer un peu de bougeote… La famille Finn n’a plus trop envie de faire bouger le monde semble-t-il ! Mais la nous avons même une gratte fuzzy et quelques passages psychédéliques, ainsi qu’aimaient a le faire les 4 de Liverpool au final. Une petite balade cristalline intitulée "Thirsty" tente de se la jouer Paulo MACCA, avec des intonations de voix évidentes. La démarche est sympathique mais impossible d’établir un parallèle.

"All That I Can Ever Own" est un midlsow a l’attitude un brin laidback, petite chanson sans ambition particulière, on est en plein territoire poppy. On ressent beaucoup de douceur dans le chant de Neil Finn. Nous restons très onirique sur la mid tempo "Night Song" et ses vibrations qui oscillent entre jazzy et pop, avec de jolies harmonies vocales. Une cythare tente d’imposer une atmosphère méditerranéenne sur "Some Greater Plan", on constate que la potion magique est utilisée tout au long du skeud. On repart dans les eighties avec une rythmique de gratte très new wave sur "Blurry Grass". Enfin, je ressens quelques influences des STRANGLERS sur la baroque "Black Water, White Circle", cette batterie métronomique calme et ce chant très doux de Neil a l’image de celui de Hugh CORNWELL.

Comme il fallait s’y attendre, il est bien difficile de comparer Revolver a cette oeuvre honnête d’un groupe certes vieillissant mais qui a toujours fait dans la qualité. Le statut de CROWDED HOUSE en Australie et en Nouvelle Zélande va probablement y gagner en légende. En ce qui nous concerne, il semble illusoire et déplacée de vouloir mettre plus de trois a cet ensemble de chansons sympas mais vraiment pas incontournables. C’est mignon, doux, vaporeux mais hélas peu remarquable. Pour les amateurs de douceur et lire au coin du feu.