A mi-chemin entre la musique classique et le monde du rap, SOFIANE PAMART casse les codes et lie ces univers musicaux. Mère professeure de lettres, elle l’inscrit au conservatoire de Lille à 7 ans remarquant ses prédispositions. Parallèlement, dans sa sphère privée, il évolue avec le rap de son époque dans lequel il se retrouve grandement. Esprit plutôt libre et "rebelle" à l’école, de par son envie de composer à sa manière, il aime et admire également la musique classique et notamment celle de CHOPIN, DEBUSSY et RAVEL. C’est d’ailleurs en interprétant la "Ballade n°4" de CHOPIN et l’"Alborada del gracioso" de RAVEL après 16 années au conservatoire de que Sofiane PAMART en sort avec la médaille d’or. C’est donc en puisant dans ces deux univers, classique et rap, d’apparence peu compatibles que PAMART réussit, à se hisser en tant que "pianiste du rap" et compose pour de grands noms de la scène actuelle tels que VALD, SCH, MEDINE, SCYLLA ou encore GRAND CORPS MALADE.

En 2019 il se lance dans sa carrière solo et sort son premier album solo Planet puis une version augmentée de huit compositions en 2021 ; Planet Gold. À travers le monde, chaque morceau porte le nom d’une ville. Il fait le pari de leur donner vie, de nous y emmener et en quelques enchainements de gammes, d’arpèges et de trilles nous nous retrouvons à "La Havane". "Séoul" est un contraste de douceur et d’accords plus tonnants, presque énervés quand, soudain, un air aux sonorités de jazz nous dépose à "Chicago". Une envolée de notes vers les aigus et quelques arpèges plus tard et nous voilà sous le soleil de la Sicile. Puis, avec peu de notes et un thème répétitif mélancolique nous sommes plongés dans le souvenir de "Nagasaki" avant de se retrouver dans le froid de l’"Alaska" avec un thème doux et rond et quelques pics de glaces dans les aigus à la main gauche.

Après bien des voyages nous voilà sur les terres volcaniques et grondantes de "Madagascar" partant du haut du clavier vers les graves pour s’envoler dans la douleur de "Nara". Synonyme de deuil, SOFIANE PAMART la compose en hommage à un défunt proche. "Ha Long Bay" tout en finesse s’enflamme dans les aigus et nous fait ressentir l’ébranlante beauté des paysages vietnamiens. "Berlin", elle, est mélancolique, simple mais pas moins profonde. "Sahara", en hommage aux origines berbère du Maroc du sud du compositeur, raconte et transmet. Elle est touchante de justesse et de finesse tout en notes hautes. Nous voici enfin à "San Francisco", qui, comme "London" au début de l’album a ce quelque chose de magique, enchanté, presque hypnotisant que l’on ressent dans certaines grandes villes et que l’on ne sait expliquer.

D’un point de vue technique, tout est plutôt simple, une main gauche qui détient souvent le thème avec une ascension dans les aigus, des arpèges, des gammes redescendant vers les graves avant de quasi toujours repartir, beaucoup de trilles. Malgré cette simplicité technique, il nous raconte et parvient à nous transmettre et à rendre le voyage accessible. Il s’agit d’un album instrumental, uniquement SOFIANE PAMART et son piano. Il nous invite au voyage de La Havane au Caire en passant par Medellin, Paris ou encore Nara.

SOFIANE PAMART, musicien et compositeur sensible, style vestimentaire bien à lui, des accessoires tels, que des grillz, qui symbolisent davantage le monde du rap nous touche et nous transmet à travers sa musique. Il prend au rap sa spontanéité et au classique sa rigueur. Il n’entre dans aucune case, enlève une part de son côté « conservateur » au piano et réussit à toucher toutes les générations et à rendre accessibles biens des rêves. Oreille absolue il touche tout en finesse, en simplicité et en pureté. Sentimental, délicat, classique et moderne à la fois il nous laisse nous évader et ressentir.