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2013 Life Cycle Of A Massive Star
2016 Third Law
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Roly PORTER - Life Cycle Of A Massive Star (2013)
Par STREETCLEANER le 10 Décembre 2024          Consultée 224 fois

Life Cycle of a Massive Star est le second album solo de Roly Porter, ancien membre du duo VEX’D, aujourd’hui dissous. A ce jour, trois de ses quatre albums sont sortis sur le label Subtext Recordings de James Ginzburg et on peut légitimement dire que Porter est une des plus belles têtes d’affiche (avec Yair Elazar GLOTMAN) de ce label tant son travail est qualitatif. Malheureusement, il demeure un compositeur largement méconnu et n’a pas la reconnaissance qu’il mériterait d’avoir ; il faut dire que son travail n’est pas particulièrement ‘commercial’, c’est plutôt une musique de niche, cérébrale, qui, par définition, ne s’adresse pas au plus grand nombre (ne voyez aucun élitisme de ma part là-dedans, c’est que les choses se passent généralement comme ça).

Life Cycle of a Massive Star (Le cycle de vie d’une étoile massive) est un concept-album particulièrement ambitieux et casse-gueule au possible : celui de la formation d’une étoile géante, qui débute par un nuage de gaz et poussières galactiques "Cloud" qui va s’agglomérer et chauffer sous l’effet de la gravitation "Gravity" ; c’est alors la naissance, la première lumière "Birth", puis, chemin faisant "Sequence", elle délivrera tout son éclat sous sa forme d’étoile géante "Giant" avant de s’effondrer et mourir, et peut-être exploser en supernova. Au passage, la jolie photographie de l’album a été fournie par la NASA.

Grandiose, majestueuse, cette musique capte à merveille le froid et l’immensité de l’espace. On est techniquement ici quelque part entre le modern classical de par son côté symphonique, ses chœurs, sa grandiloquence wagnérienne, l’ambient pour certaines parties calmes, la noise car une telle aventure ne va pas sans heurts éruptifs, le sound design etc. Oui, le tout peut être qualifié d’expérimental, mais ce mot ne retranscrit pas non plus le contenu. Bref, peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ! Et ici elle est sacrément bonne.

La musique de Life Cycle of a Massive Star pourra à certains moments évoquer le film Interstellar qui sortira l’année suivante (2014) ; on pense notamment à "Birth" dans sa seconde partie où nous viennent des images majestueuses de dévoilement de l’astre sur fond de chœurs puissants et d’effets de cordes flottantes qui transmettent l’absence de pesanteur. C’est à la fois une musique puissante et légère, masculine et féminine, la musique se transforme en images, et c’est un travail saisissant de justesse. Il en est de même avec les effets de corde sur "Gravity", contrastant avec sa première partie faite de pulsations noyées au milieu de drones aux textures à coloration métallique, électrique et industrielle. Les petits "bip" émis occasionnellement et qui agrémentent l’ensemble sont-ils ceux d’une sonde spatiale voyageant à travers l’espace ? Ça et les communications entendues sur "Cloud" traduisent une aventure où l’humanité reste néanmoins présente.

Les bourdonnements de fond de "Sequence" correspondent possiblement à la vie de l’étoile sans soubresauts majeurs, contrastant avec la noise des dernières minutes de "Giant" qui retranscrivent la dernière phase de vie de l’astre, son instabilité et sa fin. Il faut noter, comme souvent, que la musique ne nous impose rien, c’est notre imaginaire qui travaille, et que cette expérience sonore, qui aurait toute sa place dans une installation ou une œuvre audiovisuelle, pourrait très bien nous embarquer à bord d’un vaisseau spatial, sans que rien ne détonne.

Life Cycle of a Massive Star est un album qui ne fait pas dans la compromission car dans les 10 minutes de l’introductif "Cloud" une bonne partie d’entre elles sont secouées par les pulsations puis cognements du séquenceur, ce qui montre que Porter n’a pas recherché la facilité ou l’easy-listening, que l’harmonie a dû quelque peu céder du terrain devant la vision de l’artiste, ce qui en fait une œuvre intègre, honnête.

D’autres compositeurs contemporains de musique électronique se sont emparés, non sans talent, du thème de l’espace, je pense par exemple à VARIANT avec ses ambitieuses Vortexual Tape Sessions Series Collection (2015/2016) mais celles-ci s’étalent sur environ huit heures, et comparées aux 36 minutes de cet album il faut avouer qu’on se trouve dans une optique d’écoute totalement différente ; et le travail de Porter me semble plus précis et imagé que celui de VARIANT qui demeure, vous l’avez compris, plus soumis à interprétation (dub techno très minimaliste) et dans lequel il se passe beaucoup moins de choses.

Passées les 36 minutes de Life Cycle of a Massive Star on reste quelque peu sonnés. Life Cycle of a Massive Star, il faut le dire, est une œuvre marquante (il y a tant de productions de musique électronique sans âme… leur nombre est incalculable). Le travail de Porter est incroyablement enchanteur dans la traduction musicale de sa vision de l’espace et de son énergie ; c’est une œuvre vers laquelle on revient régulièrement car elle épuise presque à elle seule le concept, ce qui fait qu’il n’y a presque plus grand-chose d’autre à dire une fois avoir effectué le voyage, après avoir traversé cette aventure spatiale. L’album suivant, Third Law, sera cependant encore une réussite.

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- Roly Porter


1. Cloud
2. Gravity
3. Birth
4. Sequence
5. Giant



             



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