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BLACK METAL PSYCHéDéLIQUE  |  STUDIO

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ORANSSI PAZUZU - Muuntautuja (2024)
Par K-ZEN le 21 Décembre 2024          Consultée 481 fois

Il est six heures, Nice s’éveille.

Et moi, je pionce, ou plutôt je lutte pour ne pas le faire, enfoncé au fond de mon fauteuil ferroviaire, une madeleine dans la main droite et un café dans la gauche à moins que cela ne soit l’inverse.

Me revoilà sur la route afin de constater de visu si la musique de ORANSSI PAZUZU fait autant peur live qu’en studio, selon le bon mot de mon disquaire, et accessoirement aussi pour tenter de boucler cette chronique encore embryonnaire. Après les avoir ratés à Villeurbanne, je les verrai donc à Toulouse, se produisant dans cette magnifique salle cubique nommée Metronum située au terminus du métro B Borderouge. Un sandwich au goût étrange mais toutefois assez goûtu et une inaugurale tournée plus tard, nous voici face au premier groupe à étrenner la scène en cette soirée de fin novembre.

HELGA existe depuis 2016 et Season Of Mist les a signés, ce qui n’est pas rien. Un de ses guitaristes ressemble à un doctorant en chimie – ceci n’est pas de moi, celui auquel je l’emprunte se reconnaîtra aisément – et sa chanteuse alterne entre incantations chamaniques et growls plutôt flippants passant à travers un micro sur le pied duquel une plante a élu domicile. Ce que je retiens de ce set, ce sont quelques riffs aux sonorités familières (TOOL, LIMP BIZKIT) et des transitions et enchaînements bizarres. Cela dit, je me demande si je n’ai pas préféré ceci à SÓLSTAFIR, nos vikings aux chapeaux de cow-boy ayant un avenir indéniable dans le stoner rock, les morceaux instrumentaux émettant une saveur supérieure quand notre chanteur laisse le micro en paix. Affaire de goût. En tout cas, les Islandais étaient bel et bien la tête d’affiche et débarquèrent tardivement, à pratiquement 22h, à la suite du flow inattendu et carnassier de clipping. qui fit un effet bœuf. Mais avant cela, PAZUZU avait roulé sur l’audience et ce comme prévu, la musique planante/hurlante des Finlandais prenant une dimension absolument dantesque en live. Au grand dam d’un de mes potes, le classique "Saturaatio" n’est plus joué pendant cette tournée, dévolue à la logique défense de leur dernier méfait à près de 50 %, un répertoire revêtant un caractère métronomique selon les divers sites de référence.

Sous l’effet des décibels chauffés à noir, la salle commence à fondre littéralement. Les spectateurs tout autant que le quintet se voient enduire d’un épais goudron plastique, contenant encore certains fragments de son se fragilisant progressivement. Je tends ma bière à ce qui était une bouche il y a quelques instants mais elle a disparu. Le liquide se déverse sur mes pieds, ces derniers se figeant dans un sol saturé de sucre et de collant. C’est ainsi que le Metronum se morphe en une gigantesque caverne de substance noirâtre, ses anfractuosités emprisonnant des centaines d’oiseaux à l’impuissance croissante tel celui ornant ce vêtement acquis au merchandising et fièrement arboré ensuite. Le biochimiste faisant tapoter ses éprouvettes contre un synthétiseur via un remake efficace de Glenn BRANCA semble donc avoir complété son expérience – traduction improvisée mais néanmoins peu aléatoire malgré mes rares connaissances du finlandais, langue complexe toujours dévolue entièrement au propos opaque de PAZUZU.

Muuntautuja, ayant demandé quatre ans de douloureuse maturation après Mestarin Kynsi voit un groupe continuant d’élargir sa sphère d’influence tout en conservant une intensité folle, cette dernière se manifestant via des explosions pachydermiques dignes d’un jugement divin – autre emprunt à un cerveau perspicace –, adjoignant à son contenu des atours gothiques, atmosphériques voire dépressifs. C’est ainsi qu’un inhabituel piano à queue est abondamment convoqué, crédité concrètement à EVILL et tissant un romantisme morbide voire franchement claustrophobe faisant copuler RADIOHEAD avec DØDHEIMSGARD. Les rythmes irréguliers se multiplient (le titre éponyme presque trip hop) quand l’instrumental "Vierivä Usva" clôt les débats sur un rivage rêveur où on croit distinguer PINK FLOYD se tenant en équilibre sur un trapèze horizontal.

[…]

Il était quatre heures, Nice s’éveillait.

Et moi, je pionçais, ou plutôt je luttais pour ne pas le faire, perché sur mon strapontin aéroportuaire, un muffin au citron dans la main droite et un café dans la gauche à moins que cela ne soit l’inverse.

Au dehors, les éléments se déchaînaient sans vergogne aucune. La basse animant soudain "Bioalkemisti" se confondit avec le vrombissement d’un moteur asséchant une flaque d’eau se reformant quasi immédiatement via un mouvement perpétuel. Traversant ma caboche éteinte des prémonitions hétéroclites se bousculaient : IKON fracassant sa guitare sur un sol jonché de lave, JUN-HIS accomplissant un rituel mystique en brandissant la sienne au dessus de sa tête, la sentinelle des joyaux royaux britanniques Carpenter reprenant peu à peu ses esprits et gémissant doucement avant qu’un rire démoniaque et sardonique ne perce la nuit hermétique. Des yeux… Des yeux rouges… J’ai… J’ai vu… UN MONSTRE !

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- Evill (piano, chant, effets)
- Ikon (guitare, samples, synthés)
- Jun-his (chant, guitare)
- Korjak (batterie)
- Ontto (basse, synthés)


1. Bioalkemisti
2. Muuntautuja
3. Voitelu
4. Hautatuuli
5. Valotus
6. Ikikäärme
7. Vierivä Usva



             



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