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- Style : Soft Heap
- Membre : Khan, Hatfield And The North, National Health, Arzachel
- Style + Membre : Hawkwind, Steve Hillage

GONG - Flying Teapot (1973)
Par K-ZEN le 9 Mars 2025          Consultée 154 fois

S’intéresser à l’étrange entité GONG, sorte de réponse musicale aux Monty Python cinématographiques, c’est aussi et surtout se plonger au cœur des trépidantes aventures de son gourou et membre fondateur Daevid ALLEN.

Le jeune ALLEN, dévergondé pendant sa scolarité par quelques professeurs subversifs aux pensées alternatives, décide à la fin des années 50 de quitter son Australie natale trop corsetée à son goût. Via un voyage maritime, il gagne l’Europe, y découvrant d’autres allumés du même style, notamment en Angleterre où il vit un temps et collabore à la fondation d’un pionnier parmi les futurs groupes psychédéliques : The SOFT MACHINE. Ce dernier se déplace à Saint-Tropez en 1967 pour participer à des happenings autour d’une pièce absurde élaborée par Pablo Picasso, asseyant la réputation naissante du gang dans l’Hexagone. ALLEN se voit ensuite interdire le retour en terre britannique, ainsi contraint d’abandonner ses camarades et de rester sur le sol de France. Il s’installe à Paris avec sa partenaire musicale et affective Gilli SMYTH, commençant à convier divers musiciens afin de se produire sous la devanture GONG. Toutefois, les évènements politiques se produisant dans la capitale en 1968 les incitent à gagner le sud de la France où ils font deux rencontres décisives.

Tout d’abord le flûtiste/saxophoniste Didier MALHERBE qui amènera une coloration typique au son de GONG puis Jean Karakos, propriétaire du label BYG avançant l’argent à ALLEN afin de lui permettre d’enregistrer trois albums et ce sans aucun contrat formalisé ! À autre époque, autres usages… Alors que Camembert Electrique était encore en cours de production, le collectif participa au festival de Glastonbury en juin 1971. Le succès qu’ils y rencontrèrent les poussa à réinvestir l’Angleterre pour une tournée et ce malgré de nouveaux problèmes administratifs. Ils attirèrent en outre l’attention de Virgin qui leur fit une offre telle que GONG n’en avait jamais vue au cours de sa carrière somme toute assez récente bien que prometteuse.

Ce contrat inédit s’accompagna de l’arrivée de membres neufs : le batteur Laurie ALLAN, le bassiste de MAGMA Francis MOZE ainsi que Tim BLAKE au synthétiseur, une nouvelle corde significatrice à l’arc GONG. Ce beau monde, rejoint tardivement par l’emblématique guitariste Steve HILLAGE qui allait devenir un rouage essentiel de la machine, pousse la porte du studio en décembre 1972 afin d’enregistrer Flying Teapot. Outre son aspect historique indéniable (second item du catalogue Virgin sorti la même année que le Tubular Bells signé Mike OLDFIELD), il s’agissait du premier disque du groupe à réellement s’emparer de la mythologie développée par ALLEN autour de GONG, aux visées autant spirituelles que politiques. À travers la narration des aventures de Zero the Hero vers la planète Gong et sa rencontre avec d’autres personnages absurdes, le jeune homme proposait en effet d’atteindre une hauteur d’esprit tout en vomissant le monde capitaliste et gouvernemental via l’idéologie anarchie flottante sous couvert de beaucoup d’humour.

Comme l’indique sa jaquette, Flying Teapot est le volume initial de la trilogie Radio Gnome Invisible. Et à l’intérieur de ce vaisseau, à l’instar de George CLINTON chez FUNKADELIC, Daevid ALLEN demeure le navigateur quasi-exclusif, même s’il laisse aux soins de Tim BLAKE la signature d’un titre sur les six conçus, le bref ambient "The Octave Doctors and the Crystal Machine" montrant déjà la voie au jeune Brian ENO. Un album au présent à la fois immergé dans passé et futur, rappelant les préoccupations et délires lysergiques des Sixties (onirique "Zero the Hero and the Witch’s Spell" agrémenté de superbes notes de saxophone, l’explicite "Witch’s Song/I Am Your Pussy" célébrant le pouvoir sexuel féminin d’une Gilli aux rires à la frontière de la démence) mais préfigurant une majeure partie des musiques électroniques à venir, tel le monumental titre éponyme dont la ligne de basse tellurique secoue en avance de phase les pistes de danse acid house.

Une période de confusion suit la publication de ce disque avec le faux départ du couple SMYTH/ALLEN, celui bien réel du bassiste Francis MOZE et un projet parallèle PARAGONG réunissant les membres restants plus le batteur Pierre MOERLORN sillonnant l’Europe entre mars et mai 1973. En juin, GONG avait toutefois retrouvé son leader et une relative stabilité qui lui permettrait de compléter une trilogie pour l’instant uniquement incarnée par ce formidable Flying Teapot.

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- Daevid Allen (guitare, chant)
- Christian Tritsch (guitare)
- Francis Moze (basse, piano)
- Tim Blake (synthés, chant)
- Didier Malherbe (saxophone, flûte)
- Laurie Allan (batterie, percussions)
- Rachid Houari (congas, bongos)
- Gilli Smyth (murmures spatiaux)
- Steve Hillage (guitare)


1. Radio Gnome Invisible
2. Flying Teapot
3. The Pot Head Pixies
4. The Octave Doctors And The Crystal Machine
5. Zero The Hero And The Witch’s Spell
6. Witch’s Song/i Am Your Pussy



             



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