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1984 Blasphème
1985 Désir De Vampyr
2010 Briser Le Silence
 

1983 Blaspheme
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2010 Briser Le Silence

BLASPHEME - Briser Le Silence (2010)
Par NESTOR le 7 Janvier 2025          Consultée 231 fois

Si, à l'époque, cela s'est terminé en eau de boudin, avec un peu de recul il y a lieu de reconnaître que la scène Hard-Rock française des années 80 a marqué son époque et comportait de sacrément bons groupes.
Il est donc peu surprenant que, la nostalgie et la passion agissant, nous soyons confrontés, près d'un quart de siècle plus tard, à une retour de plusieurs des groupes ayant fait les riches heures de cette scène.
Parmi ces nombreux retours, il y en a trois qui à mon sens doivent être considérés comme majeurs.
Si la qualité et l'intérêt des reformations de SORTILEGE et SATAN JOKERS ne souffrent aucun doute, il me semble que celle de BLASPHEME est presque du même ordre. Presque, uniquement parce qu'elle est plus éphémère. Car en termes de qualité, le groupe est clairement au rendez-vous.

Petit retour en arrière :
Encouragé par l’accueil qui lui a été réservé lors de la seconde édition du Paris Metal France Festival en 2008, le groupe décide de poursuivre cette nouvelle aventure qui l’amènera à participer au HellFest 2010 et à la sortie de Briser le silence, aussi inattendue que réjouissante.
La formation initiale est presque au complet puisque au-delà de Marc Fery au chant, de Pierre Holzhaeuser à la guitare et de Philippe Guadagnino à la basse, le seul petit nouveau est le fils de ce dernier, Aldrick (futur KLONE), à la batterie, aux guitares et aux arrangements. Derrière la magnifique, mais surprenante (surtout au regard de l’iconographie habituelle du groupe, guère enthousiasmante) pochette signée Jean-Pascal Fournie (EDGUY, MANIGANCE, NIGHTMARE...), on trouve neuf titres, dont un instrumental, de très haute tenue.
Dès "The Crow", probablement le titre le plus accrocheur de l’album, on redécouvre un groupe en très grande forme. A commencer par un Marc Fery dont la voix a miraculeusement traversé les temps sans aucune altération apparente. La qualité de la production aidant, on constate même dans ce domaine une progression. Et même s’il ne se hasarde plus trop dans les aigus comme il avait tendance à (un peu trop) le faire par le passé, il est tout simplement bluffant. Mais ce n’est pas là le seul point fort. La qualité en termes de composition est également au rendez-vous. Ainsi le morceau combine à merveille qualité des mélodies et puissance des riffs. Si à cela s’ajoutent des paroles sensibles et très musicales, on obtient une très bonne entrée en matière.
Le deuxième morceau n'est pas en reste. "Briser le silence", dans un style un peu plus lourd, met à nouveau les vocaux en avant. La musique et les paroles font la part belle à l’émotion et on se laisse aisément prendre par l’ambiance complexe et étrange dégagée par ce morceau qui alterne passages lents et accélérations.
Si les deux morceaux suivants apparaissent un peu moins aboutis, ils n’en possèdent pas moins de très bons atouts. Ainsi "Carpe Diem", dans lequel le groupe augmente le tempo et renoue avec son style de prédilection, est un titre très honnête qui comprend d’excellents passages rapides et entraînants. Mais il pèche un peu par manque de progression. Le cas de "Cœur d’enfant" est un peu similaire : le refrain et les paroles sont tout bonnement excellents, mais le reste du morceau n’est que correct, ce qui nous freine un peu dans notre plaisir. Dans les deux cas, ces deux diamants bruts paraissent avoir manqué d'un peu de travail et de temps de maturation pour atteindre l'excellence des deux premiers morceaux. L’explication est peut-être à trouver dans le fait que, comme le groupe l’indique lui-même dans le livret du CD, ce disque fut enregistré de manière épisodique, à chacun notre tour, et un peu n’importe comment […] la situation géographique de chacun étant plutôt complexe, c’est un miracle […] que ce disque puisse voir le jour.
Avec "Qui suis-je", BLASPHEME nous plonge dans un univers guilleret et entraînant. Après un démarrage sur fond de riffs bien Métal, le morceau bascule pour se transformer en hymne imparable. Le refrain, léger au possible, est immédiatement accrocheur. Du bonheur !
Avec "L’Ultime Errance", le propos se fait bien plus grave (bien que le thème de "Cœur d’enfant", l’exploitation économique des enfants, ne soit déjà pas très gai). Ce titre lourd et sombre traite de manière assez pudique de l’addiction à l’alcool. La prestation vocale de Marc Fery est remarquable et l’ensemble très poignant. Après le dispensable "De l’ombre à la lumière", le très rapide "Homme éternel" achève de nous conquérir. Heavy à souhait, doté d’un refrain fatal et d’une rythmique musclée, ce titre fait assurément partie des (nombreux) très bons moments de l'album qui se termine doucement par un instrumental hommage à leur ancien manager, décédé.
Si l'on pouvait regretter que le groupe n’ait proposé que neuf nouveaux titres, il y a plutôt lieu de se réjouir du fait que ce disque direct et jouissif ne génère aucune lassitude. Et qu’avec cinq excellents morceaux, deux qui sont tout proches de l'être et à qui il ne manque vraiment pas grand-chose pour tutoyer l'excellence, et seulement deux titres un peu dispensables, il y a là de quoi se satisfaire.
Par ailleurs, le disque est proposé avec un DVD qui retrace la prestation (un peu statique) du groupe au HellFest 2010, avec pas moins de sept titres. Alors, il n’y a vraiment pas lieu de se plaindre.

Même si l’on ne retrouve dans cet album que peu ou pas de traces de l’esprit un peu irrévérencieux et trublion du BLASPHEME des années 80, ce retour est une très belle réussite qui apporte la preuve que la passion et la volonté (avec un peu de talent tout de même) sont les meilleurs ferments du bonheur artistique.
Malheureusement, après de très bonnes prestations scéniques, Marc Ferry a jeté l'éponge assez rapidement. BLASPHEME a continué quelques temps, notamment grâce à l'amicale aide de Alexis ROY-PETIT(HURLEMENT) et Olivier DEL VALLE (SHANNON). Mais nous n'avons plus beaucoup de nouvelles du groupe depuis quelques années.
Il nous reste ce flamboyant témoignage de leur talent et de leur passion.

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   NESTOR

 
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- Pierre Holzhaeuser (guitare)
- Aldrick Guadagnino (guitare, batterie)
- Marc Fery (cant)
- Philippe Guadagnino (basse)


1. The Crow
2. Briser Le Silence
3. Carpe Diem
4. Coeur D’enfant
5. Qui Suis-je
6. L’ultime Errance
7. De L’ombre à La Lumière
8. Homme éternel
9. Memories



             



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