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2003 White Lines
 

- Membre : Bruce Springsteen
- Style + Membre : Patti Scialfa

Soozie TYRELL - White Lines (2003)
Par MARCO STIVELL le 10 Janvier 2025          Consultée 140 fois

Avant d'être une TYRELL fière et bien renommée selon un tempérament de musicienne blonde tirant sur le roux, Soozie Kirschner naît au début du mois de mai 1957 à Pise en Italie. Elle vit ses premières années au rythme des déplacements de son père, militaire, d'un pays à l'autre. Monsieur finit par poser les valises familiales en Floride, où la demoiselle peut grandir et, au fil de sa scolarité, se diriger petit à petit vers une autre forme de carrière itinérante. Au départ, à l'université de Tampa, elle étudie la théorie musicale. À 19 ans, elle part pour New York et vivote tout en essayant de se faire repérer en jouant dans la rue, notamment Bleecker Street, quartier des discothèques de Greenwich Village. C'est à cette époque qu'elle rencontre ses futures meilleures amies et collègues, chanteuses elles aussi, Lisa Lowell et Patti Scialfa. Elles forment TRICKSTER.

Durant les années 70-80, elles fréquentent nombre d'artistes de la côte Est, ensemble ou non. Parmi les plus connus, il y a SOUTHSIDE JOHNNY & The ASBURY JUKES, mais aussi et surtout naturellement Bruce SPRINGSTEEN, avec qui Patti Scialfa se mariera. Avant ce dernier, la collaboration la plus marquée de Soozie TYRELL est cependant avec un artiste bien connu dans la mégapole, à savoir David Johansen, chanteur des NEW YORK DOLLS qui, suivant l'arrêt du groupe, embarque pour une carrière solo en 1978. À partir de 1984, il se fait régulièrement accompagner par les anciennes TRICKSTER mais rarement au complet ; seule Soozie reste présente sur tous ses albums jusqu'à la fin des années 90, notamment ceux (ainsi que les concerts) de Buster POINDEXTER, pseudo dont il use pour chanter du swing/jump blues.

Sous son nom seule à elle, devenu TYRELL depuis le milieu des années 80, on note peu de mises en avant, excepté justement dans un style jazz, très smooth pour le générique éponyme du film noir The Big Blue, sorti en 1988 (la même année que Le Grand Bleu de Luc Besson, ça ne s'invente pas !) et dans lequel on l'aperçoit. Puis quand les Uptown Horns, saxos et cuivres qui accompagnent Johansen alias POINDEXTER sortent sans lui un deuxième album avec des guests/invités au chant, en 1993, ils font venir Soozie pour deux titres, dont le boogie-woogie "Marylou's", qui lui va tout aussi superbement bien. C'est néanmoins, en ce début d'années 90, l'album Lucky Town (1992), auprès de Patti et Lisa de nouveau, qui marque le début d'une collaboration plus régulière avec Bruce SPRINGSTEEN, et d'une métamorphose pour notre miss TYRELL. Après le grand retour du E STREET BAND en 1999 puis l'album The Rising en 2002 auquel elle participe, elle devient membre à part entière lors de la tournée-marathon.

En quelques années, Soozie TYRELL est passée de chanteuse, occasionnellement violoniste, portant des robes de gala sur ses formes plantureuses, à une silhouette plus mince et aux vêtements de cuir réguliers. Etant passée par le jazz ou blues festif, elle est désormais plutôt affiliée au rock tendance folk-country, même si, côté vocal, l'esprit 'soul' est toujours proéminent. Avec SPRINGSTEEN, elle est indissociable de ses vieilles amies Lisa et Patti sur le plan vocal, mais son violon joue un rôle de premier plan durant ces années 2002-2003, et ce n'est encore qu'un début. Se sentant enfin reconnue, elle peut tenter une vraie carrière solo et réalise l'enregistrement de White Lines en plein durant la tournée The Rising. Ce sera néanmoins son seul et unique effort en la matière. Elle le présente le 2 mai 2003, l'avant-veille de ses 46 ans, au Stone Pony, la sacro-sainte scène bar-restaurant à Asbury Park, sur la côte, avec bien sûr Patti, Lisa et même le Boss en guest.

Que ce soit dans un style endimanché à la fin des années 80-début 90 ou bien dans un style plus populaire auprès des low-middle classes blanches américaines (SPRINGSTEEN demeurant le chanteur le plus apprécié des ouvriers et autres), on retient de 'Sister' Soozie, certes son violon tour à tour caressant et virtuose, mais aussi, avec un peu d'attention particulière, son chant très beau, légèrement teinté d'un voile et en même temps un peu rauque. Plus proche du Boss que celui de Patti Scialfa, au final, et si certains éprouvent un peu de mal avec le vibrato de cette dernière, peut-être trouveront-ils quelques avantages à redécouvrir miss TYRELL sous un autre jour avec son album solo qui a déjà plus de vingt ans.

White Lines, édité par Treasure Records, label du New Jersey et distribué par les newyorkais de Valley Entertainment, est totalement imprégné par la métamorphose de l'artiste depuis dix ans et possède, de toute évidence des éléments autobiographiques et très personnels dans sa trame textuelle. "Out on Bleecker St." remonte aux premières années à Greenwich Village ; "White Lines", la chanson, comme révélé sur la pochette, parle des lignes de marquage routier au sol qu'elle a dû contempler par dizaines de milliers au cours de sa carrière...

Au niveau accompagnement et en effectif plutôt réduit, on croise deux musiciens du LEVON HELM BAND, Brian Mitchell (orgue, accordéon) et Larry Campbell (guitares, mandoline/cittern) ainsi que le (contre)bassiste Tony Garnier, rencontré par TYRELL chez Bruster POINDEXTER et accompagnateur de Bob DYLAN depuis l'époque Oh Mercy (Campbell et Michell également pour une période d'ailleurs). Aucun musicien du E STREET BAND, mais on peut entendre sur "Ste. Genevieve" la partenaire 'cordes' de Soozie sur The Rising, à savoir Jane Scarpantoni (violoncelle), et puis Bruce The Boss qui vient jouer un peu de guitare électrique et faire des choeurs, outre Lisa et Patti bien sûr. D'ailleurs, il y a aussi une Patty (BLEE) pour "Dark Clouds", autre artiste signée par Treasure Records qui n'a publié qu'un seul album aussi.

Musicalement, c'est beau et sans trop d' aspérités, un album folk très tranquille saupoudré d'éléments country, parfait pour accompagner des trajets mais plus profond que cela, naturellement. À écouter les yeux fermés (pas en conduisant, bien sûr), rien que pour la voix de Soozie, plus ou moins rauque entre le morceau-titre aux attaches rock légères et un "Who Rules Your Life", délicieusement surprenant grâce à son petit shuffle (rythme ternaire roulant). En tout cas, belle voix toujours sensuelle, chaleureuse et en toute élégance. De même pour le violon, souvent en tapis moelleux ou petites élévations épiques comme on l'apprécie depuis The Ghost of Tom Joad (chef-d'oeuvre folk de SPRINGSTEEN, 1995), rarement en folie comme c'est le cas sur "Little Girl", ballade brumeuse.

Une réalisation américaine par excellence, sentant bon les grands espaces et l'esprit road-movie, mais qui plonge sans excès dans un bel état d'écoute serein, rempli de félicité. Force et fragilité se conjuguent dans le chant de Soozie qui demeure l'élément le plus porteur, et les morceaux sont tous plaisants. "Ste. Genevieve", saupoudré de gospel, est d'une fine beauté, idem pour "Dark Clouds", plus pop-rock. Le dédoublement du violon sur la celtisante "Ferdouganal" est formidable, tout comme le final inattendu, libérateur de "Have a Little Patience".

Pour deux titres, TYRELL fait intervenir le guitariste de fusion Hiram BULLOCK (très vieil ami grâce à qui elle a rencontré Patti Scialfa), à bon escient. Et avec la nostalgie juvénile, Patti et Lisa ressortant mieux qu'ailleurs, "Out on Bleeker St." a des airs festifs de "Mary's Place" sur The Rising, sans cuivres et en plus léger ! Dommage, pareil album prometteur ne verra pas de suite donc, même si Soozie TYRELL, hors Bruce & co, mènera son propre country band.

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   MARCO STIVELL

 
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- Soozie Tyrell (chant, violon, choeurs, piano, strumstick)
- Lisa Lowell, Patti Scialfa (choeurs)
- Tony Garnier (basses)
- Brian Mitchell (orgue hammond, accordéon)
- Larry Campbell (guitares, cittern, mandoline)
- Richard Crooks, Jerry Klause (percussions)
- Patty Blee, Jonny Rosch (choeurs)
- Jane Scarpantoni (violoncelle)
- Hiram Bullock (guitare électrique)
- Bruce Springsteen (guitare électrique, choeurs)


1. White Lines
2. Ste. Genevieve
3. Dark Clouds
4. Wild Ones
5. Have A Little Patience
6. Ferdouganal
7. Who Rules Your Life
8. Ain't Goin' Back
9. Little Girl
10. Out On Bleecker St.
11. Everything Good



             



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