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2024 13h12

ACHAB - 13h12 (2024)
Par NESTOR le 17 Janvier 2025          Consultée 207 fois

Le premier album de ACHAB comprenait quelques très bons titres et développait une ambiance assez convaincante. Je pense notamment à "Qui verra verra", "9 mois et quelques jours" et surtout à l’hymne fédérateur "Black Block". Ce mélange, pas toujours totalement maitrisé, de Punk, d’Electro de New Wave possédait une fraicheur et un souffle très plaisant. Il aura fallut plus de huit année à Tancrède Ramonet pour donner une suite à ce premier essai. Il faut dire que le bonhomme n’est pas resté inactif tant il possède plusieurs casquettes, toutes ayant pour point central son militantisme. Au-delà de la musique, il est en effet réalisateur, scénariste, et producteur, et s’est fait notamment connaitre pour son documentaire Ni dieu ni maître, une histoire de l'anarchisme.

Avec ACHAB, c’est sa facette musicale dont il est question. Le nom du groupe est clairement une pirouette sémantique qui joue avec le code ACAB (« Tous les flics sont des Bâtards ») et le héro de Moby Dick, le roman de Melville, dans lequel on découvre le capitaine Achab, l’homme sans Dieu pour auquel aucun défi n’est irréalisable. On retrouve ainsi dans la discographie du groupe tout autant la glorification des Black Block, comme rempart sécuritaire des citoyens face aux violences policières, que l’insertion de dialogues de la version française du film Moby Dick.
C’est ainsi le cas de la première piste de ce disque qui reprend un dialogue du film dont le Capitaine Achab est le héro.

Tout comme le carnaval de Cologne commence le 11/11 à 11h11, 13h12, le deuxième album de ACHAB fait référence à son lancement le 13/12 à 13h12. Mais ici, nous sommes moins dans la tradition et la déconnade que dans le carnaval de la Ruhr.
Le propos du groupe est en effet clairement sérieux et militant, les textes étant nettement mis en avant. A tel point que la musique semble n’apparaitre parfois que sous couvert d’alibi. Et surtout sans ligne directrice très claire. Ainsi, il n’y a pas beaucoup de points communs entre "Aujourd'hui PPM (la sorcière moderne) ", un titre aux accents Electro / New Waves très années 80, le plus Rock et moderne "La baleine blanche", ou bien l’aérien et sobre "La nuit finira".
Mais pour résumer on pourrait dire que le groupe pratique une musique électronique assez basique avec une mentalité qui oscille entre le Rock et le Punk.

Justement, au niveau musical, cela commence de manière assez efficace avec un "Opération Morituri" dynamique et tonitruant. Dommage que les vocaux manquent un peu de clarté, car si l’ambiance est au rendez-vous, la compréhension du texte l’est un peu moins.
"Décontamine-moi" est plus réjouissant car plus complet. Le chant féminin de Fanny est très clair et le style New-Wave de ce morceau, accompagné d’une orchestration Rock, est également plutôt heureux. A cela s’ajoute un texte féministe bien troussé. Pour un des très bons moments de l’album.
"Ciel Orange" est moins accessible, la bande son touffue et volontairement brouillonne fait échos à un texte à la structure surprenante et assez obscure. Loin des morceaux jouissifs et immédiats du groupe, le propos semble ici bien plus torturé et expérimental.
Plus entrainant et enlevé "Aujourd'hui PPM (la sorcière moderne)" possède un texte tout aussi obscur, qui semble également empreint de féminisme. La rythmique très hachée du morceau laisse penser que le refrain fait référence à « BPM », mais il semble que ce PPM soit l’acronyme de « Par mes Propres Moyens »
Le manque de clarté de ces deux derniers textes pénalise l’impact de ces deux morceaux qui, de ce fait, peinent à nous emporter avec eux. Nous sommes là dans le ventre mou de l’album qui se prolonge avec un "Sushi et Champagne". Il ne manque pourtant pas grand-chose à ce morceau assez efficace, aux confins de l’Electro. La bande son et la diction font leur effet, mais le texte est bien trop pauvre pour que la sauce prenne totalement.
Par chance, passée cette triplette décevante, le groupe se fait bien plus intéressant par la suite. C’est déjà la cas avec le véloce et entrainant "La baleine blanche" qui est parsemé de dialogues issus du film Moby Dick.
Mais également avec les plus directs "Qui à part nous ? " et "Toubab". Du plus expérimental "La chambre froide" qui développe une ambiance lourde et sombre du meilleur effet. Et du plus poétique "La nuit finira", qui est peut-être une référence à Henri Frenay.
L’album se termine avec une nouvelle version de l’hymne "Z’Beul partout". Si le morceau est foncièrement bon et fédérateur, le traitement sonore qui lui est imposé ici, réduit un peu son impact, par l’ajout de grésillements superflus.

Moins marquant que son prédécesseur car moins homogène et direct ce 13h12 n’en reste pas moins un beau témoignage d’action directe qui se situe à mi chemin de GARGANTUEA, des BERURIER NOIR et d’une New-Wave ancrée dans els années 80. Mais à trop vouloir courir de lièvres différents (musique, textes, démarche artistique…) ACHAB s’essouffle parfois et ne parvient pas toujours à se montrer efficace. Le travail est perceptible et la démarche est louable, mais on ne peut pas être excellent en tout. Surtout lorsque l'on cherche le saint Graal.

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   NESTOR

 
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- Tancrède Ramonet
- Julien Deguines
- Mélanie


1. Intro : Tu Connais Achab ?
2. Opération Morituri
3. Décontamine-moi
4. Ciel D’orange
5. Aujourd'hui Ppm (la Sorcière Moderne)
6. Sushi Et Champagne
7. La Baleine Blanche
8. Qui à Part Nous ?
9. La Chambre Froide
10. Toubab
11. La Nuit Finira
12. Z’beul Partout
13. Outro : Le Vieil Adam



             



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