Alors que son premier album n’est sorti que depuis quelques mois, BUREN nous revient déjà avec plusieurs nouveaux titres. En décembre, il nous avait proposé "New Vegas" aux accents plutôt dansants, titre qui flirtait avec les frontières du Trip-Hop et de la Drum & Bass. Cela évoquait un peu un LTJ BUKEM sous acide.
Il nous revient désormais avec Effort aux tonalités plus Rock, un peu dans l’esprit du morceau "Paris" de son premier album.

Le titre est en effet bien moins typé Rap que certains des morceaux de Mercure, son premier opus où il avait toutefois déjà exploré cette veine plus Rock/Pop au travers de "Décembre" et "Apprends-moi". Mais cette diversité n’est pas trop étonnante, tant ce premier album proposait déjà une riche palette de styles et d’ambiances. On y sentait déjà la soif d’expérimenter, de tenter, de surprendre. Et c’est là un des deux atouts principaux de BUREN : sa capacité à nous surprendre en proposant une œuvre très riche et variée.

L’autre qualité demeure la très belle maîtrise technique des sons et de la musicalité. C’est un peu moins évident dans Effort que sur ses morceaux plus axés 'Electro ou Rap' où il s’en donne à cœur joie en termes de formulation sonore. Mais, même dans cette ambiance un peu plus organique, les arrangements et la production restent très efficaces. On retrouve un peu de la poésie de Daniel DARC, lorsque ce dernier se faisait plus Electro ("Elégie#2"), dans ce titre qui pourrait faire penser à un habile mélange de KYO, de ABD AL MALIK et de NEKFEU.
Difficile de savoir si l’orchestration est issue uniquement de logiciels ou bien d’instruments 'classiques'. Mais cela importe peu, tant le résultat est convaincant. Avec une mention spéciale pour la ligne de basse à l’efficacité sans faille et aux parties de guitares qui possèdent un réel petit charme.
Le timbre de voix, plutôt feutré, se marie bien avec le ton légèrement intimiste du morceau, BUREN sachant se montrer vocalement plus incisif par moment.
Mais c’est probablement dans ce domaine qu’il possède la plus grande marge d’évolution. Non que son chant soit désagréable ou limité, mais un peu plus d’assurance et de variété dans ce domaine ne pourrait que bonifier un morceau de cette trempe où les pistes instrumentales sont assez réduites, se limitant presque à une ligne de basse et un rythme de percussion.

Il n’en reste pas moins que cet adepte du contre-pied, ce Zidane de la musique, est tout autant capable de nous exploser avec un Rap contemporain, "Cassis", que de nous charmer avec ce plus organique "Effort".
Une très belle découverte qui devrait en annoncer bien d’autres tant BUREN semble ne s’imposer aucune limite.
Il dispose du savoir-faire technique nécessaire à l’expression de ses voyages musicaux.
A suivre.