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The DEAR HUNTER - Act Ii: The Meaning Of, And All Things Regarding Ms. Leading (2007)
Par MENATOR le 14 Mars 2025          Consultée 173 fois

Après un court mais intense premier album, The DEAR HUNTER revient très vite à la charge avec cet Act II au titre alambiqué, qui a la lourde tâche de confirmer l’excellente surprise de l’Act I. Cette fois-ci, Casey a pu aligner un groupe complet en s’associant aux frères Dent pour les claviers et la batterie et à Erick Serna pour les guitares. A presque tout point de vue, cet album semble être une version améliorée de l’Act I : sans être parfaite, la production s’est nettement améliorée, et le groupe propose près de 80 minutes de musique (ils en avaient même composé 120 minutes mais Casey a choisi de réduire la durée pour éviter un double album) donc plus de problème de longueur.

L’histoire reprend juste après la mort de Miss Terri, la mère de notre protagoniste Hunter, qui décide de se rendre à la Ville pour découvrir le monde dont sa mère a tenté de le préserver. En arrivant, il fait la rencontre d’une prostituée, Miss Leading, mais ne connaissant rien de ce métier et livré à la naïveté dans laquelle sa mère l’a entretenu, il croit vivre une réelle histoire d’amour avec elle. Lorsqu’il comprend en quoi consiste son métier et qu'elle n'a pas l'intention de faire de compromis pour lui, il se sent trahi et décide de quitter la Ville après une douloureuse rupture.

Voilà une intrigue parfaite pour permettre à Casey d’exprimer la mélancolie qui semble l’habiter depuis les débuts du groupe, et il va brillamment délivrer une musique à la fois puissante et fragile, directe et subtile, dans ce style ambivalent qui lui donne tout son caractère. Si le groupe sonne plus heavy que sur le premier album avec notamment la batterie musclée de Sam Dent et Casey qui s’égosille comme un beau diable, sa musique n’a pas perdu sa richesse. Bien au contraire, Casey n’hésite pas à varier les styles avec le jazzy “The Oracles on the Delphi Express” ou encore le tango “Blood Of The Rose”, avec une dimension orchestrale renforcée (violon, violoncelle, harpe, trompette…), sans oublier des chœurs prépondérants toujours aussi bien menés.

Il serait trop long de parler de chacun des morceaux, mais je vais tout de même le faire parce qu’ils le méritent bien. Eh oui, tenez-vous bien : 15 titres, pas un seul à jeter alors c’est parti on pose la problématique : Mais comment Casey a-t-il pu pondre un tel chef-d’œuvre ? Comme dans toutes mes dissertations elle restera bien sûr sans réponse, mais commençons par le commencement.
L’album s’ouvre sur un court instrumental à écouter à la suite de l’Act I puis commence très fort avec le puissant “The Procession” qui est un peu le pendant de “City Escape” mais où tout semble mieux fait : les couplets sont magnifiques, le refrain original avec Casey et ses chœurs qui se hurlent dessus, le pont entêtant très bien pensé et bien sûr la production dont le progrès est clairement mis en exergue dans cette comparaison.
Le début de l’album contient des classiques du groupe comme l’excellent “The Lake And The River” qui suit à peu près le même schéma que “The Procession” malgré sa fin un peu brouillonne, et bien sûr “The Bitter Suite”, qui sera achevée dans l’Acte IV. C’est une vraie réussite, avec sa première partie dominée par un piano sobre et la voix de tête de Casey, dont la fragilité représente l’ingénuité de Hunter découvrant la naissance du sentiment amoureux lors de sa rencontre avec Miss Leading. Puis batterie, basse et cordes viennent magnifier cette mélodie poignante dans un moment de grâce rare. Eh oui, encore un, et c’est loin d’être fini.
La deuxième partie est tout aussi inspirée mais dans un registre totalement différent et très original qui immerge complètement dans la vie agitée de la Dime avec ses changements de tempo incessants et son absence apparente de structure. Cependant, la troisième partie compte parmi les rares temps faibles de cet album avec “The Church And The Dime”, le successeur de “The Pimp And The Priest”. Non pas qu’ils soient mauvais, les couplets sont d’ailleurs très réussis, mais le son d’ensemble trop lourd rend parfois l’écoute désagréable. “The Oracles on the Delphi Express” est au contraire une vraie bouffée d’air frais et tire très bien son épingle du jeu en venant varier le style au bon moment (même ma mère l’apprécie c’est vous dire).

Les trois morceaux qui constituent le milieu de l’album font judicieusement respirer l’ensemble avec leur son globalement plus léger : le sautillant “Smiling Swine”, le nostalgique “Evicted”, encore un excellent morceau avec notamment de magnifiques couplets, et le grave tango “Blood Of The Rose” développant ses profondes mélodies sur une instrumentation classieuse, aussi surprenant que réussi.
C'est alors qu'arrive l’une des meilleures fins d’album de tous les temps avec coup sur coup 4 morceaux exceptionnels, tous issus de la démo Dear Ms. Leading et réenregistrés pour l’album (comme “Evicted” d’ailleurs). Cela explique en partie leur puissance émotionnelle incroyable puisque, rappelons-le, Casey les a composés dans la douleur d’une rupture, et il y exprime toute sa rancœur et sa mélancolie avec une justesse et une intensité inouïes. Rarement artiste a livré autant de sa personne que Casey sur “Red Hands”, un des plus beaux morceaux jamais écrits. Même pas besoin de le décrire, allez l’écouter et pleurez. Et surtout enchaînez avec “Where The Road Parts” et sa superbe intro à la guitare électrique et pleurez aussi. Pas besoin de couplets ni de refrain, les mélodies s’enchaînent avec une fluidité renversante jusqu’au superbe final en hymne, et tous les musiciens sont au top, notamment Sam Dent qui montre qu’il est un batteur plus subtil et musical qu’il n’y paraît. “Black Sandy Beaches” reprend à peu près la même formule et impressionne tout autant. Enfin avec “Dear Ms. Leading”, Casey puise encore dans ses racines post-hardcore pour libérer sa rage, tout en nous gratifiant d’un excellent solo de guitare, chose rare chez le groupe.

Sans atteindre les sommets des morceaux précédents, “Vital Vessels Vindicate” contient son lot de bonnes idées et marque le départ de Hunter de la Ville vers les aventures de l’Act III.

Dès le deuxième album, The DEAR HUNTER atteint un sommet musical époustouflant, à inscrire sans hésiter au panthéon des meilleurs albums concept du prog. Au fil des 15 morceaux qui le composent, Casey nous offre un voyage musical et émotionnel porté par ses textes magnifiques et son incroyable richesse musicale. Et le mieux, c’est qu’il ne compte pas s’arrêter là.

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- Casey Crescenzo (chant, guitare acoustique, guitare électrique, bas)
- Luke Dent (piano, orgue, chant)
- Sam Dent (batterie)
- Erick Serna (guitares)
- Musiciens Additionnels :
- Phil Crescenzo (banjo)
- Matt Tobin (violon)
- Philippe Wolf, Brandon Brooks (violoncelles)
- Jason Belcher (trompette, cor d'harmonie)
- Krysten Keches (harpe)


1. The Death And The Berth
2. The Procession
3. The Lake And The River
4. The Oracles On The Delphi Express
5. The Church And The Dime
6. The Bitter Suite I & Ii: Meeting Ms. Leading / Thr
7. The Bitter Suite Iii: Embrace
8. Smiling Swine
9. Evicted
10. Blood Of The Rose
11. Red Hands
12. Where The Road Parts
13. Dear Ms. Leading
14. Black Sandy Beaches
15. Vital Vessle Vindicates



             



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