Trump revenu aux affaires, Boyd RICE, pour ne citer que lui, peut à nouveau dormir tranquille – l’Amérique est great again.*

Cette compilation de camaraderies diverses et variées au coin d’un certain feu de joie a tout de l’indispensable skeud de boy scout fasciné par la légende d’Eer et les symboles runiques. C’est d’ailleurs un des points forts de ce disque que de réunir, mine de rien, les indispensables John Murphy et Douglas Pearce de SCORPION WIND, notamment sur le folk entraînant et misanthropique de "People", David Tibet pour un crypto-religieux "The End Of The World", Tiffany Anders sur la très sixties "Absence Makes The Heart Grow Fonder", les membres de COIL pour un apocalyptique "Many Hands" (c.f. ma chronique de Unnatural History), Joel Haertling sur l’enthousiaste et misogyne "A Hymn To Him", l’obscur projet LUFTWAFFE pour un sombre et lumineux "The Cross Of Lorraine", l’excentrique Adam Parfrey avec l’easy-listening et joliment dérangé "Quiet Village Idiot" ou encore une légende de la scène garage/punk, LITTLE FYODOR, qui vient gratter sa guitare sur l’entêtant "The Blackness".

Outre le fait indéniable que la liberté d’expression pratiquée par un Boyd RICE stimule autrement mieux notre système de production de dopamine que celle, par exemple, de l’humide Darius Rochebin, la liberté de ton générale nous met plutôt de bonne humeur, tout aguerri pour une bonne flambée printanière en compagnie de bières et moult cuisses de poulets.
Cela dit, cette même liberté est aussi sa faiblesse d’expression. Le fameux social-darwinisme (une escroquerie comme une autre dans le vaste et déjà très vieux bordel des idées modernes) à ses limites et la loi du plus fort, vue d’un moraliste du 17ème siècle, n’a plus grand-chose à voir avec le code des plus grosses couilles en vigueur dans le monde anglo-saxon post-moderne.

En bref, nous nous sentons mieux en présence de NON qu’en présence de l’homme qu’il y’a derrière ; sympathique certes, mais non doté d’une voix particulièrement charismatique – je parle de ces voix qui vous hantent. C’est pourquoi la présence de nombreux et fort appréciables invités rend ce The Way I Feel très sympathique et beaucoup plus digeste que si notre facho préféré s’était trouvé complètement seul aux commandes. D’ailleurs, voyez comme la nature est bien faite, quand il est complètement seul aux commandes, c’est NON et c’est mieux.


* Je profite de la bouillonnante actualité mondiale pour préciser que je souhaite le meilleur à ces fameux et trop souvent méprisés « ricains » qui, pour celles et ceux que j’ai eu la chance de rencontrer, m’ont semblé parfaitement humains, chaleureux même et d’une certaine naïveté touchante. Puisse la paix triompher de l’inimitié entre peuples pas si lointains et différents qu’on ne le pense dans certains milieux.