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1996 Beat The Bastards
 

- Style : Discharge, Gbh, Bad Brains
 

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The EXPLOITED - Totally Exploited (1984)
Par NOSFERATU le 23 Mai 2025          Consultée 159 fois

Le cas EXPLOITED… Le fameux groupe emblématique du mouvement "punks not dead"… Encore un groupe qui m’a posé problème… Si musicalement les acteurs de la scène anarcho punks (CRASS, DISCHARGE, AMEBIX…), ont laissé leurs traces dans l’histoire destroy du punk, c’est plus délicat pour les protagonistes du "punks not dead" apparus à la même époque dans un Royaume-Uni affecté par les ravages du thatchérisme. Mal vus, caricaturaux, surtout auprès des punks bloqués sur l’année 77, ils seront rapidement réhabilités par la frange extrême du métal (SLAYER et compagnie), plus ou moins pompés par les activistes du NYH (AGNOSTIC FRONT), imités en France par les agitateurs des compils "Chaos en France" (à part quelques-uns comme WUNDERBACH, beaucoup de ces derniers ont, d'ailleurs, mal vieilli) et par des revivalistes 90’s spikeux à la TOTAL CHAOS.

Il faut dire que les combattants de la vague soixante-dix septarde venaient la plupart des milieux intellos antifascistes et arty. Lecteurs de Debord ou de Marx, ils étaient fascinés par Andy WARHOL et le dandysme en général donc, du moins pour certains, c'était essentiellement des petits bourgeois de gauche… Les iroquois qui suivent sont surtout des prolos de base qui passent leurs temps à boire des bières tièdes, à réaliser d’impressionnants spikes, à gueuler "du speed" pendant les concerts trop mous à leurs yeux (j’en ai été souvent témoin dans les années 80) caricaturant aux yeux des initiateurs les dogmes posés en 77. Une sorte de mépris de classe, dira-t-on, pour les premiers envers les seconds ? Fort possible… Mais en même temps, pour les avoir côtoyés de près, nos punks à crète (et à chiens) étaient souvent des "lupemprolétaires" violents et intolérants.

Nos goûts vont ainsi plus vers les pionniers anglais des années 75-77. Pourtant, on avouera qu’au lycée, ANTINOWHERE LEAGUE, ADDICTS, UK SUBS, OUTCASTS, PETER AND THE TEST TUBES BABIES, GBH auront eu aussi
nos faveurs. Le groupe qui a lancé la mèche du punk 80 est SHAM 69 (qui entre parenthèses avaient des racines bien rock n roll comme peut l’illustrer leurs reprise plutôt correcte d’un hit des BEATLES) et un gamin perturbé les suit de partout, un certain Wattie Bucchan, bientôt leader des EXPLOITED.

Et ce gang sauvage et prolétaire écossais va symboliser à lui tout seul le "punks not dead" (du nom de son
historique premier album)… Musicalement, un adjectif les qualifie : BOURRIN... Et je ne parle pas des ambiguïtés idéologiques de certaines lyrics plus proches de la oi de boneheads que des paroles gauchistes de CLASH… Alors on est partagé. D’un côté, on s’est surpris en train de pogoter comme un malade sur leurs oieries, d’un autre on rejoint la critique qui leur est faite, autant par les vieux (ou même jeunes) punks… On connait aussi la guéguerre entre les cousins américains du hardcore californien et THE EXPLOITED, Wattie critiquant vertement les discours des HENRY ROLLINS et autres JELLO BIAFRA qui lui rendaient la pareille. D’où mes désaccords avec l’ami Gabriel Redon, une sommité au niveau de BLACK SABBATH, qui s’est attelé à la chronique des nos crétés (crétins ?) en chef, voyant en eux la version du hardcore version rosbifs et une réelle violence dans leurs compositions. Tout ce qui braille, tout ce qui est bruyant n’est pas automatiquement violent, nuance camarade… Et le hardcore (à part la scène de New York) avait des préceptes idéologiques plus éthiques. Les brûlots des premiers HUSKER DU ou BLACK FLAG, toute en tensions et en dérapages déviants, font passer la discographie des EXPLOITED pour des chansonnettes d’alcoolos.

Les influences des exploités se retrouvaient dans SHAM 69, mais aussi dans STIFF LITTLE FINGERS, RAMONES, PISTOLS, LURKERS, DAMNED, RUTS… Mais ils ont oublié les racines du garage rock que possédaient les cadors de la première vague. La bande à Wacchie n’a conservé que les crachats de rigueur, la morve vocale ultra punk, les deux accords et demie (et encore !). Du bourrinage, donc… Des morceaux répétitifs dans leurs conceptions qui frisent parfois l’ennui, la violence originelle du punk, inauguré dès 68 par MC5, ayant disparu au profit d’un défouloir sonique souvent rasoir. De l’éjaculation précoce, on dira. Avec fréquemment des refrains de hooligans fanatiques de football et de bastons...

Cette compilation sorti en 84 reprend, en grande partie, les brûlots des trois premiers albums, la période historique avant la phase quasi crossover qui suivra, souvent là aussi, lassante. Du premier album à la production low fi exacerbée, l’hymne éponyme est en soi brouillon même s’il incarne l'esprit du mouvement UK82. Il y a quelques idées mais elles sont noyées dans de vaines vociférations. La ritournelle de "army life" est marrante au début, "Exploited barmy army" est marquée par une redoutable rythmique mais il faut supporter ces chœurs oi bidons. La batterie tribale, la basse inquiétante de "Sex and violence" sont gâchées par un refrain d’une pauvreté affligeante. Les chansons "Street punk" comme "I believe in anarchy", "Blown to bits", "Spg" sont vite oubliées… Seul le morceau "Dole Q" caracole correctement.

Extrait de l’EP Army of life, "The mod song" (fuck a mod), parodique à souhait, reprenant la mélodie du vieux chant de Noël "Jingle bells", montre que nos crétés en chef ont enlevé tout le côté mods qu’il y avait dans le mouvement de 77, particulièrement chez JAM, PISTOLS, UNDERTONES ou BUZZCOKS. L'album Troops of tomorrow (dont la pochette fait penser aux films d’action post apocalyptique de l’époque
genre Guerriers du Bronx ou Mad Max) est un peu plus abouti. En haut du panier, on citera le redoutable "Daily news", sorte de rencontre entre OUTCASTS et KILLING JOKE première époque et le fameux "Fuck the USA" marqué par la batterie tribale qui part ensuite à 200 à l’heure. Il est dommage qu’il n’y ait pas la fantastique reprise de "Troops of tomorrow", toute en tension martiale, des VIBRATORS (mieux que l’original) sur cette compil. Par contre, le hit "Jimmy Boyle" est de la oi de base. Les morceaux issus de Let’s start a war sont le braillard "Psycho", le "God saved the queen" (rien à voir avec le fabuleux hymne des PISTOLS), un des rares morceaux tribaux à être long et "Rival leaders", pas loin des assauts motorheadiens de GBH…

Pour être honnête, le tout est un peu fatigant à la longue. A la limite, c’est rigolo dans une soirée avec beaucoup de bières…

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- Wattie Buchan (chant)
- Big John Duncan (guitare)
- Garry Mc Cormack (basse)
- Danny (batterie)


1. .
2. Punk's Not Dead
3. Army Life
4. Fuck A Mod
5. Barmy Army
6. Dogs Of War
7. Dead Cities
8. Sex & Violence
9. Yops
10. Daily News
11. Dole Q
12. I Still Believe In Anarchy
13. God Save The Queen
14. Psycho
15. Blown To Bits
16. Insanity
17. S.p.g.
18. Jimmy Boyle
19. Fuck The U.s.a.
20. Attack
21. Rival Leaders



             



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