Unatoned n’est que le onzième album de MACHINE HEAD en plus de trente années de carrière, sachant que la moitié de ceux-ci est sortie lors de la première décennie du groupe. C’est donc peu dire que le combos prend son temps pour peaufiner ses albums.

Comme cela commençait à être le cas avec le titre de son précédent opus, Of Kingdom and Crown, le groupe a étendu son "concept" de remplacer la lettre "O" par un O barré : "Ø". C’est un choix étrange et un peu déstabilisant dans un premier temps, puis qui apparait un peu futile par la suite. Par souci de simplicité, dans cette chronique, tous les titres seront mentionnés avec un "O", classique.

La première écoute de l’album donne un sentiment assez mitigé : l’ensemble sonne massif, brutal et assez âpre à digérer. Ce, malgré l'apparition de plusieurs touches de modernités et de (timides) tentatives d’incorporer des ambiances variées.

En effet, cela sonne majoritairement de manière très bourrine et souvent rugueuse. Les deux mots qui me viennent immédiatement à l’esprit pour qualifier cet album sont Agressivité et Massive.
Il n’y a guère que certains refrains qui se montrent plus mélodiques et apaisés. Sans pour autant susciter beaucoup d’émotion.

Cette alternance de passages extrêmement agressifs et de passages bien plus calmes pourrait être une excellente idée à même de renforcer l’impact de ces deux styles. Mais la sauce ne prend pas et au final on se retrouve avec une ribambelle de titres interchangeables et bancal. A tel point qu’après une grosse dizaine d’écoute je suis en grande peine pour faire ressortir du lot un titre en particulier. Et que j’ai le sentiment d’être confronté à un ensemble de compositions indistinctes et bien trop semblables. Le fait que Robb Flynn aboie quasiment en permanence ne faisant que renforcer ce sentiment. Et il n’y a guère que certaines parties de "Bleeding Me Dry", l’étrange "Dustmaker", et le très bon "Shards of Shattered Dreams" qui parviennent à émerger du lot.
Pourtant, on peut trouver une multitude de petites trouvailles musicales très intéressantes qui sont disséminées tout au long de cet album, qui se veut timidement expérimental. Il en va ainsi de certaines harmonies de guitares sur "Not Long for This World", de la brutalité quasi Punk de l’intro de "Shards of Shattered Dreams", ou des arpèges de guitares sur le final de "Bleeding Me Dry". Il en va de même, de manière encore plus évidente avec le titre "Dustmaker" et son ambiance planante. Ou bien de la courte introduction, en ambiance monastique, de "Bonescraper". Je pourrais également citer l’anecdotique "Scorn", si ce titre n’était pas dénué de tout intérêt. Mais cela ne suffit pas à sauver un album bien trop monolithique.

Un disque qui, s’il dégage une puissance et une énergie indéniables, le fait de manière bien vaine, stérile et maladroite.
Un disque dont la principale qualité réside dans le fait que c’est, et de loin, l’album le plus court de MACHINE HEAD. Enfin, c’est ce qui est indiqué, car pour moi, l’écoute m’a parut bien longue et fastidieuse ! Un faux pas surprenant d’un groupe de la classe de MACHINE HEAD. Espérons que cela soit dû aux récents changements de line-up intervenus et que le combos va vite rebondir.