Lorsque j’ai lu, dans la boîte à demandes, une demande de chronique concernant ce nouvel album de HANSON, je dois avouer être resté d’abord très dubitatif. Et ce pour plusieurs raisons : d’une part, je ne savais pas que les trois frères HANSON, propulsés en pleine puberté sous les feux de la rampe par leur tube Mmmbop étaient toujours en activité (je les imaginais avoir pris leur retraite à 17 ans et être partis cramer leurs dollars à Hawaï en bonne compagnie). Deuxième raison : les HANSON sont toujours en activité, soit. Mais quel type de musique proposent-ils aujourd’hui, alors qu’ils ont tous dépassé la vingtaine ? C’est donc plus une certaine curiosité doublée d’anxiété qui a poussé votre serviteur à s’investir dans plusieurs écoutes de ce quatrième album studio (wow, que d’épisodes ratés !) du trio américain.

Inutile de tourner autour du pot, la surprise est ma foi fort agréable, le pop-rock pratiqué par les HANSON étant de belle facture, sans pour autant être réellement transcendant. Loin des Mmmbop et autres sucreries adolescentes, The Walk fait preuve d’une réelle recherche musicale, tant au niveau des arrangements que des mélodies et des morceaux en eux-mêmes. La maturité aidant, le groupe nous propose aujourd’hui une musique à rapprocher de groupes comme LOVERBOY ou REO SPEEDWAGON, à la différence que ceux-ci mettent l’accent sur les guitares, au contraire de HANSON qui privilégie les pianos.

Le tout est bien construit, bien produit et très efficace. Les morceaux, sans réinventer le pop-rock, proposent à l’auditeur de passer un agréable moment. Quelque peu naïfs, parfois un peu sirupeux, ces derniers ont tout pour plaire aux jeunes adultes des classes moyennes américaines. Les morceaux les plus rock (de façon relative) de cet opus sont également ceux qui nous montrent le visage le plus surprenant et le plus attrayant de HANSON. Great Divide, morceau d’ouverture de l’album, est tout bonnement irrésistible grâce à ses parties de guitares très groovy, son piano parfaitement ajusté et son refrain imparable. D’autres morceaux bâtis sur le même modèle, tels que Blue sky, Tearing it down et Something going round, font également partie des meilleurs moments de The Walk, tout comme Watch over me, sur lequel la prédominance de la guitare acoustique apporte une touche folk vraiment réussie.

Autre grande force de HANSON, l’alternance des timbres de voix, les trois frères se prêtant à tour de rôle le micro. Mais à ce petit jeu là c’est bien Taylor qui tire son épingle du jeu, son timbre de voix original et son coffre s’adaptant parfaitement aux compositions proposées sur The Walk.

Seulement (car il faut bien un mais), si HANSON est capable de surprendre agréablement son auditeur, le groupe est également capable de se fourvoyer dans des mélodies bien trop faciles, dans des chansons d’amour sirupeuses, et de nous proposer ainsi quelques compos totalement inutiles, à l’image de l’imbitable One more ou du très lacrymal Go. L’agacement pointe peu à peu le bout de son nez, et ce n’est pas le morceau final, Walk, piano voix totalement inintéressant, qui va changer la donne.

Globalement, The Walk est une réussite. Malgré un mauvais dosage des émotions, HANSON parvient avec cet album à s’établir comme un grand espoir du pop rock américain, si tant est que le groupe décide de sortir des sentiers battus et d’affirmer son identité propre. Je n’aurais jamais cru écrire ça, mais HANSON est dorénavant un groupe à suivre, et c’est une sacrée bonne nouvelle !