Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCK  |  VHS/DVD/BLURAY

L' auteur
Acheter Ce DVD
 


 

- Style : Staran, Cal, Skipinnish, Manran, Oysterband, Dougie Maclean , Skerryvore, The Saw Doctors , Anduril, Coast
- Membre : Donnie Munro , Georg Kaiser , Big Country, Bruce Guthro , A Hundred Thousand Welcomes
- Style + Membre : The Band From Rockall

RUNRIG - There Must Be A Place (2021)
Par GEGERS le 3 Octobre 2021          Consultée 1458 fois

Voici le témoignage d’un groupe à travers duquel bat le cœur de l’Ecosse. Trois ans après avoir célébré ses adieux par deux concerts riches en émotion au pied du château de Stirling, documentés sur le DVD The Last Dance, le nom RUNRIG est encore bien vivant. Il flotte toujours dans l’air, comme celui d’un proche disparu que l’on arrive pas à laisser partir, et dont on contemple inlassablement les photos, les réalisations, l’héritage. Puisque la vie est un cycle, les six membres du plus grand groupe que l’Ecosse ait enfanté sont passés à autre chose. Comme l’a déclaré à maintes reprises Rory MacDonald, fondateur du groupe, RUNRIG a connu son heure, mais puisque la vie est un cycle, il faut savoir passer à autre chose.
Avant de tourner la page, néanmoins, un documentaire. Rares sont aujourd’hui les groupes dont la carrière s’étend sur plus de 40 ans qui n’ont pas eu droit à un long métrage retraçant leur carrière. Celui-ci est totalement soutenu et adoubé par le groupe, et tous les membres emblématiques (à l’exception de Blair Douglas) ont copieusement participé à l’élaboration de son contenu par le biais d’interviews. Le ton reste humble, timide, et l’ambiance espiègle nous laisse entrevoir une toute petite part de la personnalité de ceux qui pendant 45 ans ont toujours caché leur individualité derrière l’emblème du groupe.

Le documentaire démarre sur les magnifiques images du Old Man of Storr, sur l’île de Skye, ce géant de pierre témoin de l’ascension de ce groupe d’amis qui ont porté la langue gaélique des bourgs des highlands jusqu’aux plus grandes salles du monde entier. Et jusque dans l’espace, puisque le morceau « Running To The light » (album The Stamping Ground) fut joué dans la navette Colombia au sort tragique. Le propos est naturellement très respectueux de l’histoire et de la vision des frères MacDonald. Respectant l’ordre chronologique des événements, et agrémenté de très nombreux documents d’archives inédits (photos, vidéos, extraits sonores), le documentaire évoque la relation forte qui unit Rory MacDonald et son cadet, la découverte du rock avec Frankie Vaughan et les premiers concerts. D’incroyables images, extraites du premier concert du groupe donné sous forme de trio, sont un délice, bien plus attendrissant que gênant.

L’arrivée de Donnie Munro au chant change naturellement la donne. De ces années formatrices, on retient l’insouciance de jeunes gens qui n’ont pas encore dans leur esprit la volonté de mettre en valeur la culture et la langue gaélique à travers la musique rock. Ceci viendra assez rapidement néanmoins, avec l’enregistrement d’un premier album bancal, enregistré en quelques jours sous la pression du président de Lismore Recordings, qui leur a donné leur chance et se voit également interviewé. Comme Calum le déclare, « Le gaélique, est ma culture, est ma langue, est une partie de moi ».

Le documentaire met en exergue certains éléments qui, derrière le romantisme du gaélique porté en étendard, ont rendu complexe la survie du groupe. La réception difficile de ces premières chansons originales face à un public habitué à ce que le groupe propose des reprises, en Anglais, l’audace précoce de monter, très tôt, son propre label et devenir professionnel, la nécessité d’aller plus loin dans la collision entre musique traditionnelle et musique rock, ce que l’arrivée de l’excellent et mésestimé guitariste Malcolm Jones permettra de réaliser. Avec toujours, en sous-main, cette envie de porter l’identité des îles et Highlands écossais sur le devant de la scène. Calum résume cela : « On est obligé de déclarer son amour à l’Ecosse de la même manière qu’on le déclare à une femme ». Tout est dit.

Le reste de l’histoire s’apprécie, se découvre comme un déguste un bon vin. Il y a ici un côté soyeux et on se délecte à se faire les témoins de l’inévitable ascension du groupe, une souris dans la serrure de ses plus grands succès, sur album mais surtout en public, mais aussi de ses moments de doutes les plus terrifiants : le départ de Donnie Munro, apocalyptique, les années d’incertitude, et l’arrivée providentielle du fort talentueux Bruce Guthro. Chose rarissime, le groupe ouvre même ses archives pour nous laisser écouter plusieurs cassettes d’auditions de chanteurs potentiels, savoureux !

L’amour de l’Ecosse, l’amour de la musique, l’amour de l’art comme un accomplissement et pas un simple vecteur sont au cœur de ce documentaire, qui bien que consensuel parvient à nous capter en insistant énormément sur l’aspect émotionnel et la richesse du lien tissé entre les membres du groupe ainsi qu’entre le groupe et son public. Riche en images de grande qualité, qu’elles soient d’archive ou non, ce film se fait l’hommage définitif à RUNRIG, le résumé d’une carrière fertile, et modeste plus que flamboyante. Pour les aficionados comme les autres, voici un moyen supplémentaire de rendre hommage à un groupe qui, bien qu’imité, reste à ce jour inégalé dans son domaine.

A lire aussi en ROCK par GEGERS :


MATMATAH
You're Here, Now What ? (2019)
Ne serait-ce que la cerise ?




RUNRIG
The Last Dance (2019)
L'ultime concert des légendes du rock écossais.


Marquez et partagez





 
   GEGERS

 
  N/A



Non disponible


Non disponible



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod