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1999 So... How's Your Girl?
2004 White People
 

- Membre : Deltron 3030

HANDSOME BOY MODELING SCHOOL - White People (2004)
Par ARCHANGEL le 1er Août 2025          Consultée 98 fois

Procès-verbal de l’assemblée générale extraordinaire de HANDSOME BOY MODELING SCHOOL.
Objet : White People
Date de convocation : septembre 2004
Présents : Prince Paul, Dan the Automator et une vingtaine d’invités triés sur le volet

En préambule, il est rappelé que HANDSOME BOY MODELING SCHOOL est une entité bicéphale fondée sur les mélanges improbables, un sampling de haute volée et la raillerie. Cette structure à responsabilité créative illimitée nous avait convaincu en nous faisant rire avec So… How’s Your Girl?, c’est donc tout naturellement que la formation est ici reconvoquée pour une session quinquennale. L’objet de cette réunion artistique est clair : sonder les limites de la cohabitation entre hip-hop, rock alternatif, beatboxing et satire sociale. Aujourd’hui, l’assemblée est donc appelée à examiner point par point les éléments de cette réunion. L’ambiance est peut-être décontractée alors si les baskets sont tolérées, le costume, lui, reste de rigueur.

Point 1 : "Intro - Skit" et "If It Wasn’t For You"
L’ouverture formelle est ici prononcée sur un sample discret de BRAHMS par Father Guido Sarducci, maître de cérémonie officiel. Mesdames, Messieurs, prenez place et écoutez attentivement. Première grosse intervention avec DE LA SOUL et STARCHILD EXCALIBUR qui ouvrent un débat musclé sur le beat génial de "If It Wasn’t For You", sampling à tendance orchestrale et Dan au violon dans une logique boom-bap très funky. Point adopté à l’unanimité.

Point 2 : "Are You Down With It"
Nouvel orateur, nouveau débat. Scratch et hip-hop plaintif sont au programme de cette controverse musicale, un moment particulier qui divise l’assemblée en deux mais qui révèle néanmoins l’ambition de HBMS de varier les plaisirs, ici accompagné de Mike PATTON au chant.

Point 3 : "The World’s Gone Mad"
Petite pause reggae/hip-hop/rock avec Barrington LEVY qui roule un joint, Del THE FUNKY HOMOSAPIENS qui balance un flow détaché et Alex KAPRANOS qui assiste sur les choeurs. Notre duo de producteurs sait réellement rassembler tous les genres sur le même banc, prouvant qu’il est possible de coexister dans ce monde de fou.

Point 4 : "Dating Game - Skit" et "Breakdown"
Interlude comique, ambiance kitsch et caricaturale ; gloussements dans l’assemblée et rappel à l’ordre avec la reprise de "Breakdown", Jack JOHNSON au micro pour défendre son propre titre. Au fond de la salle, le hip-hop assiste d’un air dubitatif mais l’incident diplomatique est évité de justesse. L’assemblée vacille parfois mais ne rompt pas grâce à ce violon discret mais entêtant qui borde la chanson et ces scratches qui interviennent comme des médiateurs.

Point 5 : "It’s Like That"
Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos fondamentaux, avec un retour aux sources du hip-hop salué par plusieurs membres de l’assemblée qui applaudissent dans le fond de la salle. Une motion où CASUAL rentre en scène, balance ses rimes et prouve qu’il n’a rien perdu de sa verve. L’instrumentale jazzy et groovy voit les punchlines sérieuses du rappeur s’y déposer sur fond d’élection présidentielle. L’assemblée approuve avec un sourire et inscrit au procès-verbal cette capacité qu’a l’album à se recentrer sans jamais perdre de vue son goût pour les clins d’oeil décalés.

Point 6 : "I’ve Been Thinking" et "Rock And Roll (Could Never Hip Hop Like This) Part 2"
Pour maintenir l’assemblée concentrée et concernée, HBMS sait faire défiler les invités surprise : Cat POWER murmure dans un coin sombre, portée par la guitare et la basse ; un postulat doux qui fait respirer toute l’assemblée dans un même souffle - accepté sans commentaire. Puis elle laisse sa place à Chester Bennington et Mike Shinoda de Linkin Park pour reprendre l’hymne adopté lors de la précédente AG. Le hip-hop est aussi de la partie, avec des rappeurs tels que Jazzy JAY et l’emblématique DJ Q-BERT aux platines, bien qu’on continue de provoquer les puristes des genres avec une confiance assumée.

Point 7 : "The Hours", "Class System" et "First… And Then"
Tour de piste inquiétant et génial avec "The Hours", un point où HBMS pousse l’art du sampling à ses confins les plus psychés ; mais aussi sur le très bel ovni "Class System" où deux figures a priori incompatibles se partagent le micro : Pharrell WILLIAMS qui injecte son cool comme un anesthésiant, et l’actrice-chanteuse Julee CRUISE, muse lynchienne à la voix spectrale (le générique de Twin Peaks, c'est elle). Un cocktail hypnotisant et complètement validé pour tout ce qu’il suggère. On n’explique pas "Class System", on l’écoute en se taisant. Le résultat est stupéfiant : les textures flottent et les voix se croisent. Pharrell murmure et Julee plane, le tout orchestré par nos deux maîtres de séance, Paul et Dan qui poursuivent en revenant davantage aux codes traditionnels du hip-hop dans "First… And Then".

Point 8 : "A Day In The Life", "Greatest Mistake", "Dating Game, Part 2 - Skit" et "Outro - Skit"
Les deux dandys dadaïstes en costard ont visiblement décidé de mettre les bouchées doubles. Signe que la séance atteint un niveau de complexité critique, le hip-hop et le rock progressif se serrent la main sur "A Day In The Life", un titre pour lequel sont convoqués RZA, Andre THE GIANT mais aussi le groupe de rock The MARS VOLTA. C’est une expérience inter-genre, parmi les plus abouties du jour. Ces derniers ne se contentent pas d’un simple backing instrumental mais imposent leur vortex sonore à coups de guitares psychédéliques pendant que les loops tournent sur le beat comme des toupies sous acide. Une régalade suivie d’un retour au calme avec le duo Jamie CULLUM et John OATES sur la ballade "Greatest Mistake". Là, l’assemblée manifeste un véritable désarroi collectif… Pourquoi clore un tel colloque par cette chanson si bien peignée ? La motion est déposée séance tenante ; terminer l’album là-dessus relève de la faute professionnelle. Les applaudissements qu’on avait entendus à la fin de "Class System" et de "A Day In The Life" confirment que le public aurait préféré une sortie en lévitation, plutôt que cet atterrissage feutré sans grand intérêt. Dommage, mais il est déjà temps de se quitter sur deux skits absurdes qui viennent plier les derniers dossiers avec humour.

L’assemblée générale se conclut dans une ambiance chaotique mais satisfaite, à l’image des points examinés. Après votation, les membres présents - experts, auditeurs curieux, figures old school et trublions du son - attribuent démocratiquement un 4 à White People. Un score honorable qui reflète la virtuosité de ce collage musical. Un référendum populaire est d’ores et déjà évoqué par certains partisans d’une note plus sévère, qui dénoncent à tour de bras une dispersion excessive. Le débat sera ouvert une nouvelle fois lors de la prochaine rencontre, mais pour le moment, on s’accorde à reconnaître la richesse des featurings ainsi que l’humour toujours bien dosé ; un beau retour pour nos deux professeurs en costume trois pièces. La séance est levée, on éteint les micros. Rendez-vous dans cinq ans ?

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1. Intro - Skit
2. If It Wasn’t For You
3. Are You Down With It
4. The World’s Gone Mad
5. Dating Game - Skit
6. Breakdown
7. It’s Like That
8. I’ve Been Thinking
9. Rock And Roll (could Never) Part 2
10. The Hours
11. Class System
12. First… And Then
13. A Day In The Life
14. Greatest Mistake
15. Dating Game, Part 2. - Skit
16. Outro - Skit



             



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