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2025 Slowly, It Dawns

Victoria CANAL - Slowly, It Dawns (2025)
Par ARCHANGEL le 1er Août 2025          Consultée 207 fois

On pourrait croire qu’elle a surgi de nulle part mais Victoria CANAL ne débarque pas : elle infiltre la pop indie depuis une décennie déjà. Elle contourne le vacarme de l’époque, préfère la discrétion au grand bruit et construit patiemment un univers qui lui ressemble. Avec Slowly, It Dawns, son premier LP sorti en début d’année, elle ne crie pas sa différence mais l’installe en douce et confirme ce que la scène britannique avait pressenti en lui décernant deux prestigieux prix Ivor Novello.

Née en Allemagne, la chanteuse de 26 ans a vécu aux quatre coins du monde - de l’Espagne à Tokyo - et cela s’entend : sa musique est une cartographie de ses multiples influences et de son éclectisme. Ses origines latines affleurent avec beaucoup de subtilité notamment dans "California Sober", petite merveille de pop douce où les synthés flottent au rythme discret de la salsa. La basse apporte juste ce qu’il faut de gravité et la voix de CANAL survole le tout avec une limpidité aérienne qu’elle parvient à maintenir sur tout le projet. Sur "June Baby", tout son talent s’exprime lorsqu’on l’entend au piano et à la guitare dans une composition qui marie tendresse et précision.

Victoria est née sans avant-bras droit mais cela ne l’a pas empêchée de faire de la musique un territoire où elle peut s’affirmer. Dans "Vauxhall" et "15%", elle livre des ballades douces qui reviennent à des arrangement plus épurés - piano, guitare, un soupçon d’effets en arrière-plan. Une forme de simplicité qui lui va bien mais je retiens le bridge de "Vauxhall" comme un pur moment d’intensité : tout s’élève soudainement et la voix se déploie, qu’est-ce que c’est beau ! Sur "How Can I Be A Person?", les harmonies vocales sont parfaites, la guitare semble être susurrée au creux de nos oreilles et le violon est de retour pour caresser la mélodie avec une finesse magnifique… pas de retour en arrière, je suis conquise.

D’autres ballades comme "Hollow" et "Barely" témoignent du talent d’écriture de CANAL. Elles sont bien construites mais m’ont moins marquée alors que sur "Totally Fucking Fine", le piano est sublime, porteur d’une émotion brute qui ne lâche jamais prise et dont la tension sous-jacente qui se dégage de chaque note crée une charge émotionnelle peu commune. "Black Swan", couronné par l’Ivor Novello en 2024, représente la capacité de Victoria à sublimer les émotions intimes à travers une orchestration magistrale qui s’ouvre sur un piano puissamment dramatique. La chanson est immédiatement habitée et s’épanouit dans un arrangement de cordes douces et de textures feutrées, épousant parfaitement chaque nuance du chant. Un cadre instrumental qui accompagne merveilleusement le chant vulnérable de CANAL, vacillant par moments mais d’une force dingue.

Avec "Talk", elle propose une chanson soft-rock pleine de bonnes vibes, portée par une batterie qui avance sans forcer. Mais c’est avec "Cake" qu’elle surprend vraiment en nous entraînant dans un décor plus sombre. Les synthés sont plus froids et plus tendus, tandis qu’un violon vient trancher l’instru comme une véritable lame. Pendant ce temps, la ligne de basse obsédante joue son rôle central, créant une élégance presque menaçante qui donne tout son poids au morceau. Par-dessus, CANAL superpose ses vocalises et semble tremper dans une émotion un peu amère, révélant une artiste capable d’aller puiser dans des ambiances graves et troubles sans jamais perdre de sa clarté. Un titre audacieux, texturé et captivant - l’un des plus beaux du disque.

Le titre final, "Swan Song", boucle habilement l’album avec un chant du cygne qui n’est pas un adieu mais plutôt une promesse, celle de croquer la vie à pleines dents, tant qu’il est encore temps. Victoria et son piano nous font frissonner une dernière fois et quelques touches de cordes s’invitent discrètement. La mélodie avance à tâtons, soutenue par cette voix au grain fragile, qui tremble un peu mais qui regarde droit devant. Slowly, It Dawns est un premier album qui tient toutes ses promesses, une oeuvre portée par des fondations suffisamment solides pour supporter les ambitions artistiques de Victoria CANAL. Un premier pas baigné de lumière vers une carrière qu’on imagine déjà belle et vaste.

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   ARCHANGEL

 
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Non disponible


1. June Baby
2. Talk
3. California Sober
4. Cake
5. 15%
6. Vauxhall
7. How Can I Be A Person?
8. Totally Fucking Fine
9. Hollow
10. Barely
11. Black Swan
12. Swan Song



             



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