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GONG - Shamal (1976)
Par JUAN le 28 Novembre 2008          Consultée 5157 fois

Combien de groupes n'ont pas résisté au départ de leur fondateur? Ou plutôt combien en sont ressortis la tête haute et bien décidés à continuer à l'aventure quoi qu'il en coûte? Pas beaucoup... ou plutôt très peu. Gong fait partie de ces exceptions. Après la trilogie déjantée Radio Gnome Invisible, David Aellen décide de quitter l'aventure. Finis les longs plages hallucinogènes, les interludes délirants, place maintenant à un jazz teinté d'influences diverses. Le premier constat que l'on fait est que la transition s'est plutôt bien réalisée, le groupe semble s'être parfaitement adapté à ce nouveau contexte. Il faut dire que les premières traces de cette transformation remontent à la trilogie précitée, les musiciens ayant déjà introduit par petites touches des éléments venus de ce courant si spécial qu'est le jazz-rock. Voila, j'ai prononcé le mot qui fait peur. Jazz-rock... un nom évocateur des folies techniques les plus ostentatoires comme des excentricités sonores les plus hideuses qui soient (écoutez les derniers Weather Report...). En parlant de celui-ci, Gong fait de plus en plus penser au groupe de Josef Zawinul, tant par l'esthétique que par la recherche de sonorités ethniques des débuts. En effet pour cette nouvelle livraison, l'auditeur n'est plus invité à quitter notre si petite planète pour partir à la conquête des étoiles les plus lointaines, bien au contraire, le groupe semble s'être pris de passion pour notre Terre, jusqu'à en explorer les différents continents par le biais de sa musique. "Bombooji" et "Mandrake" évoquent tous deux l'ambiance exotique et raffinée de l'Asie, à grand renfort de flûtes aériennes et de percussions mélodiques. Un moment de calme et de sérénité assuré. L'effervescence et l'énergie ne sont pourtant pas en manque, la preuve avec Chandra, à mi-chemin entre l'Afrique et le Moyen-Orient. Une prestation qui est pourtant entachée du gros point noir de l'album : les vocaux. Pourquoi donc est-ce que Mike Howlett s'est mis en tête de chanter? L'exemple le plus flagrant est le premier titre à l'instrumentation presque parfaite et qui souffre de la présence de paroles pour le moins insipides. De quoi regretter le départ de David Aellen. Heureusement le reste de l'album fait oublier ce défaut qui a heureusement le bon sens d'épargner la plupart des morceaux.

Il y a par contre un autre élément de la musique de Gong que l'on ne peut éviter aussi facilement : sa propension caractéristique aux longs délires acidifiés. En effet aucune place n'est laissée au psychédélisme des débuts. Cependant si les musiciens semblent s'être débarrassés de tous résidus lysergiques ils n'ont pas perdu pour autant leur capacité à ne pas se prendre trop au sérieux. "Cat in Clark's Shoes" s'annonce comme une agréable récréation à la fois pour l'auditeur et pour le groupe, évitant ainsi le double-piège de la surenchère technique à la fois terriblement sérieuse et terriblement ennuyeuse. Il n'est toutefois pas question de paroles absurdes, d'avalanches d'effets tourbillonnants ou autres surprises auxquelles le groupe nous avait habitués, le délire se fait uniquement instrumental. Signe d'un art maîtrisé jusque dans son incarnation la plus improbable ou composition bancale qui s'essouffle plusieurs fois avant de péniblement se conclure après 8 longues minutes? A vous de choisir, en ce qui me concerne je retiens surtout la première hypothèse.

En conclusion de cette chronique et de cet album se trouve l'éponyme "Shamal". Le groupe se frotte ici au funk technique directement hérité d'Herbie Hancock. Si l'on met de côté les quelques apparitions de violons entre autres, ce titre ressemble énormément à ce que pratiquaient à la même époque les Headhunters : même basse rebondissante, même batterie millimétrée, même harmonie... le groupe flirte ouvertement avec le maître de la fusion funk-jazz sans que le mot plagiat s'impose de lui-même : Gong, même privé de son premier leader conserve assez de volonté pour créer son propre univers musical.

En résumé, un album majeur dans la carrière du plus coloré des groupes français, un album majeur dans l'histoire du jazz-fusion, qui vit en cette année 1976 ces dernières heures de réussite.

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   JUAN

 
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- Mike Howlett (chant, basse,)
- Didier Malherbe (saxophones ténor et soprano, flûte, gongs)
- Mireille Bauer (marimba, glockenspiel, xylophone, percussions)
- Pierre Moerlen (battreie, vibraphone, cloches tubulaires patrice l)
- Steve Hillage (guitares acoustiques et électriques)
- Miquette Giraudy (chant)
- Sandy Colley (chant)
- Jorge Pinchevsky (violon)


1. Wingful Of Eyes
2. Chandra
3. Bambooji
4. Cat In Clark's Shoes
5. Mandrake
6. Shamal



             



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