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SHOEGAZE  |  STUDIO

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ALBUMS STUDIO

1991 1 Just For A Day
1993 1 Souvlaki
1995 1 Pygmalion
2017 2 Slowdive
2023 Everything Is Alive
 

- Style : My Bloody Valentine, Ride, Alison's Halo, Blankenberge
- Membre : Chapterhouse
 

 Guide Shoegaze (645)

SLOWDIVE - Souvlaki (1993)
Par VIVI le 25 Décembre 2009          Consultée 5626 fois

Malgré une courte histoire, SLOWDIVE aura marqué les esprits dans le monde du Shoegaze. En seulement trois albums, ils se feront un nom au chaud à côté des mythiques MY BLOODY VALENTINE. Loin d’être attiré par le Noise Rock comme ces derniers, ils ont emprunté une voie plus mélancolique et douce. Excepté Pygmalion, dernier album à l’ambiance très minimaliste, les deux premiers essais sont largement tournés vers une Dream-Pop naïve. Souvlaki, sorti en 1993, est considéré comme leur chef d’œuvre et comme un disque majeur du Shoegaze. Personnellement, si j’ai toujours préféré le premier à celui-ci (qui souffre d’un léger manque d’unité), Souvlaki est néanmoins précieux et totalement indispensable pour tous les amateurs d’ambiances cotonneuses.

Just For A Day était l’emblème d’un romantisme pur et lumineux, Souvlaki a un penchant plus rêveur. Le son est plus qu’atmosphérique, et tout est mis en œuvre pour rejoindre cette composante : les voix, meilleures que sur Just For A Day, se parent de multiples échos pour un rendu des plus irréels et les guitares s’effacent au profit des claviers et d’éléments plus électro. Les compositions gagnent en subtilité mais perdent légèrement en charme. Là où Just For A Day revêtait un certain classicisme, Souvlaki emprunte régulièrement la route d’un mélange planant entre rock/électro, chose encore assez « inédite » en 1993.

Les premières compositions ne sont pas sans rappeler celle du grand frère (le classique mais joli « Alison », et le superbe « Machine Gun »), mais il faudra attendre « Souvlaki Space Station » pour comprendre ce qui a donné à ce disque ses lettres de noblesse. A partir d’une ligne de basse voluptueuse vont se greffer des touches électro sur lesquelles s’ajoutent le chant tout en résonnance de Rachel Goswell ainsi que des guitares blindées de reverb’. Une petite merveille, l'amplitude sonore est sidérante. Dans une veine similaire, « Mellon Yellow » prouve une fois de plus à quel point la formation excelle sur ce terrain : la basse ronde est appuyée par tout un panel de sonorités vaporeuses, pour un contraste des plus saisissants. S’ils s’imposent comme les deux joyaux de la galette, le reste est de très bonne facture : « When the Sun Hits » et « Altogether », se voient ornés de sons diaphanes dans lesquels il est si bon de se laisser aller à ses instants de rêveries volés. Le résultat de cette fusion rock/électro est étourdissant. Notre esprit virevolte d’un doux champ de coton à un étang où des nénuphars rosés et gorgés d’eau suivent tranquillement le fil de l’eau. Le son se fait toujours plus céleste (la très translucide « Sing ») et exacerbe un peu plus la sensibilité des compositions.

C’est de ce romantisme non feint que SLOWDIVE puise toute sa puissance émotionnelle. Sauf que s'ils exploitaient auparavant ce filon via les couches de guitares, tout ici prend racine dans un désir de concilier le rock à l'électro. Seul bémol : il y a un problème d’unité. Le groupe hésite par moment entre son passé et son envie d'expérimenter. Un essai n'est pas toujours transformé. Il en résulte des titres parfois maladroits comme la reprise « Some Velvet Morning » (de LEE HAZLEWOOD et NANCY SINATRA) qui supporte mal le passage à la moulinette Shoegaze. Le refrain « boîte à musique » ne colle pas aux couplets très éthérés. Le triptyque final (disponible sur la seconde édition de l’album) se voit aussi entaché par une petite tendance à la facilité : si le lascif « Country Rain » fonctionne bien, on se serait facilement passé du beat grossier de « Missing You » et du trop répétitif « Good Day Sunshine ».

L’ambiance est un peu plus froide (et donc plus triste) que sur Just For A Day, mais plus aiguisée (à une ou deux exceptions). Alors que ce dernier prend moins de risque mais jouit d’une meilleure osmose, Souvlaki fait tout le contraire : il prend des risques mais se disperse un poil trop. Car pour tout le reste, difficile de lui faire des reproches. Que ce soit en terme d’originalité, de production, de mélange des genres et d’ambiance, ils restent les pionniers dans ce désir de fusionner un rock à l’électro avec pour seul dénominateur commun : planant. RADIOHEAD peut vraiment les remercier. Malgré son hétérogénéité, Souvlaki se doit toutefois de figurer dans la cédéthèque de tous les amoureux de Shoegaze et autres styles aux consonances aériennes.
Assurément un disque venu d’ailleurs…

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   (2 chroniques)



- Rachel Goswell (chant, guitare)
- Neil Halstead (chant, guitare)
- Christian Savill (guitare)
- Nick Chaplin (basse)
- Simon Scott (batterie)


1. Alison
2. Machine Gun
3. 40 Days
4. Sing
5. Here She Comes
6. Souvlaki Space Station
7. When The Sun Hits
8. Altogether
9. Melon Yellow
10. Dagger
11. Some Velvet Morning
12. Good Day Sunshine
13. Missing You
14. Country Rain



             



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