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1991 1 Just For A Day
1993 1 Souvlaki
1995 1 Pygmalion
2017 2 Slowdive
2023 Everything Is Alive
 

- Style : My Bloody Valentine, Ride, Alison's Halo, Blankenberge
- Membre : Chapterhouse
 

 Guide Shoegaze (645)

SLOWDIVE - Pygmalion (1995)
Par VIVI le 23 Avril 2010          Consultée 4419 fois

SLOWDIVE pouvait-il survivre à l'effondrement du Shoegaze ? Assurément non. Le mouvement s'éteignit avec la même vivacité qui le vit naître : de façon rapide et fulgurante. Si SLOWDIVE fut l'un des emblèmes de cette génération de rockeurs timides, sa carrière fut aussi courte que son éclat auprès des amateurs de Rock Alternatif, au même titre que MY BLOODY VALENTINE ou PALE SAINTS. Pygmalion est le dernier souvenir laissé par la formation, mais aussi l'annonce de la fin de cette ère Shoegaze : c'en est finit des nappes de guitares, des effets, du clavier, Pygmalion est une note finale autant pour le groupe que pour le mouvement. Pris dans son contexte, cet album est un deuil.

Au revoir donc le Rock si enveloppant et rêveur des Anglais. Bienvenue à un univers minimaliste, dépouillé et épuré à l'extrême. Il est certain qu'au premier abord, c'est un album déroutant pour le fan lambda de SLOWDIVE qui s'attend à une redite de Souvlaki. Peut-être reste-t-il une dernière poussière du grand-frère sur « Crazy For You » et « Blue Skied An’ Clear », seuls morceaux véritablement "rythmés" et rappelant les vestiges d'un mouvement dont il ne reste aujourd’hui plus que des cendres. La session rythmique n'existe quasiment plus, les effets propres au Shoegaze sont absents ou presque, et les lignes vocales ne sont que de simples itérations qui se répètent.

Pygmalion est une plongée en eau douce, tiraillé entre une sérénité affichée et un spleen qui s'entremêle en filigrane. C'est un album entièrement dévoué au temps et à la lenteur. Chaque instrument est posé avec une extrême prudence, ne venant jamais perturber cette quiétude ô combien sacré ici. C’est à partir de ces deux facteurs que Pygmalion tisse son architecture. « Rutti », titre d’ouverture laisse le silence intervenir à plusieurs reprises, prouvant par la même une grande maîtrise des blancs de la part du groupe. Ce choix de jouer sur les silences est un élément récurrent, puisqu’ils figurent aussi sur « Trellisaze » ou le court « Visions of La ». Un disque qui se veut beaucoup plus Ambient et Electro que Rock : les guitares, principalement acoustiques, sont placées au cœur du système et sont soutenues par une basse (pas toujours cela étant) mais surtout par les multiples effets. Le rendu est fantomatique et jouit d’une production parfaitement adéquate : chaque élément est mis en valeur avec un véritable sens de la finesse (« J’s Heaven »).

Toutefois, Pygmalion n’est pas le chef-d’œuvre que l’on veut nous faire croire. Ni un ratage d’ailleurs. Du fait de cette lenteur voulue, il a tendance à lasser. « Trellisaze » véritable point noir de l’album, en agacera plus d’un avec ses arrangements déréglés/sonar qui tapent sur le système. « Visions of La », malgré la jolie harmonie vocale de Rachel Goswell, fait plus fonction de remplissage facile que de véritable composition. Car mon reproche principal est ici : l’album s’étend en longueur. Les fans me diront que c’est justement de cette longueur qu’il puise tout son intérêt. Pas à mes yeux. Certains titres auraient pu s’abroger de quelques poignées de minutes pour éviter cette forme de lassitude qui s’installe. Bien que ce choix de la répétition soit voulu, il n’est pas toujours judicieux.

Injustement conspué et incompris lors de sa sortie (Creation, leur label de l’époque, a cassé leur contrat suite à ce « suicide commercial »), et érigé un peu trop facilement en chef-d’œuvre aujourd’hui, Pygmalion est un disque qui symbolise autant la fin du Shoegaze et de SLOWDIVE, que la naissance de MOJAVE 3 (né des cendres du groupe). Dans cette optique, Pygmalion bénéficie d’une certaine aura qui le rend particulièrement touchant. Sans être parfait, le goût de spleen qu’il laisse en bouche le rend suffisamment intéressant et intriguant pour qu’on se laisse charmer par sa douceur.

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   (2 chroniques)



- Neil Halstead (guitare, chant)
- Rachel Goswell (guitare, chant)
- Christian Savill (guitare)
- Nick Chaplin (basse)
- Ian Mccutcheon (batterie)


1. Rutti
2. Crazy For You
3. Miranda
4. Trellisaze
5. Cello
6. J’s Heaven
7. Visions Of La
8. Blue Skied An’ Clear
9. All Of Us



             



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