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UNKLE - War Stories (2007)
Par DARK PANDA le 16 Octobre 2010          Consultée 2673 fois

"-Okay, Houston, we've had a problem here.
-This is Houston. Say again please.
-Houston, we've had a problem. UNKLE has published a new album and it's even more beautiful than the previous."

Comment ? UNKLE a sorti un album encore meilleur que son précédent, "Never, never Land ?" Laissez-moi me gausser, c'est impossible. Ce serait comme affirmer qu'il existe quelque chose de plus brûlant et incandescent que le soleil dans notre système solaire. Or Never, Never Land, cet astre aux contours si impalpables et irrésistibles, fait office d'étoile ultime dans la discographie d'UNKLE. Et que veux dire ultime ? Que rien ni personne ne peut au pire dépasser, au mieux égaler. Mis à part Dieu lui-même, bien entendu.
Ah mais oui, j'oubliais : James Lavelle, leader d'UNKLE, est un dieu. Bon, alors je peux admettre qu'il ait engendré une nouvelle galette aussi belle à en pleurer que Never, Never Land. Mais quand même, ce serait incroyable...

Et pourtant. Après un premier album d'un trip-hop lancinant et un second effort nettement plus électronique mais encore plus abouti, UNKLE revient toujours plus fort, plus intense, plus magique, afin de ressusciter le rock. Rien que ça. Mais n'en doutons plus désormais, l'instigateur du collectif, James Lavelle - toujours accompagné de Richard File -, aime et sait repousser les limites de la créativité sur chacune de ses nouvelles productions : offrir une vision plus obscure du trip-hop grâce à "Psyence Fiction" et un chef d'oeuvre incontournable à la musique électronique à travers Never, Never Land ne lui suffisait pas, il s'est donc attaqué directement au rock sur War Stories, après l'avoir déjà effleuré avec talent sur ses deux précédents opus. Et c'est une claque, voir un miracle : parce qu'en réalité, même si War Stories est parcouru de percussions agressives, de guitares électriques et de chants prédominants, James Lavelle y mélange des rythmiques trip-hop et des sonorités profondément électroniques, constituant ainsi une synthèse parfaite - le mot n'est pas pris au hasard ni à la légère, il signifie réellement sans aucun défaut - de toute l'œuvre d'UNKLE.

Plus que jamais, les riches univers des chanteurs-compositeurs invités à poser leur voix sur l’album brillent d'une formidable diversité. Avec tout de même un point commun : la dépression et la tristesse qui suintent de chacune de leurs paroles et de leurs chants. Leurs Spleens anéantissants s'accompagnent d'une musique tout aussi angoissante et torturée, tantôt fiévreuse et explosive façon trou noir ("Lawless", "Burn my Shadow", "Morning Rage"), tantôt d'une agonie effrayante – et donc merveilleuse - ("Price you Pay", "Twilight", "Broken"). Mais la plupart des titres allie ces deux aspects et se perd, avec cependant beaucoup de cohérence, au sein d'un espace astral dénué d'oxygène et d'espoir, un purgatoire stellaire qui semble n'être que peur et fatalité. Ainsi, non content d’explorer l’angoisse à travers des sonorités puissantes de rock et l’amertume par un savoureux tapis d’électronique, War Stories revient à l’univers spatial qu’UNKLE avait tissé sur « Psyence Fiction ». Les ondes psychédéliques lancées par les guitares électriques sur « Restless », matérialisant presque le flux de quelque satellite égaré, et cet échange cosmique entre la voix feutrée de 3D et les notes lancinantes de « Twilight », dont les échos semblent égarés entre deux planètes, ne sont que des exemples parmi d’autres du voyage galactique auquel invite le collectif de James Lavelle.
Pour saisir l'irrépressible mélancolie qui se dégage de ce furieux combat, entre une musique assourdissante de minutie et des chants hantés par les ténèbres, il faut écouter Gavin Clark suffoquer avec lyrisme "I shot it low, kill the flow" puis plus loin "I shoot it high, let it fly" dans un enchevêtrement rock suffoquant ("Key to the Kingdom"). Entendre Richard File expirer avec souffrance « I’m falling away » sur des gouttes de clavier électronique ("Price you Pay"). Ou encore suivre 3D et ses susurrements sublimes, portés par un rythme électro aussi lunaire que répétitif ("Twilight").

War Stories n'est donc pas seulement dépressif – et en cela porteur d’une grâce formidable -, il est la dépression incarnée - et en cela la grâce inc... bref, vous me suivez. Une anomalie sublime dont les 14 parties sont mourantes, condamnées à errer dans la réalité d'une humanité écrasée de solitude et d'impuissance. Mais pourtant si vivante et si belle.
Évidemment, l’album prend aux tripes durant 70 minutes (!). Et de nouveau, à l'image de "Psyence Fiction" ou de Never, Never Land la profondeur et la justesse de sa construction musicale sont insondables. Surtout, l'album est nettement plus agressif que les précédents opus mais n'oublie jamais le refrain immédiat, la justesse d’une vague électronique ou l'épique travail symphonique qui adoucit la musique, transformant ce qui pourrait n'être qu'une charge brutale en morceau de bravoure ensorcelé.
Survivant face à ces marées musicales sauvages et ténébreuses, le chant de chaque collaborateur apporte sa touche personnelle, souvent hantée. Les paroles, elles, explorent avec une tristesse et une beauté inégalée les méandres de la douleur humaine, au diapason des divins arrangements musicaux. Cauchemar ou rêve, War Stories est sûrement un peu des deux et montre en vérité que la limite qui semble séparer ces produits de l’imagination est fragile.

Mais il y aurait encore tant d'autres choses à dire. Tant de détails sonores à faire découvrir, tant de chanteurs à mettre à l'honneur et tant de grâce à glorifier dans cette chronique. En fait, tant de choses que l'on ne peut expliquer et que l'on ne peut traduire.
Lorsqu'il s'agit de définir UNKLE, James Lavelle parle d'un "voyage". Et de celui qu’offre War Stories, nul doute, vous ne sortirez pas indemne. Oh non. Mon dieu, car UNKLE a encore grandi.

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- James Lavelle (composition, arrangements, chant)
- Richard File (composition, arrangements, chant)
- Une Pléthore D'invités


1. Intro
2. Chemistry
3. Hold My Hand - Avec James Lavelle
4. Restless - Avec Josh Homme
5. Keys To The Kingdom - Avec Gavin Clark
6. Price You Pay – Avec Richard File
7. Burn My Shadow - Avec Ian Astbury
8. Mayday - Avec The Duke Spirit
9. Persons & Machinery - Avec Autolux
10. Twilight - Avec 3d
11. Morning Rage
12. Lawless
13. Broken - Avec Gavin Clark
14. When Things Explode - Avec Ian Astbury + Tired Of



             



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