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2010 Out Of Our Minds
 

2004 Auf Der Maur
 

- Membre : Hole, The Smashing Pumpkins

Melissa AUF DER MAUR - Out Of Our Minds (2010)
Par GEGERS le 20 Septembre 2010          Consultée 4085 fois

On connait tous Melissa AUF DER MAUR pour une raison ou pour une autre. Que ce soit pour son passage dans Hole, le groupe de Courtney Love, où elle tint la basse pendant cinq années, pour sa participation aux dernières années d'un Smashing Pumpkins alors en pleine déconfiture, ou tout simplement pour ses quelques lignes de chant sur l'album Paradize d'Indochine. Ce que l'on sait moins en revanche, c'est que la Québécoise mène depuis 2004 une carrière solo qui vient de donner naissance en ce triste été 2010 à un second opus, qui fait suite à un premier essai paru il y a déjà six ans ! A la décharge de la demoiselle, il faut dire que ce nouvel album était prêt depuis 2007 mais fut repoussé à de nombreuses reprises, Melissa souhaitant sortir également, pour l'accompagner, rien de moins qu'une bande dessinée ainsi qu'un moyen métrage. La donzelle voit grand, mais comment lui en vouloir alors que la qualité musicale de ce nouvel opus lui donne légitimement le droit d'être ambitieuse ?

Out Of Our Minds est une expérience musicale rare. Tout d'abord, et cela fait longtemps que ce n'était pas arrivé à votre serviteur, il s'agit d'un album de rock qui s'écoute comme un tout, comme mû par un concept invisible et, à vrai dire, indiscernable, reliant entre eux les treize morceaux de l'album. Le rock chiadé livré par la jeune femme est donc d'emblée appréciable par sa cohésion, son propos maîtrisé laissant aux ambiances résolument sombres et torturées le temps de s'installer et de s'insinuer dans le subconscient de l'auditeur pris au dépourvu.

« Out of our minds », qui succède à une longue intro inquiétante, est symptomatique des ambiances développées sur l'opus. Le son des guitares est brut, au service d'une voix prenante et irrésistible. Cette même voix qui habite ce titre « double/face », caractérisé par des couplets sombres et introspectifs sur lesquels vient se greffer un refrain lumineux, graisseux et syncopé. Ça sent la sueur ma bonne dame, des dessous d'aisselles qui ont visiblement inlassablement répété et travaillé un riff dont ont ne peut pas (ne veut pas ?) se défaire.

Comme sur un tableau de maître, les instruments sont assemblés par couches successives, timides et volontairement maladroites. En témoigne cette mélodie du sombre et faussement grandiloquent « Isis speaks » marqué par une guitare à la timidité trompeuse, prenant de l'assurance au fur et à mesure que les 6 minutes allouées au morceau défilent sans que l'on s'en rende vraiment compte. Les structures alambiquées se développent, et alors que ce morceau semble au premier abord monocorde et répétitif, il se dévoile au fil des écoutes pour s'installer durablement comme une des pièces majeures de l'opus.

Toujours dans ce souci de cohésion qui fait sa force, Melissa AUF DER MAUR glisse subtilement un nouveau titre instrumental (« Lead Horse ») avant un « Follow the map » à l'intro électro et développant une nouvelle fois ces ambiances douces/amères, à la fois inquiétantes et lumineuses. Des lignes de chant inventives et un riff mordant y sont pour beaucoup dans la réussite de ce titre qui s'envole véritablement dès qu'intervient le refrain imparable concocté par la demoiselle. La fausse ballade au feeling très 70's, « 22 below », vient compléter le tableau. N'hésitant pas à varier les registres, Melissa se fait la prêtresse d'un rock non pas de l'instant (ce qui peut sembler antinomique) mais définitivement intemporel, car traversant toutes les époques. Éthéré et atmosphérique, « This would be paradise » offre un intermède bienvenu avant qu'une nouvelle ballade, « Father's grave » (chantée en duo avec le formidable Glenn Danzig) ne vienne prendre une nouvelle fois l'auditeur à la gorge. Une rythmique solennelle, rappelant les westerns des années 60, vient au service d'une mélodie toute en nuances pour un résultat tout bonnement bluffant. Pas si éloigné que ça du doom/rock pratiqué par Danzig, ce titre s'impose véritablement comme une pièce maîtresse d'un opus qui regorge décidément d'excellents moments, chose bien rare par les temps qui courent...

A la limite d'un stoner rock graisseux, « The key » vient poursuivre ce délectable voyage musical, qui prend finalement fin avec un « 1000 years », épique et généreux (plus de sept minutes au garrot), tout en groove et en cassures de rythmes.

Novateur et résolument original, le rock tel que pratiqué par Melissa AUF DER MAUR se voit doté d'une saveur nouvelle. Torturé et maîtrisé, celui-ci s'apprécie comme un bon vin au goût duquel on espère que ses amis ne resteront pas insensibles. Donnez donc une chance à la belle Melissa, le rock ne s'en portera que mieux!

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- Melissa Auf Der Maur (chant, basse)
- + Divers Instrumentistes


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2. Out Of Our Minds
3. Isis Speaks
4. Lead Horse
5. Follow The Map
6. 22 Below
7. Meet Me (on The Dark Side)
8. This Would Be Paradise
9. Father's Grave
10. The Key
11. The One
12. 1,000 Years



             



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